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ABDELGHANI HAMEL (EX-DGSN) Les vraies raisons d’un limogeage

Photo : Newpress
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Le désormais ex-patron de la police a-t-il fait dans la rétention de l’information par rapport au dossier de la cocaïne ? Une étrange phrase prononcée par le concerné lui-même et la célérité de son limogeage, quelques heures après, le laissent vraiment supposer, en effet.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - C’est, en tout cas, via un communiqué extrêmement court, étalé en une seule phrase en fait, que la présidence de la République annonçait, à la surprise générale, tard dans l’après-midi de mardi dernier, le limogeage du tout-puissant directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel, et son remplacement par le désormais ex-patron de la Protection civile, le colonel Mustapha El Habiri. Une manière de faire connue chez Bouteflika quand sa décision est prise par souci de sanctionner un responsable «indélicat» et de le faire savoir. C’est un style propre à lui.
Voici la teneur exacte et intégrale dudit communiqué, en effet. «Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a signé ce jour deux décrets, le premier mettant fin aux fonctions de M. Abdelghani Hamel, en tant que directeur général de la Sûreté nationale, et le second portant nomination de M. Mustapha El-Habiri à la tête de la DGSN;» A bien lire ce communiqué, il s’agit non seulement de mettre fin aux fonctions, mais à la carrière de Abdelghani Hamel, tout bonnement. C’est ce qui donne un aperçu sur la gravité des faits reprochés et à l’origine de cette réaction sans états d’âme de Abdelaziz Bouteflika.
A bien des égards, cette violente sanction présidentielle rappelle celle qui avait été réservée par Bouteflika à un autre proche, Abdelaziz Belkhadem. Tout s’est précipité dans la journée du mardi 26 juin, pour cet homme fort, hissé depuis juillet 2010 au rang de l’un des piliers du régime Bouteflika au point de faire contre-poids à l’ensemble des ministres de l’Intérieur qui se sont succédé après le départ de Nourredine Zerhouni. Dans la matinée, il surprendra par des déclarations intempestives et inhabituelles à ce niveau-là de la responsabilité lorsque, commentant l’affaire de la saisie des 701 kg de cocaïne au port d’Oran et l’enquête en cours qui s’en est suivie, le patron de la DGSN tiendra des propos autant troubles qu’irresponsables. Il dira notamment : «J’ai confiance en notre justice, en sa compétence et son intégrité. Cependant, dans l’enquête préliminaire, je le dis avec franchise, il y a eu des dépassements et des ingérences. L’enquête a été bâclée.»
Pour mieux situer sa cible, le général-major précisera encore ceci : «Fort heureusement, les juges étaient vigilants.» Comprendre : les juges étaient vigilants et plus professionnels que la partie qui avait mené l’enquête préliminaire, à savoir la gendarmerie relevant du ministère de la Défense nationale, mais surtout les services qui sont sous la tutelle de la présidence de la République. Il ne s’arrêtera pas là ! Il enchaînera en effet comme suit : «Rien ne pourra arrêter la police, déterminée à poursuivre la lutte contre la corruption. Et je dis que celui qui veut lutter contre la corruption doit être propre.» Ce ne sera pas tout. «Même si la police n’est pas concernée par la gestion de cette affaire de cocaïne, nous détenons des dossiers que nous allons remettre à la justice.» Des phrases dévastatrices, en somme, prononcées publiquement par le plus haut responsable d’un service de sécurité nationale, ce qui ne s’est jamais produit, y compris au plus fort de la guerre des clans de l’été 1998. «De tels propos sont de nature à faire désordre au sommet de l’Etat», nous confie-t-on de très bonne source.
Cette affaire de saisie de cocaïne qui a éclaté le 29 mai dernier à la suite de l’interception par les forces navales du navire en provenance du Brésil n’est, en fait, que l’aboutissement d’un travail de fourmi effectué par les services algériens depuis près de deux ans. C’est ce que nous confie notre source précisant que les services ont fait montre d’un remarquable professionnalisme pour remonter ces filières de trafic de drogue, avec tout ce que cela appelle en termes de collecte de renseignements, de filature, d’écoutes, etc.
Un travail qui ne peut se faire qu’avec une collaboration et une coordination avec les services de pays comme l’Espagne dont certains ports se sont avérés des plaques tournantes incontournables pour ces trafiquants. D’où, encore, la question subsidiaire suivante : si Hamel affirme détenir des dossiers qu’il remettra à la justice, concernant cette même affaire, pourquoi ne l’a-t-il pas fait jusque-là ? Ou alors, pourquoi ne les avait-il pas confiés aux services concernés par la gestion de cette affaire dès le départ ? Pour tout dire, le général-major Abdelghani Hamel aura, en ce mardi 26 juin, fait des déclarations de trop qui mettent fin, brutalement, à une brillante carrière effectuée au sein du corps de la gendarmerie, de la Garde républicaine et, enfin, de la DGSN. La simple citation de son chauffeur personnel dans l’affaire était-elle la seule raison qui l’avait poussé à perdre son sang-froid ?
K. A.

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