L’Algérie n’a jamais eu une politique de commerce
extérieur. Une politique de commerce extérieur doit s’articuler sur la
production nationale. Le cas de l’industrie automobile a été un échec en
Algérie, puisqu’elle est basée sur l’importation des SKD et CKD et avec
un taux d’intégration égal à 0%. Mettre en place 5 constructeurs en 2
ans a été un échec, et, de ce fait, ces unités fermeront tout
prochainement.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C’est en ces termes que le professeur et analyste en économie, Mohamed Chérif Belmihoub, a qualifié la situation qui prévaut dans le domaine de l’économie en Algérie, hier lundi, au cours de son passage à l’émission «l’Invité de la rédaction» de la Chaîne 3.
« L’économie ne peut être gérée par des règles administratives », a-t-il fait savoir, pour décrire l’anarchie dans laquelle baigne ce secteur depuis plusieurs années. Dans ce sens, il a déclaré que l’Algérie n’a pas beaucoup investi dans le système productif, alors qu’elle l’a fait dans le domaine des équipements et des infrastructures non rentables. A ce sujet, il citera l’exemple de l’autoroute Est-Ouest qui devrait générer un gain annuel de plus de 7 milliards de DA, comme retour sur investissement grâce au système de péage.
Traitant du sujet du gel du financement non-conventionnel, représenté par la planche à billets annoncé récemment par le gouvernement, l’analyste considère que la déclaration n’est pas importante, du moment qu’« on arrête de tirer et qu’on réfléchit à des solutions plus réalistes. Il y a 40% des montants tirés sur décision de l’ancien gouvernement qui ne sont pas encore utilisés », a-t-il fait savoir.
Questionné au sujet de l’opportunité de cette alternative financière décidée en 2017, l’économiste considère que la décision prise dans la précipitation est une « question qui doit être débattue dans une gouvernance réelle ». Et sur la situation économique que vit actuellement le pays, il profitera de l’occasion pour dire que « la gouvernance du passé basée sur le populisme a généré une situation d’impasse ».
Dans le domaine du commerce extérieur, Mohamed Chérif Belmihoub se dresse contre les décisions de recours aux interdictions d’importer ou en imposant les licences d‘importation basées, a-t-il dit, sur « les passe-droits ou des situations inexplicables », et d’expliquer que ce sont les actions administratives qui gèrent le mode économique. Il cite l’exemple du secteur de l’électronique qui ne doit pas être soumis à la suspension des importations puisque le taux d’intégration dans certaines unités a atteint près de 50%, a-t-il expliqué. Cependant, concernant la situation qui prévaut dans le secteur de l’industrie automobile, il considère qu’elle présente un cas de figure particulier où « 5 constructeurs ont été créés en 2 années avec un taux d’intégration égal à 0% », ce qui est qualifié d’inconcevable, puisqu’il prévoit que ces unités seront fermées dans un délai très court, qui « ne dépasserait pas les 6 mois ».
Enfin, revenant sur le cas de la planche à billets et aux alternatives pour pallier le déficit financier du Trésor public, l’analyste dira que c’est la loi de finances 2020 qui déterminera les solutions à prendre pour l’avenir.
Dans ce domaine, il estime que l’Etat doit d’abord revoir à la baisse son train de vie, en réduisant les dépenses, mais sans pour autant toucher aux salaires.
Aussi, dans le domaine des recettes, il préconise l’imposition sur le patrimoine, y compris sur la détention de comptes en devises. « Fiscaliser ces capitaux signifie rendre à l’Etat une partie de ce qu’ils ont pris », a-t-il souligné.
A. B.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C’est en ces termes que le professeur et analyste en économie, Mohamed Chérif Belmihoub, a qualifié la situation qui prévaut dans le domaine de l’économie en Algérie, hier lundi, au cours de son passage à l’émission «l’Invité de la rédaction» de la Chaîne 3.
« L’économie ne peut être gérée par des règles administratives », a-t-il fait savoir, pour décrire l’anarchie dans laquelle baigne ce secteur depuis plusieurs années. Dans ce sens, il a déclaré que l’Algérie n’a pas beaucoup investi dans le système productif, alors qu’elle l’a fait dans le domaine des équipements et des infrastructures non rentables. A ce sujet, il citera l’exemple de l’autoroute Est-Ouest qui devrait générer un gain annuel de plus de 7 milliards de DA, comme retour sur investissement grâce au système de péage.
Traitant du sujet du gel du financement non-conventionnel, représenté par la planche à billets annoncé récemment par le gouvernement, l’analyste considère que la déclaration n’est pas importante, du moment qu’« on arrête de tirer et qu’on réfléchit à des solutions plus réalistes. Il y a 40% des montants tirés sur décision de l’ancien gouvernement qui ne sont pas encore utilisés », a-t-il fait savoir.
Questionné au sujet de l’opportunité de cette alternative financière décidée en 2017, l’économiste considère que la décision prise dans la précipitation est une « question qui doit être débattue dans une gouvernance réelle ». Et sur la situation économique que vit actuellement le pays, il profitera de l’occasion pour dire que « la gouvernance du passé basée sur le populisme a généré une situation d’impasse ».
Dans le domaine du commerce extérieur, Mohamed Chérif Belmihoub se dresse contre les décisions de recours aux interdictions d’importer ou en imposant les licences d‘importation basées, a-t-il dit, sur « les passe-droits ou des situations inexplicables », et d’expliquer que ce sont les actions administratives qui gèrent le mode économique. Il cite l’exemple du secteur de l’électronique qui ne doit pas être soumis à la suspension des importations puisque le taux d’intégration dans certaines unités a atteint près de 50%, a-t-il expliqué. Cependant, concernant la situation qui prévaut dans le secteur de l’industrie automobile, il considère qu’elle présente un cas de figure particulier où « 5 constructeurs ont été créés en 2 années avec un taux d’intégration égal à 0% », ce qui est qualifié d’inconcevable, puisqu’il prévoit que ces unités seront fermées dans un délai très court, qui « ne dépasserait pas les 6 mois ».
Enfin, revenant sur le cas de la planche à billets et aux alternatives pour pallier le déficit financier du Trésor public, l’analyste dira que c’est la loi de finances 2020 qui déterminera les solutions à prendre pour l’avenir.
Dans ce domaine, il estime que l’Etat doit d’abord revoir à la baisse son train de vie, en réduisant les dépenses, mais sans pour autant toucher aux salaires.
Aussi, dans le domaine des recettes, il préconise l’imposition sur le patrimoine, y compris sur la détention de comptes en devises. « Fiscaliser ces capitaux signifie rendre à l’Etat une partie de ce qu’ils ont pris », a-t-il souligné.
A. B.