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CONFÉRENCE DE L’ANCIEN MAE FRANÇAIS À ALGER L’étrange message de De Villepin

Dominique De Villepin a adressé à l’Algérie un message étrange, ou peut-être incomplet qui soulève, pour une raison ou une autre, un certain nombre d’interrogations. En visite à Alger, à l’invitation de l’ambassadeur de France en Algérie, l’ancien ministre des Affaires étrangères français a appelé le pays à s’exprimer, ou d’une certaine manière à se positionner sur des questions de haute importance qui font l’actualité internationale. «Il faut que la voix de l’Algérie, dit-il, cette voix singulière du refus de la guerre et du refus de l’ingérence, porte de nouveau dans le monde arabe. On a besoin d’entendre l’Algérie sur la Libye, sur le Yémen mais aussi sur la question syrienne.
Aujourd’hui et demain, son expérience pourrait être primordiale, elle qui a su surmonter les épreuves d’une nation et d’un tissu social déchirés par la guerre civile.» Sur le même sujet, il poursuit encore : «Nous devons pouvoir compter sur l’Algérie dans le refus de l’appel systématique aux armes, ce pays ayant toujours défendu la non-ingérence et rejeté l’interventionnisme.» De Villepin s’exprimait ainsi dans le cadre d’une conférence animée à l’Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA).
Le message est ainsi transmis hors du cadre officiel, mais son contenu demeure tout de même étrange et surtout en déphasage total avec le discours des autorités françaises. Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron multiplie, comme on le sait, les déclarations dans lesquelles il fait savoir que l’Algérie est «considérée comme un partenaire incontournable dans la gestion du dossier du Sahel et tout particulièrement encore du conflit malien».
Des échanges téléphoniques avec son homologue algérien ont eu lieu à trois reprises. Un haut responsable militaire a tenu, il y a un peu plus d’un mois, des propos similaires repris par la presse française.
Dominique De Villepin l’ignorerait-il ? Le fait paraît très improbable. L’ancien ministre des Affaires étrangères est aujourd’hui à la tête d’un bureau d’affaires notamment versé dans des missions de lobbying. Certaines de ses missions (groupe de liaison Afrique-Europe) ont d’ailleurs déclenché de grosses polémiques en France et dans les pays africains concernés. Il avait été particulièrement accusé d’avoir mis les pieds dans le plat au Congo (en 2017) en semant, là aussi, la confusion après le passage d’une délégation parlementaire française. De la confusion, il y en a également ici. Durant sa conférence, De Villepin a également surpris en invitant l’Algérie à «retrouver sa voix sur la scène internationale» sachant qu’il venait là d’attenter à la sacro-sainte devise que brandit le président de la République depuis son arrivée au pouvoir.
De Villepin ne s’est pas arrêté là : d’autres messages sensibles ont été lancés sous forme d’appels. Le premier concerne «la réconciliation entre l’Algérie et le Maroc, en relançant notamment l’Union pour le Maghreb arabe» ou, en d’autres termes, la réouverture des frontières car, dit-il, «le manque à gagner pour les pays du Maghreb du fait de l’absence d’union économique est estimé à au moins deux milliards de dollars par an pour la région».
Le conférencier va plus loin encore, suggérant cette fois la création d’un forum méditerranéen resserré de type 2+2 réunissant l’Algérie et le Maroc d’un côté, la France et l’Espagne de l’autre, afin de contribuer à «désamorcer les tensions au Sahara occidental». «L’enracinement d’un conflit politique, ajoute-t-il, pourrait laisser le champ libre à la radicalisation d’une nouvelle génération sahraouie ayant grandi dans les camps de réfugiés, ce qui constituerait à terme un risque terroriste accru au niveau régional.»
Engagée en qualité d’observateur dans le processus de paix UA-ONU, l’Algérie (comme la Mauritanie, d’ailleurs) a, quant à elle, toujours refusé de s’impliquer dans les négociations entre Sahraouis et Marocains estimant que les deux parties se devaient de régler directement le différend.
Son invitation à l’implication de l’Algérie interpelle et laisse de nombreux observateurs douter de l’existence «d’une feuille de route dont on vient de nous livrer un aperçu». Bizarrement, aucune réaction ne s’est fait entendre du côté algérien. Dominique De Villepin a été reçu par plusieurs membres du gouvernement qui lui ont souhaité la bienvenue.
Abla Chérif

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