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MÉDIAS L’étrange sortie de Ammar Saâdani

Ammar Saâdani s'est livré à un jeu de questions-réponses très étrange ce jeudi, tentant, tour à tour, d'allier arrogance et messages codés mais sans parvenir, toutefois, à ôter l'impression d'avoir usé d'un ton provocateur à des fins inavouées.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - L'interview a été accordée au journal en ligne TSA, Ammar Saâdani y apporte des éléments, voulus épars, mais qui se rejoignent indéniablement dans une sorte de trame qu'il voulait bien étudiée. L’ancien secrétaire général du FLN annonce, d'ores et déjà, son refus de répondre à une quelconque convocation de la justice dans le cas où cette dernière lui demanderait de témoigner dans le cadre de l'affaire de l'assassinat de Boudiaf. «Je ne serai témoin ni de près ni de loin, même si on me convoque, je ne me présenterai pas», dit-il.
Cette déclaration est suivie d'une longue analyse de la situation actuelle dans laquelle il glorifie le chef d'état-major, l'institution militaire, et exprime la nécessité d'aller à l’élection présidentielle, le tout en des termes bien particuliers. «Demander le départ de Gaïd Salah c'est vouloir vider l'institution militaire de son commandement pour qu'elle devienne une proie facile (...) demander son départ équivaut à demander le départ de tous les généraux et de toute l'institution militaire pour la punir et la faire tomber (...) On se focalise sur Gaïd Salah et sur l'institution militaire car ce sont eux qui portent le projet de l'État nationaliste maintenant. Si l'étendard tombe des mains du chef d'état-major, l'État nationaliste tombera pour laisser place à l'État profond dirigé d'outre-mer (...) aller aux élections sera moins coûteux que de ne pas y aller.»
Vient, ensuite, une réponse assassine au sujet de Tliba qu'il affuble de qualificatifs grossiers avant de passer au message le plus important de l'interview: «Je considère d'un point de vue historique que le Sahara Occidental est marocain et rien d'autre. Il a été enlevé au Maroc durant le congrès de Berlin. Aussi, je pense que l'Algérie a versé pendant cinquante ans des sommes faramineuses à ce qui est appelé le Polisario (...) je pense que la question du Sahara doit prendre fin et que l'Algérie et le Maroc doivent ouvrir leurs frontières et normaliser leurs relations.»
A qui s'adressait donc Saâdani ? Pourquoi le besoin de s'exprimer de la sorte dans une conjoncture où les hommes politiques, ceux ayant servi sous Bouteflika, s'efforcent à la discrétion absolue ? Une provocation brandie comme arme de défense à un moment où l'opération de lutte anti-corruption inédite déclenchée depuis la chute du régime de Abdelaziz Bouteflika atteint des cercles que l'on croyait jusque-là épargnés ? Le nom de Ammar Saâdani circule, en effet, avec insistance depuis le scandale de la magistrate du tribunal d'El-Harrach. Cette juge, placée sous mandat de dépôt avec Djemaï, aurait agi sur instruction de Saâdani lequel avait demandé à Tayeb Louh d'agir pour étouffer la plainte concernant les agissements de l'ex-secrétaire général du FLN.
Le dossier de l'ex-ministre de la Justice a été étudié par l'organisme de lutte contre la répression à sein duquel exercent des spécialistes qui ont mis au jour une liste de personnalités ayant trempé dans les magouilles de Louh, dit-on. Bizarrement, on remarque aussi que cette sortie publique est intervenue quelques heures seulement après l'annonce de l'arrestation de Tliba. Les deux hommes, natifs de la même région (Oued Souf), ont la réputation d'être très liés. C'est d'ailleurs sous l'ère de Saâdani qu'a percé et prospéré l'homme d'affaires annabi. A-t-il senti le danger se rapprocher en voyant son protégé se faire prendre ? Prétendre que le Sahara Occidental est marocain pourrait s'avérer être dans ce cadre rien de plus qu'un jeu trouble mais surtout inutile en ces moments où les Marocains se font très discrets avec l'Algérie. Affaire à suivre...
A. C.

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