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Bedoui, Lamamra, Brahimi L'impossible mission

L'équipe mise en place pour porter les réformes préconisées par Abdelaziz Bouteflika aurait-elle atteint ses limites ? L'offensive lancée au lendemain de leur désignation n'a pas connu de phase ascendante, bien au contraire, Bedoui, Lamamra et Brahimi semblent avoir déjà perdu la main.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Fallait-il pour autant s'attendre à davantage de forcing en direction des Algériens ? Tout le laissait supposer dans un premier temps. Surpris par la réaction de la rue algérienne réclamant son départ inconditionné, les tenants du pouvoir ont fait appel à des personnalités auxquelles ils pouvaient à la fois épargner le doute de la trahison en ces temps incertains et incarner l'image de personnages n'ayant jamais trempé dans la gestion des affaires qui ont «dérangé». 
Partant de ce fait, il paraît peu étonnant que le choix se soit porté sur deux diplomates. Le premier, Ramtane Lamamra, a longtemps bénéficié d'une aura lui assurant l'image d'homme intègre écarté de sa fonction de ministre des Affaires étrangères par un Président voulant centraliser à son niveau toutes les fonctions sensibles. 
Depuis sa nomination au poste de vice-Premier ministre et sa prise de fonction à la tête du MAE, il n'en reste cependant plus rien. De diplomate volant au secours du cinquième mandat, il est actuellement la cible de graves critiques et accusations émanant à la fois du mouvement citoyen  et d'hommes politiques déçus. Lamamra n'a pas su parler aux Algériens et n'a fourni aucun effort pour rattraper sa première grosse erreur, celle d'avoir choisi de calmer la rue en colère en s'adressant à elle via une radio française (RFI) et à partir de capitales étrangères.
Les manifestants lui ont adressé des messages très violents ces deux derniers week-ends. «Lamamra, tu as mis la mer entre nous, tu es le ministre de l'ingérence», pouvait-on lire sur l'une des pancartes brandies ce vendredi 22 mars.  Le concerné a bien tenté de justifier la raison pour laquelle il a choisi d'expliquer les réformes présidentielles sur Radio France Internationale (RFI) à l'heure où des journalistes de la Chaîne 3 se battaient pour leur indépendance, mais ses arguments semblent l'avoir, au contraire, enfoncé. «C'est la radio la plus écoutée en Afrique (...) j'ai reçu beaucoup de coups de fil de personnalités  après mon passage», déclarait-il durant la conférence de presse animée conjointement avec Bedoui. 
Une sortie publique très peu convaincante, la seule sortie publique surtout durant laquelle les deux hommes placés par Bouteflika ont tenté de s'adresser aux Algériens. L'essentiel de leur message s'est limité à convaincre du bien-fondé de la conférence nationale et des autres mesures préconisées par le Président. Mais depuis, plus rien. Lamamra s'est envolé pour une longue tournée diplomatique dont les Algériens ignorent la véritable substance, mais présentée à l'opinion destinée à rassurer des «partenaires pas inquiets» selon les propos de ce dernier à Rome. 
Le MAE semble avoir achevé sa tournée (la dernière étape a eu lieu en Allemagne) sans avoir rien apporté de nouveau à la population qui manifeste chaque vendredi avec force sur l'ensemble du territoire national. Tout comme le Premier ministre, il semble n’avoir plus rien à proposer aux Algériens. 
Devant l'impossibilité de former le gouvernement de compétences auquel avait appelé Bouteflika, il a dû se résigner à réactiver l'équipe d'Ouyahia. Le fait d'avoir demandé aux ministres de rechercher des formules de sortie de crise auprès de leur staff en dit également long sur le sujet. A court d'arguments, il préfère visiblement garder le silence. 
Lakhdar Brahimi a, quant à lui, disparu des radars sans dire mot. Diplomate bien connu sur la scène internationale, il est venu, dit-il, aider le pays à faire face à la crise. Son discours s'est, cependant, limité à la «vente» des réformes du Président ami. Durant ses interventions, celui-ci a aussi passé de longs moments à tenter de justifier son implication dans l'équipe choisie pour faire face à la colère du peuple. Se défendant d'avoir été mandaté, Brahimi a tenté avant de se murer lui aussi dans le silence. 
Tout comme Bedoui et Lamamra, il fait l'objet de jugements populaires hebdomadaires impitoyables. Le trio choisi par Bouteflika semble frappé d'un discrédit qui l'empêche pour le moment d'aller plus loin.
A. C.

 

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