Le directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika, l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, a présidé, jeudi dernier, à l’hôtel Ryadh de Sidi Fredj, à Alger, une réunion de travail avec l’ensemble des directeurs de wilayas. Une rencontre à laquelle assistera, pour la première fois, tout l’état-major de la direction de la campagne du candidat du pouvoir à l’élection présidentielle du 18 avril prochain.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - A l’exception du ministre d’Etat, conseiller diplomatique du Président, Ramtane Lamamra, et des chefs de partis, tous les autres dirigeants de la campagne étaient là, en effet. D’abord, l’ancien ministre et président du MPA, Amara Benyounès, seul, avec Sellal et Lamamra à avoir été désigné directement par Bouteflika pour mener sa campagne.
Y étaient également présents, contrairement aux précédentes sorties de Sellal, les anciens ministres Amar Tou et Rachid Harraoubia, tous deux chargés de l’organisation des meetings, l’ancien ministre Belkacem Mellah, le responsable du mouvement associatif et de la société civile, l’ancien ministre Hamraoui Habib Chawki, chargé de la coordination, et bien d’autres partisans du cinquième mandat.
Conscient de la difficulté de la mission qui attend tout ce beau monde, Sellal appellera les siens à faire montre de sang froid et de modération lors de la campagne en cours : «Je vous demande de vous comporter avec beaucoup de respect envers tout le monde, car notre candidat est, lui, respectable et respectueux de tous.»
Cible de beaucoup «d’attaques», politiques, médiatiques et publiques, le camp du candidat Bouteflika s’engage, à en croire Sellal, à «éviter les polémiques qui ne servent, ni le pays ni la cause de notre candidat. Notre éducation nous interdit de baisser notre niveau». Aussi, l’ancien Premier ministre recommande-t-il aux directeurs de campagne de wilayas de mener une campagne «propre, tenant compte de la moralité et dans le respect de toutes les lois de l’Etat algérien». En même temps, Sellal tenait, dans son allocution d’ouverture, à galvaniser ses troupes en insistant sur les «atouts» de celui qu’il appelle «notre candidat».
Outre les «réalisations, dont Ouyahia va parler prochainement», Sellal parlera, carrément, de « l’extraordinaire engouement des Algériennes et des Algériens «pour la candidature de Bouteflika. «Vous ne pouvez pas imaginer l’ampleur de cet engouement des Algériennes et des Algériens, toutes catégories confondues, pour signer en faveur de notre candidat. Les partis de la coalition, le FLN, le RND, le TAJ, le MPA de notre ami Amara Benyounès, en plus d’une vingtaine d’autres partis et de la majorité des organisations nationales, se sont tous engagés dans cette opération de collecte de signatures», enchaînera encore l’ancien Premier ministre avant de révéler cette information de taille : «D’ores et déjà, nous avons collecté plus de signatures qu’en 2014.»
Pour avoir un petit aperçu sur ce chiffre, il y a lieu de rappeler, qu’en 2014, le camp du candidat Bouteflika avait annoncé le dépôt de plus de trois millions de formulaires au niveau du Conseil constitutionnel». Sellal tenait également à préciser que «nous n’avons obligé personne à signer». Et ce chiffre, pas encore définitivement fixé, est un argument de taille que le pouvoir brandit en face des opposants à la candidature de Bouteflika. «Ces signatures prouvent que notre candidat est largement accepté par les Algériens», avancera Sellal.
La mobilisation générale de tous les appareils, politiques et associatifs dont dispose le pouvoir, dans la collecte des signatures, est, à l’évidence, l’un des aspects les plus importants de «l’opération cinquième mandat».
Son effet est, à la fois, politique et psychologique : difficile, en effet, de remettre en cause une candidature qui se prévaudra du dépôt de 4 à 5 millions de signatures de citoyens et de milliers d’autres, celles d’élus, que comptent les partis de la coalition. Une stratégie de «saturation» tellement efficace, d’ailleurs...
K. A.
