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Houaria Benrekta, de la direction d’exploitation météorologique : «Nous vivons une situation météorologique inédite»

Des perturbations climatiques actives défilent depuis plusieurs jours sur l’ensemble des wilayas, affectant ainsi une bonne partie du territoire. Elles se traduisent par des quantités de pluie assez importantes, qui se distinguent par leur caractère constant. D’ailleurs, de nouveaux bulletins météo annoncent que ces conditions météorologiques persisteront au cours des prochains jours. Pourquoi autant de pluie ? Mais surtout, comment s’explique ce phénomène ? C’est ce qu’a tenté d’expliquer au Soir d’Algérie, l’espace d’un entretien, la chargée de la communication au niveau de la Direction de l’exploitation météorologique à l’Office nationale de météorologie (ONM), Houaria Benrekta.

Propos recueillis par Massiva Zehraoui
Le Soir d’Algérie : Le pays vit, depuis plusieurs jours, au rythme d’un temps agité, caractérisé par des fortes pluies qui s’abattent de manière persistante. Y a-t-il un phénomène météorologique qui explique cette situation ?
Benrekta Houaria :
Il faut dire qu’en termes de pluviométrie, nous sommes gâtés. Cela étant, cette situation, pour le moins inédite, est effectivement induite par un ensemble de facteurs climatiques.
Ce qui se passe en ce moment, c’est que des filtrations d’air froid, venues des régions de l’Europe, notamment de l’Est, on affecté directement les régions du Bassin méditerranéen, s’alimentant ainsi en humidité. Phénomène qui engendre, de fait, des perturbations plus actives qu’on appelle perturbation classique et que les spécialistes désignent comme « système d’occlusion ».
Dans ce genre de système, le caractère des pluies est continu, et s’illustre par des quantités de pluies appréciables dans le temps. En principe, elles ne durent pas plus de deux ou trois jours. Or, ce qui est arrivé dans nos régions, c’est que nous avons eu plusieurs systèmes occlus à la fois, c'est-à-dire que les infiltrations d’air froid arrivent de manière successive et constante.

L’Algérie a-t-elle connu ce phénomène par le passé durant la même période de l’année ?
Oui, mais cela remonte à 20 ans. L’apparition du système d’occlusion est un phénomène important. Si on compare les quantités de pluies qui sont tombées en novembre de cette année et celles des précédentes, on apprend que se système revient de façon régulière mais pas de façon persistante comme c’est le cas ces derniers jours.
J’ajouterai, également, que ce phénomène est singulier dans la mesure où il survient en général pendant l’hiver et, surtout, ne dure jamais plus de quatre jours. Il faut également savoir que cela s’explique par le fait que, généralement, au mois de novembre, on constatait un semblant de blocage des centres d’action, il y avait de fortes valeurs de pression qui empêchaient l’air froid de filtrer dans nos régions.

Seraient-ce les prémices d’un hiver pluvieux ?
Il est vrai que beaucoup ont tendance à croire que le fait qu’il pleuve abondamment en automne veut dire que l’hiver sera systématiquement humide et pluvieux, or la réponse est non.
La nature est imprévisible et ne répond pas de cette manière. Il n’y a aucun rapport entre les deux. Il peut très bien pleuvoir sans cesse pendant toute la saison de l’automne, sans qu’il en soit de même durant l’hiver.
À ce stade, il est par conséquent impossible de déterminer avec précision si on aura droit à un hiver humide ou, au contraire, plus sec.

Est-il possible de prévoir dans ce contexte de nouvelles inondations ?
Éventuellement. Lorsque la pluviométrie est aussi importante qu’en ce moment, et qui, de surcroît, dure dans le temps, avec des quantités dépassant les 80 ml sur certaines régions et qui sont plus élevées que la moyenne du mois, il arrive que le sol soit saturé.
Quand cela se produit, l’eau ne fait que ruisseler, entraînant un soulèvement du niveau d’eau et engendrant de potentielles inondations ainsi que d’autres désagréments tels que les glissements de terrain.

Est-ce là une conséquence du changement climatique ?
En partie ! Des experts du climat avaient récemment mené des études sur la question et, selon leurs prévisions, il était probable que le changement climatique entraîne des conséquences dans les régions d’Afrique du Nord, qui s’illustreront par une modification de la fréquence des perturbations qui deviendront plus actives. Donc, il peut en effet avoir un lien.

Selon vos prévisions, cette situation va-t-elle durer longtemps ?
Nous ne pouvons pas nous projeter sur le long terme, mais nos prévisions indiquent, pour les prochains jours, que les perturbations se poursuivront. Nos services prévoient d’ailleurs des quantités importantes de pluie sur les régions côtières. Il y aura, néanmoins, une accalmie, à partir de demain après-midi ainsi que le vendredi. Mais le temps sera de nouveau couvert à partir de dimanche, les cumuls toucheront les régions de l’Ouest et du Centre, avant de gagner progressivement celles de l’Est. Sauf que ça sera un passage orageux rapide. Houaria Benrekta tient, enfin, à rappeler aux citoyens qu’il est très important d’être à l’affût des bulletins d’alerte météo, émis par l’Office national de météorologie (ONM), de sorte à prendre les dispositions nécessaires, notamment en cas de déplacement d’une ville à une autre.
M. Z.

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