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Rubrique Actualités

International Pandémie, foyers de tension et conflits

Le 19 janvier 2020, la Conférence de Berlin (Allemagne) sur la Libye donne le ton quant aux immenses difficultés de la gestion des affaires politiques de ce monde en pleine effervescence, ponctuées par de nombreux foyers de tension, voire de guerres ouvertes.

Libye, une plaie ouverte
Le renversement puis l’assassinat de Maâmar El Gueddafi, mus par des intérêts économiques et géostratégiques, en sont l’exemple phare de ces ingérences extra-africaines. La rencontre de Berlin pour laquelle la chancelière allemande avait dû peser de tout son poids, s’était justement fixé comme objectif la fin des ingérences étrangères dans les affaires des Etats et, donc, le respect de leur souveraineté. Ont pris part à cette rencontre de haut niveau : les gouvernements de l’Algérie, de l’Allemagne, de la Chine, de la République du Congo, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, de la Russie, de la Turquie et du Royaume-Uni, ainsi que les hauts représentants de l’Organisation des Nations-Unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de la Ligue des États arabes. « Nous réaffirmons notre ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale de la Libye. Seul un processus politique défini et mené par les Libyens eux-mêmes peut mettre fin au conflit et apporter une paix durable. »
Cette déclaration est on ne peut plus claire quant à l’engagement de faire taire les armes et de privilégier plutôt le dialogue pour le règlement pacifique de tout conflit. Or, depuis, nous assistons à une course meurtrière pour l’accaparement des richesses pétrolières de la Libye qui reste comme une plaie béante. Résultat : la Turquie d’Erdogan pose pied à Tripoli. Les Libyens se retrouvent malgré eux victimes de cette guerre fratricide. Plusieurs fois décrété, le cessez-le-feu a été aussi régulièrement rompu par les parties en conflit. Un espoir cependant avec la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu du 23 octobre 2020, qui prévoit le départ des forces et des mercenaires étrangers, ainsi qu’à la poursuite du processus politique sous l’autorité des Nations-Unies.
Par la voix de son Président, l’Algérie n’a pas manqué de défendre sa doctrine de dialogue dans la résolution des conflits. Ainsi, à la 33e session ordinaire de l’Union africaine (UA), le Président Abdelmadjid Tebboune a saisi cette opportunité pour rappeler à ses pairs africains les principes fondateurs de sa politique étrangère dans le continent, dans le cas de la Libye voisine, et plus largement dans le Sahel. « Nous réaffirmons, dans ce cadre, notre attachement au caractère immuable de la position africaine en faveur de la juste cause sahraouie et du parachèvement du processus de décolonisation en Afrique, loin de toute manœuvre de tergiversation et de la politique du statu quo » , dira-t-il.
Par ailleurs, pour donner plus de consistance à la solidarité africaine, il annoncera, notamment, la création d'une Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement (Aldec), à vocation africaine. Le slogan « Faire taire les armes » exprime toute la pertinence de cette orientation. Difficile à mettre en œuvre cependant, sachant que cela dépend de la seule volonté des États de la faire appliquer sur le terrain miné par les ingérences, le trafic d’armes et le crime transfrontalier. Il est vrai qu’à la base, des antagonismes suscités et alimentés par les puissances extra-africaines.

Palestine et Sahara Occidental trahis
L’exemple d’actualité est la violation du cessez-le-feu par le Maroc au Sahara Occidental qui cache mal le projet transfrontalier d’acheminement du gaz vers l’Europe. Démarche immorale, sachant que le Makhzen pense s’assurer une certaine immunité grâce aux assurances de la France et surtout des États-Unis du désormais ex-Président Trump dans un échange honteux avec la reconnaissance de l’État sioniste. Cette démarche à la hussarde n’épargne pas d’autres pays arabes dans le sillage des monarchies pétrolières du Golfe. Israël s’en frotte les mains. Et d’ailleurs, une date à marquer d’une pierre blanche, la reconnaissance d’El Qods (Jérusalem) comme capitale de l’État sioniste par les États-Unis de Trump, contre toutes les décisions onusiennes et en contradiction avec les lois régissant le droit international.

France, le coup des otages
Le coup d’État, du 18 juin au Mali, pays du Sahel, suite à plusieurs jours de manifestions populaires contre le régime de Ibrahim Boubakar Keita, démontre, une fois de plus, la fragilité d’une Afrique désorientée, impuissante de se prendre en main. Pour preuve, les ingérences directes de la France et ce scandale d’otages contre rançon, négociée avec un groupe djihadiste combattu depuis des années et la libération de 200 terroristes islamistes d’Al Qaïda au Maghreb, contre quatre otages, dont une Française, en contradiction avec le principe de ne pas céder au chantage des groupes armés. Au demeurant, une partie de cette rançon a été récupérée sur un terroriste fait prisonnier par les forces de sécurité, et, tout récemment, 80 000 euros avaient été découverts dans des casemates à Jijel par l’ANP. Le double discours de Paris est ainsi flagrant.

Haut-Karabakh, énième guerre
Autre foyer de tension, mais sur un autre continent, le Haut-Karabakh revendiqué par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, pourtant tous deux sous influence de la Russie qui se retrouve dans une situation délicate d’arbitre. La Turquie pro-Bakou et la France qui soutient politiquement Erevan n’ont fait qu’attiser un conflit vieux de plusieurs décennies, qui se termine par un cessez-le-feu provisoire, après quatre mois de violents affrontements armés. Visiblement, la paix n’est pas à l’ordre du jour dans cette région du monde.

USA-Iran, rien ne va plus
Avec la République islamique d’Iran, le retrait de l’administration Trump des accords sur le nucléaire est perçu par tous les pays européens signataires avec Téhéran comme une bombe avec tous les risques de déflagrations qui remettraient en cause les équilibres stratégiques dans cette région du Golfe. En effet, les inimitiés des pays arabes de la région, alliés aux Américains et à Israël, sont autant d’ingrédients explosifs. De ce fait, on parle même des risques d’une troisième guerre mondiale. C’est pourquoi une désescalade est attendue de la part de Joe Biden, qui sera officiellement installé dans ses fonctions de 46e Président des États-Unis, et qui a promis de faire rentrer son pays dans les accords sur le nucléaire iranien. Des escarmouches entre Marines américains et vedettes armées iraniennes ont fait courir le risque d’une confrontation ouverte dans le détroit d’Ormuz, lieu de passage stratégique du pétrole.

Guerre commerciale Chine-USA
La crise sanitaire due au coronavirus Covid-19 a mis au grand jour la rivalité sino-américaine, quant à l’accaparement des parts du marché mondial. Les USA voient d’un mauvais œil la montée en puissance de l’empire du Milieu. Que ce soit à propos de la 5G, les mesures de protection douanières sur les produits chinois dans le marché américain, la concurrence fait rage. Donald Trump s’est cru inspiré d’accuser ouvertement la Chine d’être la source de la propagation du Covid-19 provoquant une pandémie qui a marqué cette année 2020, sans d’ailleurs que l’on ne perçoive l’épilogue. Plusieurs millions de morts recensés, et la mise au jour de la faiblesse de riposte des autorités sanitaires du monde, qui ont vu de nombreux personnels hospitaliers emportés. L’épidémie n’épargne aucune catégorie d’âge. Au sommet de l’échelle sociale, monarques, chefs d’État et de gouvernement, la bavette est devenue un «bien» partagé.

Donald Trump : esclandre et coup fourré
L’Amérique de l’Oncle Sam se souviendra pour longtemps du sulfureux 45e Président en la personne de Donald Trump. Têtu, imprévisible, il aura fait courir aux Etats-Unis un risque certain de guerre civile en refusant le verdict des urnes, qui donne gagnant son adversaire démocrate Joe Biden, un vieux routier de la politique.
L’ancien vice-président de Barack Obama a surtout évité le piège d’une polémique stérile avec le candidat républicain passé maître dans l’art de la provocation. Jusqu’à la fin de son mandat. Voire qu’il est tenté de jouer la politique de la terre brûlée laissant à son successeur des dossiers explosifs et une prise de fonction semée d’embûches.
La démocratie américaine n’a jamais été aussi mise à mal. Sous une grosse pression, il est désavoué par ses propres pairs du parti républicain et finira, de guerre lasse, par signer le plan de relance de l’économie qui permettra à chaque foyer américain de bénéficier de 600 dollars « afin de passer la crise économique liée au Covid-19 ».
Brahim Taouchichet

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