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ARCHIVES DE LA GUERRE DE LIBÉRATION Paris fait un premier pas

Grosse surprise dans le dossier Algérie-France. Paris a annoncé hier la prochaine ouverture des archives sur « les enquêtes judiciaires » de la guerre de Libération nationale, un fait totalement inattendu dans ce contexte extrêmement tendu entre les deux pays.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette annonce a été faite par la ministre française de la Culture, Roselyne Bachelot, qui a tenu à préciser que l’ouverture de ces enquêtes judiciaires «de gendarmerie et de police» allait s’effectuer «avec 15 ans d'avance», un fait rendu possible grâce à une décision politique de Macron d’alléger les procédures dans le dossier mémoriel, car, ajoute-elle, «nous avons des choses à reconstruire avec l'Algérie, et cela ne pourra se faire que sur la vérité». «C'est la falsification qui amène toutes les errances, tous les troubles et toutes les haines.
À partir du moment où les faits sont sur la table, où ils sont reconnus, où ils sont analysés, nous pouvons construire une autre histoire, une réconciliation», poursuit la ministre française. Roselyne Bachelot qualifie la question de « troublante, irritante », et «où il y a des falsificateurs de l'Histoire à l'œuvre», et signifie la volonté française de pouvoir «la regarder en face. On ne construit pas un roman national sur un mensonge », dit-elle avant d’apporter une réponse très révélatrice de la tendance actuelle à une question qui lui a été posée. «Interrogée sur les conséquences de cette décision, notamment sur la confirmation à venir d'actes de torture commis par l'armée française en Algérie, rapporte l’AFP, la ministre de la Culture a déclaré : c'est l'intérêt du pays que de le reconnaître.»
Ces derniers propos sont à l’évidence les plus forts en provenance de Paris depuis les premiers regrets exprimés par l’Élysée pour tenter d’apaiser la profonde crise suscitée par les propos de Macron lors de sa rencontre avec de jeunes Franco-Algériens autour de questions de mémoire. La déclaration lue par le chef de la diplomatie française à l’issue de sa rencontre, ce mercredi, avec le Président algérien a d’ailleurs très bien traduit l’ampleur des tensions entre les deux pays. Jean-Yves Le Drian a en effet évoqué le souhait et la volonté de son pays d’aller «à une reprise des échanges politiques entre les deux gouvernements en 2022», signifiant ainsi que cette crise avait induit une rupture profonde, radicale, marquée par une cessation de tout échange au niveau politique, diplomatique bien sûr, et qu’elle avait probablement atteint d’autres dimensions. L’échéance que la France se fixe pour une relance du dialogue politique indique aussi que l’Algérie attend des gestes concrets et réels de Paris et que sa colère ne s’apaisera pas avec des mots. La visite de Le Drian a d’ailleurs permis de cerner la démarche algérienne sur cette question et sa volonté de ne pas accepter la main tendue de Paris sans aplanir auparavant les problèmes de fond qui alimentent cette crise.
L’on a vu, par exemple, une différence évidente dans la terminologie utilisée par les deux pays dans les communiqués annonçant la visite de Le Drian. Alors que le Quai d’Orsay annonçait une «visite de travail, d'évaluation et de relance des relations algéro-françaises d’ici», l’Algérie évoquait, elle, une «visite de travail et d’évaluation des relations bilatérales».
La différence est de taille et marque le bémol algérien dans le processus en cours. Les discussions vont être très franches et cela se ressent dans la déclaration du MAE français qui s’est aligné sur la terminologie algérienne en indiquant à son tour que sa visite était destinée à «évaluer les relations bilatérales».
La décision annoncée par Roselyne Bachelot semble ainsi constituer le premier geste concret résultant du déplacement de Jean-Yves Le Drian à Alger. L’ouverture des archives sur les enquêtes judiciaires durant la guerre de Libération s’apparente à une offrande faite à l’Algérie afin de l’amener à décolérer. Un geste concret qui pourrait être suivi d’autres actions toutes aussi concrètes de la a 2022…
A. C.

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