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Incendies en nombre impressionnant, à vaste échelle et d’une amplitude inédite, provoquant une catastrophe écologique de grande ampleur Plaidoyer fervent pour un superministère des situations d’urgence !

Le Président Vladimir Poutine, leader visionnaire et charismatique d’’un pays-continent, s'est inquiété récemment de catastrophes naturelles d'une amplitude «sans précédent» en Russie, confrontée comme jamais à des feux de forêt particulièrement dévastateurs en Sibérie et des inondations catastrophiques dans le sud du pays. Il a donc appelé le gouvernement fédéral à «agir rapidement et efficacement» face aux problèmes écologiques à grande échelle. «Tout cela montre encore une fois à quel point il est important de nous engager de manière profonde et systématique à l'avenir dans le programme climatique et environnemental», a-t-il dit. Plus de 16,6 millions d'hectares ravagés, c’est dire l’ampleur des ravages dans les immenses territoires de la Fédération ! Même phénomène dans le pourtour méditerranéen, en Turquie, en Californie, en Amazonie, au Mozambique, au Zimbabwe, entre autres. Et l’Algérie, la main criminelle mise à part, n’a pas échappé à cet inquiétant phénomène dû, selon les experts climat de l’ONU (Giec), au changement climatique qui s’accélère à grande vitesse et lui-même produit du consumérisme et du productivisme humain effrénés. 180 000 incendies enregistrés à travers le monde en un laps de temps estival court !
Le péril écologique, avec tous ses risques dommageables, à grande échelle et sur tous les plans, est désormais là et bien là. L’Algérie, qui est si peu préparée à y faire face, doit changer de paradigme, de philosophie, de mentalité et de culture en matière de gestion et surtout de prévention des catastrophes naturelles, industrielles et technologiques, sachant les crises humaines, économiques et sociales qui en découlent. La nouvelle approche en la matière provient de la nécessité et plus encore de l’urgence de renforcer considérablement les capacités de résilience nationale dans tous les domaines de la vie publique (État, défense, sécurité, économie et société), sujet sur lequel Le Soir d’Algérie s’est déjà penché le 29 juillet dernier (article intitulé «Renforcer la résilience nationale, une urgence absolue».  
Forcir considérablement la résilience nationale implique la réduction substantielle des risques d’exposition du pays aux catastrophes naturelles et industrielles. Cela nécessite donc d’améliorer grandement la gestion (actuelle) des risque de catastrophes (GRC), en mettant davantage l’accent sur le développement des capacités locales et le savoir-faire technique pour la réduction des risques de catastrophes (RRC). On se demande aujourd’hui pourquoi l’Algérie, en dépit de l’existence de capacités institutionnelles et réglementaires destinées à faire face aux conséquences des dangers naturels et industriels, n’arrive-t-elle pas encore à construire une vraie solide résilience et réduire sa forte vulnérabilité aux aléas naturels et aux dommages provoqués par l’Homme ? Pour atteindre plus ou moins ces deux objectifs, à moyen et long terme, les décideurs politiques devraient songer - le plus tôt serait le mieux - à la création d’un grand ministère de gestion et de réduction de risques de catastrophes pour mieux en juguler les inéluctables effets dévastateurs sur les populations. À savoir, un superministère des situations d’urgence à l’image de la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, l’Ouzbékistan et l’Azerbaïdjan. 
On devrait donc s’inspirer de l’expérience de ces pays amis de l’ex-Union soviétique en appelant ce méga-département «ministère des situations d’urgence», en charge de l’atténuation des effets des catastrophes naturelles et industrielles, ainsi que de la défense civile (Emergency Control Ministry, en anglais). Ce ministère, qui serait aussi important que celui de la Défense en termes d’intérêt national accordé, sera une structure à compétence transversale pour répondre aux problèmes de crises globales ou locales liées à des situations d’urgence de tout type et aux catastrophes naturelles et industrielles. Ce nouveau ministère travaillera en osmose et en mutualisation de moyens avec les ministères de la Défense, de l’Intérieur et des Collectivités locales et un grand ministère de l’Économie et des Finances (à créer). Sans oublier naturellement un ministère de l’Environnement élevé enfin au rang de département sensible et stratégique, et pas un ministère purement symbolique, pour ne pas dire un faire-valoir administratif ou un alibi gouvernemental. Un ministère de l’écologie qui aurait notamment la mission de protéger les forêts et le couvert végétal qui ne doivent plus être du ressort exclusif du ministère de l’Agriculture qui a bien d’autres domaines d’intervention à cultiver. 
Les incendies dantesques de ce mois d’août à travers toute la frange nord du pays qui a perdu ainsi une grosse partie de sa couverture végétale et de sa protection écologique, ont montré à quel point la Protection civile, aussi louables et héroïques que furent ses efforts, ne doit plus être l’outil privilégié ou l’unique dans la gestion des incendies. Ils ont révélé aussi que l’ANP, aussi méritoires et admirables que furent ses efforts de participation à l’extinction des feux et au secours aux régions sinistrées, n’est pas formatée pour mener la guerre du feu. Ce ne sont certes pas les intelligences humaines et certains moyens matériels de pointe qui lui font défaut (fort heureusement). Mais ce n’est évidemment pas dans son logiciel de défense nationale de jouer au rôle de pompier, même pour combler des lacunes, suppléer à des carences ou occuper carrément un vide. À moins, comme en France, de la doter d’un corps de sapeurs-pompiers dûment formé et outillé, et épaulé par des pompiers volontaires et des pompiers issus du Service national qui devrait songer à former désormais des soldats du feu. 
À quelque chose malheur écologique ou industriel serait finalement et paradoxalement bon. Voici venir donc le temps de songer à la création rapide de nouveaux organes de gestion de crise, destinés à protéger la population et les territoires contre les urgences naturelles et contre celles causées par l'homme. Il n’est jamais trop tard pour bien faire, aphorisme classique mais ô combien utile à rappeler en ces temps d’épreuves titanesques vécues par le pays. 
N. K.

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