«La route nationale N°1 (2 335 km) reliant le nord du pays au sud, la RN°3 (2 120 km) ou route du Tassili reliant Skikda à Djanet, et la RN° 6 (2 130 km) ou route de la Saoura reliant Mascara à Bordj-Badji-Mokhtar, seront prochainement des voies express avec des dédoublements de voies de l’ordre de 16 500 kilomètres», a affirmé hier Abdelghani Zaâlane ministre des Travaux publics et des Transports lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale.
L’invité du Forum de la Radio algérienne a estimé que son secteur est l’un des plus stratégiques dans le développement économique, comme l’atteste l’enveloppe colossale qui avoisine les 10.000 milliards de dinars (l'équivalent de près de 90 milliards de dollars) allouée par l’Etat au profit des travaux publics et des transports depuis 1999. Mobilisées à travers les différents programmes de relance de la croissance initiés depuis 1999, ces ressources financières ont notamment permis la réalisation d’une autoroute longue de 1.216 km dont le dernier tronçon reliant El Tarf aux frontières algéro-tunisiennes, sur une distance de 84 kilomètres, a été lancé récemment, a souligné le ministre.
Cette enveloppe budgétaire a également été consacrée à la réalisation de sept pénétrantes reliant les principaux ports du pays à l’autoroute Est-Ouest, la réalisation de milliers de kilomètres de routes et de centaines d’ouvrages d’art ainsi qu'à l’entretien du patrimoine routier par des actions de modernisation et de sauvegarde de milliers de kilomètres de routes, a-t-il ajouté. Ainsi, d’autres pénétrantes seront réalisées pour relier les villes notamment portuaires comme Béjaïa, Mostaganem et Jijel, ainsi qu’Oran afin de donner une nouvelle impulsion aux activités économiques et commerciales, a expliqué M. Zaâlane, précisant que treize pénétrantes sont actuellement en cours de réalisation.
Détaillant encore plus ce bilan, qui s’étale sur près de vingt ans, il citera le programme d’infrastructures routières et aéroportuaires de soutien à la sécurisation des frontières terrestres du sud du pays, le programme en cours pour un linéaire de 2.300 km de voies ferrées et l’entretien et la modernisation du réseau ferroviaire actuel d’une longueur de 4.000 kilomètres. Abordant par la suite le sujet de la nouvelle aérogare d’Alger qui sera prête au dernier trimestre de cette année, le ministre a indiqué que cette nouvelle structure deviendra un important aéroport de transit et permettra d’augmenter le nombre de voyageurs qui passera de 6 millions à 16 millions par an. Le ministre a également évoqué l’extension et la réhabilitation du port d’Annaba sur 24 hectares supplémentaires, pour porter ses capacités de traitement et d'exportation futures à 22 000 tonnes de phosphate, de fer et autres. Concernant l’extension du métro d’Alger, le ministre des travaux publics et des transports n’a pas voulu donner plus de détails quant à la mise en service des deux extensions des lignes du métro d’Alger, précisément de la gare de Haï El-Badr vers Aïn Naâdja et de la gare de la Grande-Poste vers la place des Martyrs dont les longueurs sont respectivement de 3,6 km et de 1,69 km qui était prévue pour janvier 2018. «Une fois que les deux extensions seront entrées en service, elles permettront, selon le même responsable, de «doubler le nombre d’usagers du métro d’Alger qui passera de 100.000 à l’heure actuelle à 200.000 usagers», ce qui permettra également de «désengorger les artères de la capitale», a-t-il seulement ajouté. S’exprimant sur le malaise que vit actuellement la compagnie nationale Air Algérie, le ministre a affirmé que «Air Algérie n’est pas en faillite mais elle traverse des difficultés financières accumulées depuis plusieurs années. J’exhorte le partenaire social à décréter une trêve pour l’intérêt de l’entreprise.
Il faut donc mettre de côté, pour le moment, les revendications des travailleurs, dont la hausse des salaires. Les intérêts de l’entreprise doivent être placés au-dessus de tout. Le staff qui dirige actuellement la compagnie est en train de mettre en place un plan de développement et de relance et qui sera soumis prochainement à tous les protagonistes». M. Zaâlane a également affirmé que la compagnie nationale est en cours de finaliser certaines nouvelles dessertes comme celles de New York aux Etats-Unis et d’autres capitales africaines. « On ne peut pas être présents partout avec 59 avions. La compagnie doit d’abord viser la rentabilité de ses dessertes», dira-t-il.
Le nouveau port de Cherchell a été également évoqué par le ministre des Travaux publics et des Transports. «Le nouveau port d’El-Hamdania sera le plus grand port de la Méditerranée. La structure pourra accueillir le plus grand navire de marchandises au monde, d’une capacité de 240.000 tonnes, au moment où la capacité d’accueil des ports algériens ne dépasse pas, actuellement, les 30.000 tonnes. Ce futur port comptera 23 terminaux d’une capacité de traitement de près de 6,5 millions de containers/an, avec 25,7 millions de tonnes/an de marchandises. Ce qui l’habilite à devenir un véritable pôle de développement économique, après son raccordement programmé aux réseaux ferroviaire et autoroutier, en plus d’une zone logistique de 2.000 hectares et de trois zones industrielles de 20.000 m2. S’agissant de l’ouverture du fret aérien et maritime au privé, le ministre a affirmé que l’ouverture de cette activité au privé permettra de transporter les produits locaux destinés à l’exportation, y compris les produits agricoles, ce qui permettra de créer de nouveaux emplois. «Air Algérie ne peut satisfaire toutes les demandes des opérateurs en matière d’exportation de marchandises», a-t-il ajouté. Actuellement, quatre dossiers concernant le fret aérien ont été réceptionnés par les services de son ministère, dira le ministre. Au sujet du réseau ferroviaire, le ministre a annoncé le lancement de l’extension du réseau ferroviaire à travers plusieurs wilayas du pays, longue de 2300 km. « Cette extension s’ajoutera aux 4000 km de lignes de chemin de fer existantes. Le ministre a ajouté, que la flotte de la Société nationale des chemins de fer (SNTF) sera renforcée de 17 trains dès cette année 2018.
M. Zaâlane a également fait état du lancement des opérations de rénovation et modernisation de plusieurs lignes ferroviaires notamment minières comme celle de la ligne ferroviaire minière Annaba-Bouchegouf Souk-Ahras-Oued Kebrit-Tébessa jusqu’à djebel Onk dans la commune de Bir-El-Ater (Tébessa) sur 388 km, soulignant que l’exploitation effective de la ligne ferroviaire minière se fera parallèlement à l’exploitation de la mine de phosphate d’El Hedba de djebel El-Onk et du complexe de phosphate d’Oued Kebrit. Tous ces nouveaux projets vont permettre d’ouvrir de nouvelles perspectives de développement économique.
Le ministre a également affirmé que son département a pris des mesures de suppressions de plusieurs passages à niveaux dangereux. «Nous avons recensé 94 passages à niveau très dangereux que nous devons supprimer graduellement en les remplaçant par des passages sur voie ferrée. Ce choix nous permettra d’assurer une grande sécurité pour nos trains et pour nos citoyens, et aussi, permettra à ce moyen de locomotion de gagner beaucoup de temps sur le parcours. Le transport ferroviaire devra jouer pleinement son rôle en tant que moyen alternatif à un transport routier saturé», a-t-il conclu.
Imed Sellami
