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GOUVERNEMENT OUYAHIA Pourquoi le remaniement n’est pas à l’ordre du jour

La présidence de la République a fixé la période et la durée des congés annuels des membres du gouvernement d’Ahmed Ouyahia qui ont été autorisés à prendre quinze jours de repos durant les périodes allant du 17 au 31 juillet en cours et du 1er au 15 août prochain. C’est ce que nous confie une source officielle précisant que les ministres sont, ainsi, répartis en deux groupes afin d’assurer un fonctionnement ordinaire de l’appareil exécutif.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - En soi, cette décision de la présidence signifie que le gouvernement ne subira ni changement, ni remaniement, en cette période estivale du moins. L’on croit savoir également que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne compte pas, quant à lui, prendre de congé cette année.
Nommé à la place de l’éphémère Abdelmadjid Tebboune le 15 août 2017, l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, aura pratiquement vécu, depuis début 2018, au rythme de rumeurs persistantes et insistantes de son départ, donné à chaque fois comme imminent, voire inévitable. Plus exactement, depuis la fameuse affaire de la «tripartite-bis» lorsque, début janvier, le secrétaire général du Front de libération nationale, Djamel Ould-Abbès, avait convié les principaux partenaires économiques et sociaux du gouvernement, à savoir la centrale syndicale de Abdelmadjid Sidi Saïd, le forum des chefs d’entreprises de Ali Haddad et l’ensemble des autres organisations patronales pour une rencontre au siège du parti.
A l’occasion, il sera procédé à la remise en cause du Partenariat public-privé (le PPP) conclu, pourtant, par ces mêmes invités du FLN avec le gouvernement Ouyahia, à peine une semaine auparavant. La suite est connue : Abdelaziz Bouteflika, qui avait inspiré l’action du FLN, interviendra lourdement ! Il annulera le Partenariat public-privé et, dans la foulée, toutes les décisions prises par le Conseil des participations de l’Etat que Ouyahia réunissait pour entamer la mise en application de ce partenariat.
Bouteflika rééditera ce même type de désaveu à son propre gouvernement, avec des décisions similaires qui frapperont cette fois la «confection» de la loi de finances complémentaire pour 2018. Bouteflika sévira en deux temps, dans cette affaire-là. Une première fois, en reportant une réunion du Conseil des ministres, devant adopter le projet de loi de finances complémentaire en question, enjoignant au gouvernement de «revoir sa copie». Puis, une seconde fois en décidant, au cours de la réunion du Conseil des ministres, finalement programmée pour l’adoption de la LFC 2018, de l’annulation de toutes les taxes prévues par le gouvernement.
Bouteflika prenait cette décision en faisant en sorte que cela se sache, bien sûr. Histoire de paraître comme le seul à se soucier du pouvoir d’achat des Algériens, quitte, pour cela, à désavouer son propre Premier ministre. Une façon de faire typique à l’homme, surtout à l’approche d’échéances électorales majeures. C’est ce qu’il avait exactement fait en 2013 lorsque, successivement, il a fait disparaître de la scène les deux têtes qui émergeaient à l’époque, à savoir Abdelaziz Belkhadem et… Ahmed Ouyahia.
Dans cette technique de «nettoyage par le vide» qu’il affectionne particulièrement, Bouteflika, qui en est déjà à un stade avancé dans sa campagne électorale pour sa propre réélection en 2019, semble choisir, pour le moment, de maintenir son Premier ministre dans une posture de simple «coordinateur du travail du gouvernement». En parallèle, c’est le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, qui est volontairement projeté en avant avec un statut et des missions qui en font pratiquement un Premier ministre bis !
Avec une telle atmosphère, il était naturel que les rumeurs soient persistantes quant à l’«imminence d’un changement» au sein de l’exécutif. Seulement, il était évident qu’au moins, le Premier ministre ne pouvait être changé après la clôture de la session annuelle du Parlement. Car, et en vertu de l’article 94 de la Constitution, tout nouveau Premier ministre est tenu de soumettre son plan d’action à l’Assemblée populaire nationale, puis au Conseil de la Nation. Or, le Parlement ne reprendra ses travaux qu’en début septembre. Ceci d’un côté. De l’autre, l’Algérie, qui avait connu trois gouvernement en 2017, ne pouvait se permettre un autre changement en moins d’une année au risque de perdre toute crédibilité auprès de ses partenaires étrangers. C’est dire qu’objectivement, tout changement est exclu au niveau du gouvernement, du moins à court terme.
K. A.

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