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Les explications des experts Pourquoi un si faible taux de guérison ?

L’Algérie a enregistré, jusqu’à lundi, 584 cas confirmés positifs au coronavirus et 37 cas de guérison. Pourquoi ce nombre de guérisons n’est pas rassurant comparé au nombre élevé de contaminations ? Le professeur Mustapha Khiati, président de la Forem, a expliqué que ces cas de contamination ne sont pas tous hospitalisés. Seuls les cas positifs avec des complications sévères, dit-il, sont hospitalisés. Ainsi, précise-t-il, on ne peut pas évaluer le nombre de personnes guéries sur le nombre total des contaminations.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le professeur Khiati a expliqué que, certes, les cas de contamination communiqués jusque-là, par le comité de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, sont tous des cas confirmés positifs, mais ils ne sont pas tous porteurs de symptômes. Ces personnes testées positives au Covid-19 sans signes, dit-il, représentent 80% de la population infectée. «On n’hospitalise que les personnes testées positives, qui représentent des signes cliniques sévères de l’infection. Pour les autres, testés positifs mais sans signes graves, ils sont soumis à un confinement chez eux », a expliqué le président de la Forem. Selon lui, le chiffre de 37 personnes guéries est évalué uniquement sur le nombre des personnes hospitalisées et non sur l’ensemble des personnes confirmées positives. Ce qui explique que le chiffre de guérison n’est pas aussi important. Une personne testée positive et confinée chez elle ne risque-t-elle pas de contaminer ses proches ? Le professeur Khiati a expliqué que le risque de contamination dépend du comportement des citoyens. Selon lui, «toute personne identifiée positive au Covid-19 et confinée chez elle doit rester en contact avec un service de santé à distance par téléconsultation et au moindre signe de complications ».
Le professeur Khiati estime, toutefois, que toute personne représentant des symptômes du Covid-19 doit être mise sous traitement et sous surveillance médicale afin d’éviter les effets secondaires et les complications. Il est nécessaire également, ajoute-t-il, d’augmenter le nombre des tests de diagnostic. Il a indiqué que la capacité nationale de diagnostic représente une moyenne de 80 tests par jour.
A Constantine et à Oran , les capacités sont d’une cinquantaine de tests par jour pour chaque centre de diagnostic ,et le centre de Tizi-Ouzou, qui est entré en service depuis hier, aura également la même capacité qui reste insuffisante. A titre d’exemple, le professeur Khiati dit que la Tunisie fait 5 000 tests par semaine et la Corée du Sud 25 000 tests par jour. Selon lui, «si l’on veut s’en sortir rapidement de cette crise sanitaire, le confinement est nécessaire certes, mais il faut aussi augmenter nos capacités de diagnostic. Or, l’Institut Pasteur d’Algérie n’a pas les capacités pour répondre à tous les besoins, et il faut savoir que ces tests par PCR sont des tests ADN. Il faut que les personnes soient formées pour le faire, et ce n’est pas n’importe quel laboratoire de recherche qui peut effectuer ces tests, d’autant que même les laboratoires scientifiques au niveau des hôpitaux ne répondent pas aux normes scientifiques».
La solution ? Le professeur préconise le recours aux tests rapides. « C’est une décision qui relève du ministère de la Santé, mais on nous dit que l’Institut Pasteur n’a pas validé ces tests. Or, nous ne pouvons pas nous passer de recourir à toutes les voies qui s’offrent à nous. Pourquoi l’IPA m’interdit d’utiliser ces tests qui ont prouvé leur efficacité ailleurs ? » s’interroge le président de la Forem.
S. A.

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