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Après l’incarcération de ses principaux opérateurs Quel avenir pour le secteur automobile ?

L’activité automobile continue d’occuper le haut de l’affiche, celle d’une chronique judiciaire particulièrement intense en décisions aussi spectaculaires les unes que les autres. La mise sous mandat de dépôt des deux plus importants opérateurs dans le domaine relance de nouveau, les débats sur l’avenir de cette filière et la pertinence d’une stratégie vouée à l’échec dès son lancement en 2014.
L’incarcération de la famille Tahkout (Mahieddine, son fils Bilel et ses deux frères Rachid et Hamid) propriétaire de l’usine d’assemblage de véhicules Hyundai et de Mourad Oulmi P-dg de Sovac, représentant exclusif des marques du groupe Volkswagen et propriétaire de l’usine de Relizane, met à nu d’une manière flagrante la fragilité d’un édifice fondé essentiellement sur la quête sans limite de l’enrichissement rapide et la prédation.

Crédits faramineux pour des importations déguisées
L’instruction menée par les tribunaux révèle l’ampleur des dégâts entre crédits faramineux accordés dans des conditions douteuses à ces projets adossés à des exonérations fiscales, transfert illicite de fonds en devises à l’étranger, surfacturations, faits de corruption ainsi que l’obtention d’indus privilèges.
Tel un château de cartes qui s’écroule, ces deux groupes ont entraîné dans leur sillage près de 200 personnes, entre Premiers ministres, ministres, P-dg de banques et cadres supérieurs dans diverses institutions de l’Etat. C’est dire que la pompeuse stratégie de développement d’une filière mécanique en Algérie initiée par le gouvernement de l’époque et mise en application par Bouchouareb n’est en définitive qu’un leurre et un subterfuge légal pour lancer une véritable OPA sur un secteur dont le budget en devise, soit plus de 6 milliards de dollars en 2014, faisait saliver les tenants du pouvoir et aiguisait leur appétit.
Rien ne pouvait alors arrêter leur machine infernale qui a déconstruit tout un secteur, fermé quelque 35 concessions automobile, mis au chômage plus de 50 000 travailleurs, mis les compteurs à zéro d’une activité qui commençait à se professionnaliser et à offrir aux Algériens des produits et des prestations aux standards internationaux.

Création d’un monopole
Le résultat, création d’un monopole d’assemblage de véhicules, offert à un quarteron d’opérateurs choisis, non sur la base de leurs compétences dans le domaine mais par leur niveau d’allégeance aux décideurs du moment. L’improvisation qui a présidé aux préparatifs de cette démarche et l’incompétence caractérisée des personnes qui en avaient la charge trahissait clairement et sans le moindre doute que l’objectif recherché était de détourner cette manne financière vers «qui de droit», en l’occurrence les membres du clan présidentiel et leurs remembrements mafieux dans le secteur.
Un cahier des charges creux et approximatif a permis, trois années durant, à ces assembleurs en herbe d’amasser des fortunes colossales au détriment du trésor public et sans la moindre plus-value. D’une industrie automobile annoncée et tant souhaitée par tous, on passe à des importations déguisées massives de véhicules avec une surfacturation éhontée des prix sortie usine et une marge tout aussi répulsive sur la tarifs de vente au public.
A cela s’ajoutent des surestimations excessives des montants des investissements industriels financés presque entièrement par les banques publiques avec absence totale du partenaire étranger, pourtant prévue comme obligation par la réglementation sur les investissements dans l’industrie automobile.

Surestimation des investissements
Ainsi et à la lumière des investigations menées par les services de sécurité et la justice, il se révèle que la consistance des investissements réalisés est loin de correspondre aux montants des crédits qui leur sont alloués. Pour les uns, c’est à peine 30 millions de dollars d’investis pour 140 millions de crédit, pour les autres, c’est 80 millions de dollars investis pour un crédit de plus de 300 millions mis à leur disposition par les institutions financières publiques.
Cela s’est rapidement traduit par des signes extérieurs de richesse, comme l’acquisition de jets privés, de navire porte-conteneurs, de rachat d’usines dans le bâtiment et autres à l’étranger, de biens mobiliers et immobiliers etc.
Quatre années après la sortie de la première voiture assemblée en Algérie, la Renault Symbol, le développement d’une industrie automobile nationale demeure toujours une simple vue de l’esprit sans aucun fondement concret.

De la réaction des partenaires étrangers
Il est d’ores et déjà établi et même annoncé par l’actuelle ministre de l’Industrie que ce secteur est en pleine restructuration et fera certainement l’objet d’une autre refondation. Les dernières mesures pour limiter l’importation des kits d’assemblage et imposer des quotas pour l’année en cours a eu pour effet immédiat, la suspension de la prise des commandes et un désarroi parmi les clients en attente de livraison.
Quelles sont les évolutions dessinées pour ce secteur ? Quel avenir pour les installations actuelles dont les propriétaires sont en détention préventive avec des répercussions désastreuses en perspective sur leur viabilité ? Quelles seront la réaction et l’attitude des constructeurs étrangers en découvrant les malversations monumentales dans leurs projets en Algérie et la gravité des griefs prononcés par la justice? Quel crédit accorderont-ils encore à des partenaires pour certains imposés par le département de Bouchouareb en remplacement de leurs représentants historiques ?
Autant de questions que se posent les Algériens et dont seul l’avenir proche nous renseignera sur les issues probables et surtout les véritables intentions du gouvernement.
B. Bellil
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