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Promulgation des textes de la loi sanitaire Quelles sont les attentes des professionnels de la santé ?

La nouvelle loi sanitaire est entrée, depuis mardi dernier, officiellement en vigueur. Un premier pas avant une autre étape cruciale qui est la mise en place des textes d’application. Un nouveau chantier que le ministre de la Santé devra affronter. Le travail, nous dit-on, a déjà commencé. De leur côté, les professionnels de santé qui revendiquent un projet consensuel espèrent leur adhésion.

Le président de l’ordre national des médecins :
«Les textes doivent être en rapport avec les changements apportés dans la loi»

Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins, estime que la loi en elle-même est constituée de concepts généraux. Maintenant, dit-il, le ministre de la Santé qui a la charge de présenter le projet des textes d’application au Premier ministère doit travailler, au préalable, avec des personnes d’expertise. «Il faut un effort consensuel», souligne le docteur Bekkat qui demande à ce que le ministre de la Santé travaille et consulte les professionnels de la santé dans la préparation des textes d’application. «Nous sommes disposés à travailler avec le ministre de la Santé pour l’élaboration de ces textes, qui doivent être en rapport avec les changements apportés dans cette loi», propose-t-il. Cependant, poursuit le président de l’Ordre, le problème de fonctionnement n’est pas un problème de loi. «La loi est une chose, l’appliquer et s’entendre avec les professionnels de la santé en est une autre», ajoute l’intervenant qui estime que l’Etat doit mettre le chapitre de la santé au centre de sa politique. Car le sujet constitue la première préoccupation des citoyens algériens. Le président de l’Ordre des médecins reste optimiste et estime que le changement dans le secteur est possible.

Le président du conseil national de l’ordre des pharmaciens :
«Nous sommes confiants quant à l’adhésion des professionnels de santé dans la préparation des textes d’application»

Lotfi Benbahmed, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens dit qu’il s’agit maintenant de toute une réorganisation. «Il faut mettre en place toute une réglementation qui expliquera les éléments de la nouvelle loi», dit-il. Selon lui, beaucoup de nouvelles décisions et tâches «d’envergure» ont été attribuées aux pharmaciens, à l’exemple de l’éducation thérapeutique, «une première en Afrique du Nord», et le rôle du pharmacien hospitalier. La nouvelle loi apporte beaucoup de changements et les textes d’application, dit-il, devront se faire avec une meilleure adhésion possible. Cependant, dit-il, «nous sommes confiants car le ministre de la Santé s’était déjà engagé pour nous consulter en vue de mettre en place les textes réglementaires à même de moderniser notre système de santé notamment le secteur du médicament et pharmaceutique». Selon lotfi Benbahmed, c’est bien qu’il y ait une loi mais faudrait-il encore que les textes d’application suivent. D’ailleurs, dit-il, certains textes d’application de l’ancienne loi sanitaire 85/05 n’ont jamais été promulgués. Il faudra encore attendre cependant selon M. Benbahmed, entre un an ou deux ans pour la finalisation des textes d’application. Même si, souligne-t-il, le ministère de la Santé a déjà commencé un travail de fond. «Nous allons commencer par le plus urgent. Nous concernant, ça sera l’importation et la production des médicaments ainsi que le contrôle des produits pharmaceutiques ainsi que les engagements des laboratoires pharmaceutiques étrangers quant à la disponibilité du médicament dans notre pays», a expliqué le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens qui a souligné que, dorénavant, et dans le cadre de la nouvelle loi sanitaire, les trois Ordres, des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes seront séparés.

Président du syndicat algérien des paramédicaux :
«Nous ne nous attendons à rien de cette loi»

Lounès Ghachi, président du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), est allé droit au but. Pour lui, c’est clair : «Cette nouvelle loi ne va rien changer au système de santé actuel, puisqu’il ne s’agit pas de loi ni de texte d’application mais de personnes. Je ne crois pas aux changements des lois, il faut changer les mentalités, autrement, si l’on garde les mêmes personnes et la même mentalité rien ne va changer, d’autant qu’on met en place des lois qu’on n’applique pas», a déclaré le représentant des paramédicaux. Selon lui, les choses vont changer le jour où le malade bénéficiera d’une réelle prise en charge dans les hôpitaux.

Professeur Belhadj du Syndicat national des enseignants chercheurs universitaires :
«Le ministre a promis un travail consensuel avec les partenaires de santé»

Le professeur Belhadj, membre du bureau national du Snechu, a indiqué que le ministre de la Santé a déjà promis d’associer les professionnels de santé et les associations de malades dans l’élaboration des textes de la loi sanitaire. Le professeur, qui se dit soulagé de voir enfin cette loi entrer en vigueur, estime que les choses vont se faire d’une manière démocratique avec l’ensemble des partenaires. «Depuis la loi de 85, beaucoup de choses ont changé dans notre pays, que ça soit sur le plan économique, politique ou autre, il était donc urgent d’avoir une nouvelle loi», dit-il. La loi sanitaire contient plusieurs chapitres liés à la corporation. Le professeur Belhadj cite notamment l’activité complémentaire. Le législateur, dit-il, a laissé libre choix à la tutelle de réglementer cette activité. Le syndicat, dit-il, a toujours plaidé pour la réglementation de cette activité. Il était question, pour rappel, de la suppression de l’activité complémentaire dans le projet initial de la loi sanitaire. Après modification, cette activité a été de nouveau autorisée. «Le médecin algérien touche le dernier salaire au monde, nous avons demandé le maintien de l’activité complémentaire pour garder, entre autres, nos compétences, mais avec une réglementation», a souligné l’intervenant.
La mise en place des textes d’application, poursuit le professeur, peut prendre jusqu’à deux années pour voir le jour. Cependant, ajoute-t-il, «il faut éviter les erreurs du passé, où la loi était là mais les textes d’application n’ont jamais vu le jour pour certains chapitres».
S. A.

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