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CRISE LIBYENNE Rome et Alger reprennent la main

L’Algérie a répondu favorablement à une invitation de l’Italie, organisatrice d’une conférence consacrée à la crise qui secoue la Libye. Rome parviendra-t-elle ainsi à trouver une solution là où Paris a échoué ?
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Pour parvenir à leurs fins, les Italiens ont tenté de mettre toutes les chances de leur côté. Même les termes des sollicitations adressées aux acteurs régionaux, sur lesquels s’appuient fortement les organisateurs de cette initiative, diffèrent de tout ce qui a été entendu jusqu’ici. Rome semble vouloir jouer la clarté, refuse de tirer la couverture uniquement vers elle et donne à chacun la part de mérite qui lui revient. 
Les propos tenus par Giuseppe Conte, le président du Conseil des ministres italien, ont ainsi eu de quoi flatter Alger, trop souvent court-circuitée dans ses actions pourtant immenses en faveur du rétablissement de la paix en territoire libyen. «L’Algérie est pleinement impliquée dans le processus en cours en Libye», a-t-il tenu à souligner face à son homologue algérien lors d’une conférence de presse animée conjointement au terme de sa visite dimanche. Alger va quant à elle «œuvrer pour la réussite» de cette initiative, a répondu Ahmed Ouyahia sur un ton naturellement très différent de la mise au point qu’il avait  assénée à Paris. 
A l’issue de la conférence internationale sur la Libye organisée par Emmanuel Macron, le Premier ministre s’était lancé dans une mise au point visant à rappeler à ses hôtes le rôle joué par l’Algérie auprès de toutes les parties libyennes afin que ces dernières puissent en arriver à accepter de se retrouver dans une même salle à discuter des perspectives de sortie de crise.  
Des discussions et des accords restés vains, l’initiative française a échoué comme le pronostiquaient de nombreux observateurs internationaux  et les Italiens en particulier. Ces derniers ont jugé irréalisable la tenue d’élection présidentielle en Libye (avant la fin de l’année en cours) en raison de la situation qui y prévaut. 
A cette époque déjà, Rome envisageait d’organiser une conférence similaire, mais basée sur une tout autre démarche. Pour bien signifier ses intentions, le président du Conseil des ministres italien s’était ainsi rendu à Washington où il s’était entretenu sur le sujet avec le Président américain, une perche tendue à Donald Trump «qui n’hésite pas à jouer sur les divisions européennes», commentait, cet été, la presse internationale en se basant sur ce commentaire lâché à la fin de la rencontre : l’Italie, a-t-il ainsi déclaré, «doit devenir un point de référence en Europe et le principal interlocuteur sur les grandes questions, en particulier celle liée à la Libye». Près de lui, Giuseppe Conte annonçait : «En accord avec le Président Trump, je vais organiser une conférence sur la Libye.» 
Face au chaos dans lequel replonge la Libye, il ne se trouve aucune voix pour critiquer la nouvelle démarche ou s’élever contre le fait qu’elle ne se déroule pas sous l’égide des Nations-Unies. Forts de leur soutien, les Italiens n’hésitent plus à accuser ouvertement la France d’être l’une des causes des violences qui secouent la Libye. 
Connu pour ses propos durs, le ministre italien de l’Intérieur est allé jusqu’à twetter sur son compte personnel une déclaration très équivoque. 
Evoquant la reprise des combats à Tripoli, il écrivait : «Evidemment, il y a quelqu’un derrière. Cela n’arrive pas par hasard, ma crainte c’est que quelqu’un, pour des motifs économiques nationaux, met en péril la stabilité de toute l’Afrique du Nord et par conséquent l’Europe.» 
Dans une allusion claire aux Français, Matteo Salvini ajoute encore : «Je pense à quelqu'un qui est allé faire la guerre alors qu'il ne devait pas la faire. A quelqu'un qui fixe des dates pour les élections sans prévenir les alliés, l'ONU et les Libyens», ajoute Matteo Salvini. Au même moment, son gouvernement accueillait à Rome les principaux protagonistes du conflit libyen, Faïez Esseraj, président du Conseil libyen reconnu par la communauté internationale, et le général Haftar, principal point d’achoppement du dossier libyen. Rendez-vous a été pris pour la conférence de Palerme, en Sicile, les 12 et 13 novembre prochains…
A. C.

 

 

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