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Mobilisation des travailleurs devant le siège de l’UGTA Sidi Saïd plus que jamais indésirable

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid

A 10 heures déjà, l’avenue Aïssat-Idir était prise d’assaut par les travailleurs venus des quatre coins du pays pour réclamer le départ imminent de Sidi Saïd. Les premiers arrivants sont ceux de la capitale ainsi que les plus éloignés ayant passé la nuit à Alger. L’entrée principale de la centrale syndicale a été fortement sécurisée par des camions cellulaires ainsi que d’un impressionnant cordon de sécurité.
Abdelhalim Benyellès - Alger ( Le Soir) - En effet, dès les premières heures, des grappes humaines affluaient en direction du siège de la centrale syndicale munis de l’emblème national et de banderoles très significatives qui versent toutes le rejet du patron de l’UGTA.
La foule était visiblement décidée à en découdre au plus vite avec celui qui est derrière tous les « malheurs » des travailleurs algériens. « Libérez les travailleurs », « Pour une UGTA libre », Rendez l’UGTA aux travailleurs », « Non à l’esclavagisme des travailleurs », pouvait-on lire sur les banderoles brandies face au portail de la centrale syndicale hermétique et protégé par des centaines d’éléments antiémeutes.
Ils représentent la SNVI de Rouiba, l’ENSA de Béjaïa, l’ANBT, le groupe Gipec, l’ADE, l’Etusa et bien d’autres entreprises nationales qui sont venues avec un même objectif, faire tomber la tête de celui qui a géré d’une main de fer la plus importante organisation syndicale d’Algérie durant de longues années. Les manifestants témoignent qu’ils sont tous là, présents, sauf les « serviteurs des symboles de la corruption », à savoir les SG des différentes wilayas ainsi que les délégués syndicaux, leurs partisans, ceux qui « ne peuvent se joindre au mouvement ». « Sidi Saïd ne représente pas les travailleurs mais le patronat », hurle un manifestant, et un autre d’enchaîner «c’est lui qui est derrière la cession au dinar symbolique des grandes entités économiques d’Algérie ».
Un autre brandit sa fiche de paye devant une caméra de télévision, pour s’écrier ensuite, « je touche 15 000DA depuis une dizaine d’années », « comment voulez-vous que je puisse subvenir à mes besoins », enchaîne-t-il, avant d’ajouter « les hommes de Sidi Saïd profitent de tous les privilèges dont les véhicules de l’UGTA ».
La tension monte d’un cran, puisque la chaîne de télévision Ennahar, considérée comme l’alliée du patron de l’UGTA, a d’abord été boycottée, puis sommée de quitter les lieux, et son représentant pris à partie par les travailleurs, et ce n’est que grâce à l’intervention énergique de certains manifestants qu’il dut s’extirper de la foule tout en rage contre ses conditions de vie.
Parmi la foule, on y comptait aussi les retraités visiblement très satisfaits de cet élan de mobilisation jamais enregistré. Ce qui fait dire à un concitoyen, retraité, émigré en France, qui a tenu à assister à cette révolte des travailleurs, «Il a l’air très solide, le mouvement », a-t-il lâché tout en sourire.
A 12h 30, la foule s’est dispersée dans le calme, après avoir exprimé toute la matinée toute sa colère et sa détermination d’avoir la tête de celui qui a été depuis plusieurs années, à la source de leur malvie qu’ils endurent dans un climat d’injustice, avec l’intention de poursuivre leur action, vendredi prochain devant la Grande-Poste à l’occasion de la 9e marche populaire.
Aussi, faut-il signaler l’organisation parfaite du sit-in pacifique placé sous le slogan silmiya, à voir les manifestants alimentés en eau minérale dans un esprit de parfaite solidarité et à la fin, procéder au nettoyage du carré du rassemblement à coups de balais.
A. B.

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