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Rubrique Actualités

Commémoration du 20 avril Slogans exclusivement démocratiques et modernistes

Les manifestations commémorant le Printemps amazigh dans les villes de Kabylie ont été marquées par des slogans mettant en avant le combat pour la démocratie et l’État de droit, et pour l’identité. Un hommage particulier a été rendu aux victimes du Printemps noir de 2001 à travers toutes les manifestations.

Tizi-Ouzou
Hommage aux victimes du Printemps noir

L’image et le souvenir des martyrs du Printemps 2001 étaient omniprésents dans les carrés des marcheurs qui étaient nombreux à battre le pavé, hier, à l’occasion de la commémoration du 41e anniversaire du Printemps amazigh, perpétuant ainsi un rituel revendicatif qui remonte à une quarantaine d’années.
Même si on est loin des mobilisations grandioses d’autrefois, la ferveur et l’engagement n’ont pas manqué aux marcheurs qui ont investi le parcours habituel allant de l’esplanade jouxtant le campus Hasnaoua de l’Ummto, pour aboutir au sanctuaire des martyrs situé à la sortie ouest de la ville. La procession humaine a entamé sa progression peu avant 11 heures, reprenant les slogans et les chants habituels, appelant à la reconnaissance pleine et entière de l’identité amazighe de l’Algérie. «Mazalagh dimazighene ! » scandaient les marcheurs, au-dessus desquels flottaient une multitude d’étendards amazigh et d’autres aux couleurs nationales. Mais la mémoire des martyrs et les blessés du Printemps noir sont les refrains les plus repris par les manifestants qui ont été nombreux à brandir les portraits des jeunes victimes de la sanglante répression et des dépassements commis par les forces de l’ordre durant toute la période qui a suivi l’assassinat de Guermah Massinissa, et où la Kabylie était en émeute pour dénoncer l’arbitraire. « Gloire à nos martyrs, devant leur mémoire, nous nous inclinons ! » scandent sur une banderole de couleur noire des marcheurs qui dénoncent l’impunité, en proclament : « Le sang de nos martyrs réclame justice ! » Le sort des détenus du Hirak a été évoqué.  Par ailleurs, deux statues à l’effigie du chanteur assassiné en 1998, Matoub Lounès, et du militant nationaliste, Imache Amar ont été inaugurées dans la soirée d'hier, au chef-lieu communal d'Aït Douala. De nombreux citoyens et élus ont pris part à la cérémonie d'inauguration qui coïncide avec la célébration du 41e anniversaire du Printemps amazigh. 
S. A. M.

A Bouira
La rue se réapproprie son combat démocratique et pacifique

Elle était belle la ville de Bouira, hier, à l’occasion de la double commémoration du Printemps berbère 1980 et du Printemps noir 2001. 
Belle avec ses couleurs vert et jaune des drapeaux amazighs, aux côtés du drapeau national, mais également et surtout avec ses slogans démocratiques, frappés d’un certain ostracisme ces derniers temps à la faveur d’une certaine tendance hirakiste pro-islamiste, qui est allée jusqu’à renier les idéaux démocratiques pour ne se concentrer que sur certains slogans qui n’avaient rien à voir avec les slogans originaux du Hirak à ses débuts et le « Djazaïr horra, dimocratia ».  En effet, hier, dès 10 heures, la place des Martyrs était envahie par des centaines de personnes, pour la plupart des figures de proue du Mouvement culturel berbère, le MCB et ses corollaires, le combat pour la démocratie et les droits de l’Homme, et le combat identitaire qui est, du reste, indissociable du premier ; des figures militantes comme Bahmed Brahim, Slimane Chabane, Meziane Chabane, Djamel Yahiaoui, Lalmi Arezki, Malek Menniche, et tant d’autres que nous ne pourrons citer tous ici.  
Hier, la marche du 20 Avril a eu lieu dans de très bonnes conditions, avec des slogans propres au MCB, et un certain : « Ulac smah, ulac » propre aux arouch puisque la marche d’hier était dédiée avant tout à tous ces martyrs qui ont donné leur vie pour que vive tamazight. D’ailleurs, les images des 128 martyrs du Printemps noir étaient omniprésentes, mais aussi celles des autres martyrs pour tamazight comme Kamel Amzal, Matoub Lounès, Mouloud Mammeri, Boukrif Salah, Djafar Ouahioune, etc.
Ils étaient là sur des pancartes arborées par plusieurs militants, tout au long de la marche qui a sillonné plusieurs boulevards et rues de la ville de Bouira, pendant plus de trois heures de marche.  Cela étant, rappelons également que lors de la marche d’hier dédiée exclusivement à tamazight et aux combats démocratiques, le statut de langue nationale et officielle pour tamazight dans la Constitution algérienne était jugé par bon nombre de militants présents biaisé, car non suivi par des textes d’application sur le terrain.
 Y. Y.

À Béjaïa
Mobilisation citoyenne au rendez-vous 

Béjaïa a vibré hier au rythme de marches de célébration du double anniversaire de Tafsut imazighen de 1980 et le Printemps noir 2001. Ils étaient des centaines à battre le pavé, en effet, pour marquer dans une ambiance riche en couleurs ce rendez-vous historique dans le combat démocratique et identitaire dans le pays.
La première manifestation de rue initiée par des étudiants à laquelle a pris part également une foule importante de citoyens s’est ébranlée vers 11h de l’esplanade de la Maison de la culture vers la place de la Liberté d’expression Saïd-Mekbel.
Tout au long du trajet de la marche, les manifestants ont scandé des slogans dénonçant l’impunité des assassins de dizaines de jeunes manifestants lors des sanglants événements de Kabylie d’avril 2001, qui ont fait également, pour rappel, des centaines de blessés, repris par les manifestants avant de se disperser dans le calme à hauteur de la place Saïd-Mekbel.
Une marche populaire pour la commémoration du 41e anniversaire du Printemps berbère 1980 et le 20e anniversaire du Printemps noir 2001 a été également organisée dans la matinée de ce mardi dans la ville de Tazmalt.  La marche, qui a drainé une foule nombreuse de manifestants, a pris le départ de la place de la Daïra à 10h30 vers le cimetière des Chouhada.
Entre autres mots d’ordre portés dans l’appel à la marche, l’on pouvait lire : « Pour la consécration de l’égalité effective des langues amazighe et arabe, pour une République démocratique et plurielle .»   À l’intérieur de la wilaya, contrairement à l’année passée où la population locale de Kabylie avait fait l’impasse sur les traditionnelles activités de célébration de ces deux dates repères dans le combat identitaire et démocratique dans le pays pour cause de crise sanitaire, de nombreuses activités commémoratives de ce double anniversaires du Printemps 1980 et le Printemps noir 2001 ont été organisées à travers plusieurs localités de la wilaya, à l’instar de Ighil-Ali et le village de Tifrit, dans la commune d’Akbou.  
Dans le village de Tifrit, qui a enfanté, pour rappel, l’une des grandes figures du combat identitaire, Haroune Mohamed, un programme d’activités commémoratives du double anniversaires des deux Printemps 1980 et 2001, s’étalant sur trois jours, été mis en place par l’association Tafat Imazighen N’Tifrit. 
A. Kersani

LOUISA HANOUNE :
«Avril 1980, première mobilisation contre le parti unique»
La secrétaire générale du Parti des travailleurs estime que le Printemps amazigh d’avril 1980 fut la «première mobilisation politique contre le système du parti unique et un jalon dans le parcours révolutionnaire».
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune qui faisait, hier, une intervention sur le réseau social Facebook, à l’occasion du 41e anniversaire du Printemps amazigh d’Avril 1980 et du 20e anniversaire du Printemps noir de Kabylie, a affirmé que les revendications démocratiques ayant constitué le soubassement au soulèvement d’Avril 1980 «concernaient toute la Nation, loin de toute idée séparatiste ou même autonomiste».   Il s’agissait, selon elle, de la «reconnaissance de tamazight en tant qu’identité,  langue et culture. Il s’agissait, en fait, a encore ajouté Hanoune, de «corriger une faute historique», de «libérer le pays du cadre du panarabisme qui occultait la dimension amazighe profonde». Ce qui a constitué, a-t-elle estimé, une «entrave contre la résolution de cette question identitaire».
Considérant que «l’Algérien n’a pas été libérée en 1962, quand bien même le territoire du pays l’a été», la secrétaire générale du PT a affirmé que les «questions politiques n’ont pas été résolues». Ce qui lui a fait dire que le Printemps amazigh d’il y a 41 ans constitue un «jalon, un repère important du parcours du peuple algérien qui a franchi des étapes importantes concernant la question identitaire et culturelle». Ce qui lui a permis d’arracher, selon elle, «des acquis par des combats continus menés par des générations». Et de citer le «caractère national et officiel de tamazight, l’officialisation du Nouvel An amazigh Yennayer comme fête nationale, ou encore le principe de généralisation de l’enseignement de tamazight». Ceci même si, concernant ce dernier point, Hanoune a regretté le «manque flagrant de postes budgétaires, de budget nécessaire, et de formation des enseignants alors qu’il y a impératif de réunir toutes les conditions pour ce faire, loin de tout caractère facultatif de l’enseignement de tamazight».
La patronne du PT a également cité un autre acquis, celui de l’Académie de la langue amazighe. Une institution dont le sort est «inconnu»,  puisqu’elle affirme ne pas savoir si elle fonctionne ou pas encore. Et de lier ce sort de «mort-né» de cette institution à la grande polémique ayant surgi à propos de sa composante. Autant d’acquis qui, a estimé Hanoune, «doivent être confortés et poursuivis» car, selon elle, «ils ne sont pas tombés du ciel, et ne constituent nullement un cadeau du pouvoir, mais le fruit de combats de générations de militants et du sacrifice des 128 martyrs du Printemps noir». Un épisode qui constitue, a-t-elle encore déclaré, une «tache noire dans l’histoire du pays, car il y a eu assassinat de jeunes qui n’avaient commis aucun crime par des représentants d’une institution sécuritaire».
Pour Hanoune, ces martyrs «ne sont pas tombés pour rien, mais leur sacrifice a imposé d’accélérer la reconnaissance du caractère national de tamazight en 2002, dans le cadre d’un processus qui a abouti à l’officialisation de la langue, alors que bien de représentants de ce même système juraient quant à l’impossibilité de cette perspective».
M. K.

 

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