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30e marche des étudiants Sous haute tension à Alger

Photo : Samir Sid
Photo : Samir Sid
La 30e marche des étudiants à laquelle se sont joints des centaines de citoyens était imposante hier mardi à Alger. La manifestation pacifique s’est déroulée dans un climat tendu. Des dizaines d’arrestations ont été opérées par les services de l’ordre, fortement déployés, au début et à la fin de la marche qui sera dispersée par la force.
Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - La mobilisation est maintenue dans la capitale malgré toutes les mesures répressives de ces derniers jours. Une imposante marche a sillonné, hier mardi, les rues de la capitale dans un climat tendu, marqué par une très forte présence des forces de l’ordre.
Au lendemain de la convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle, fixée au 12 décembre, les participants à la marche ont exprimé leur rejet de ce rendez-vous, en lançant des slogans contre l’élection.
Ciblant le chef d’état-major de l’armée, ils ont appelé au respect de la souveraineté populaire à travers une transition démocratique où les figures du système n’auront aucun rôle à jouer.
«Pas d’élections avec les bandes», «souveraineté populaire, période de transition», ont scandé sans cesse les manifestants.
«L’objectif de notre Révolution est de sortir le pays du sous-développement dans lequel l’ont mis les régimes successifs depuis l’indépendance. Ils ont produit l’échec dans tous les domaines. Lorsque nous crions (le peuple veut l’indépendance), cela veut dire qu’on veut être libérer de toutes les bandes qui ont ruiné notre pays», explique un manifestant très remonté contre le système.
La marée humaine qui a démarré à 10h30mn de la place des Martyrs prend de l’ampleur en cours de route. La police a bouclé tous les accès menant vers l’APN. Le caractère pacifique a été préservé par les manifestants qui ont préféré ignorer les provocations. Ils ont insisté sur la préservation de l’unité du peuple qui s’est soulevé contre le système politique. La politique de «diviser pour régner» ne passe plus chez ces manifestants déterminés à poursuivre la Révolution jusqu’au bout. «Comme nous avons pu faire avorter deux élections présidentielles, on va faire avorter cette troisième tentative. Rien ne se fera désormais contre la volonté du peuple», explique un étudiant.

Des dizaines d’arrestations
Si la marche était «hautement pacifique», il convient de souligner qu’elle s’est déroulée dans un climat très tendu. Des dizaines de manifestants ont été arrêtés bien avant le début de la marche au niveau de la place des Martyrs où un cordon sécuritaire a encerclé le rassemblement matinal des manifestants. D’autres citoyens ont été interpellés à la fin de la marche au niveau de la Grande-Poste par les agents de l’ordre.
A midi, devant la Fac centrale, une tentative d’interpeller un étudiant a été avortée. Des centaines de manifestants ont encerclé le bus de la police sous les cris de «pouvoir assassin», exigeant la libération de l’étudiant. Sous cette pression, les policiers ont fini par le relâcher.
Tout au long de la marche, les manifestants ont réclamé la libération des détenus du mouvement citoyen, nombreux à être arrêtés ces derniers jours. Depuis vendredi, des dizaines de citoyens ont été interpellés. 22 ont été mis sous mandat de dépôt ce dimanche dernier à Alger alors qu’à Constantine, trois manifestants ont été incarcérés. Des acteurs politiques ont été également emprisonnés, à l’image de Karim Tabbou.
Les manifestants ont fortement exigé la libération de tous ces «otages» du système, selon leur expression.
«Mettez-nous tous en prison, on ne va pas s’arrêter», ont-ils scandé. La manifestation a été dispersée par la force aux environs de 13h30mn. Comme au début, plusieurs manifestants ont été interpellés.
K. A.
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