Non seulement le programme de permanences tracé par le ministère du Commerce n’a pas été scrupuleusement respecté durant les deux jours des fêtes de l’Aïd el-Adha, les commerçants ont prolongé leur congé de six jours, puisque l’activité commerciale n’a repris que samedi dernier, mais c’est la mercuriale des fruits et légumes qui prend une envolée spectaculaire.
Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C’est une mercuriale insoutenable qui sévit actuellement au niveau des différents marchés de la capitale. Pour le cas de la banane qui a franchi le seuil inaccessible des 540 DA le kg, ces derniers jours au niveau de la majorité des marchés et marchands des fruits et légumes, jusqu’à hier, dimanche, la baisse attendue n’a pas encore eu lieu puisque le fruit exposé à 450 DA demeure hors de portée de la ménagère. Les raisins, eux, oscillent entre 200 et 250 DA. La pomme de terre et la tomate, les plus convoitées par la clientèle, n’ont pas repris le tarif normal, celui connu cet été, puisque la première est affichée à 70 DA et la seconde à 80 DA le kilogramme.
Mais ce qui mérite d’être signalé, c’est que, jusqu’à la journée d’hier, les marchés connus d’Alger n’avaient pas encore repris leur activité habituelle. Même les étals ne sont pas assez fournis.
Les détaillants jettent la balle aux grossistes, dont «la majorité est encore en congé depuis la veille de l’Aïd el-Adha», nous signifie un vendeur des fruits et légumes du marché couvert de Belouizdad. Quant aux rares clients qui rôdent tout autour des étals, ils donnent l’impression de bien réfléchir avant de se décider. «Je m’approvisionne au minimum, en attendant le rétablissement des prix», nous confie une ménagère tout en dépit.
Un père de famille, qui ne paraît guère surpris par ces augmentations excessives des produits de large consommation, avoue s’être approvisionné à la veille de l’Aïd, puisque «le scénario était prévisible», selon lui, arguant qu’il s’y est habitué depuis de longues années. Qui du grossiste ou du détaillant à blâmer ?
Hier dimanche, un marchand de fruits et légumes a tout bonnement gardé les rideaux de son commerce baissés. Renseignements pris, les prix connaissent actuellement une hausse hors normes au niveau du marché de gros. Du côté du marché de Bab-el-Oued, c’est le même son de cloche. «Les prix bondissent sur les marchés de gros», affirment plusieurs vendeurs approchés, évoquant la raison du prolongement de la période des fêtes de l’Aïd chez bon nombre de grossistes.
Il faut dire que le citoyen était déjà bien déçu par le comportement des commerçants dès le lendemain des deux jours de l’Aïd el-Adha, puisque bon nombre de commerces ont gardé les rideaux baissés, et ce n’est que samedi dernier que le retour à la normale a été constaté. Un père de famille ne trouve pas les mots pour exprimer son désarroi. «Nous sommes obligés de faire avec, lâche-t-il, avant d’ajouter qu’il s’agit là d’acte de non-respect des règles de l’éthique professionnelle». Et dire que le ministère du Commerce a exprimé son intransigeance à l’égard des commerçants qui ne respectent pas les consignes annoncées à la veille de l’Aïd el-Adha, et où des mesures répressives étaient bien spécifiées.
Rappelons que le ministre du Commerce avait menacé d’amendes pouvant aller dee
30 000 à 100 000 DA, en plus du risque de fermeture pour un mois.
A. B.
