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Il était activement recherché Tliba finit à El-Harrach

Le refuge de Tliba s'est avéré moins sûr que ne le prétendait la propagande qui s'était mise en place autour de lui. Député controversé, homme d'affaires soupçonné d'être impliqué dans de sombres manigances politico-financières, il a fini par être arrêté et incarcéré dans cette grande prison qu'il redoutait tant.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Son affaire a fait grand bruit, suivie par des millions d'Algériens qui réalisaient, mercredi soir, avoir été victimes d'une grande opération de désinformation sans doute élaborée pour mieux brouiller les pistes après sa mystérieuse disparition.
Depuis le retrait de son immunité parlementaire, sur demande du ministre de la Justice, Tliba se savait inévitablement promis à El-Harrach, et s'est mis, par conséquent, à dessiner tous les scénarios possibles et imaginables pour échapper à son emprisonnement. Il a éventé le piège mis en place par les services de sécurité pour mettre fin aux agissements du fils Ould Abbès, resté longtemps imprenable, défié la justice en exigeant des juges annabis de se saisir d'un témoignage visant à lever le voile sur les auteurs du meurtre de l'ancien wali de Annaba en échange de sa comparution devant le procureur du tribunal de Sidi-M'hamed, refusé de comparaître, avant de laisser fuiter une information faisant état de sa fuite.
Des blogueurs chargés de s'exprimer en son nom ont juré alors tous leurs dieux que Tliba était réfugié dans un lieu inaccessible, et promettaient des révélations explosives sur bien des dossiers brûlants. Mais la stratégie mise en place a tourné court bien plus vite qu'ils ne le soupçonnaient.
Mercredi au soir, et alors que rien ne le prédisait, des informations concordantes annoncent l'arrestation de l'homme le plus recherché d'Algérie. Aucun communiqué officiel n'évoque le sujet, mais aucun démenti ne suit lorsque les télévisions privées laissent clignoter des «urgents», informant l'opinion de la nouvelle. En l'absence de communication des autorités, les informations les plus contradictoires circulent à ce moment. Certains affirment que l'arrestation s'est déroulée à Oued Souf, région natale de l'homme d'affaires, tandis que d’autres soutiennent que l'opération s'est déroulée à Nabeul, une petite ville de Tunisie qu'il avait clandestinement réussi à rejoindre il y a deux semaines.
Aucun détail fiable n'a encore filtré à ce sujet. La suite des événements est, en revanche, connue. Tliba a été transféré à Alger, où il a d'abord été écouté par les services de sécurité durant une bonne partie de la journée de jeudi avant d'être présenté devant le procureur de Sidi-M'hamed auprès duquel il avait refusé de comparaître quinze jours auparavant. Comme prévu, il est, ensuite, déféré devant le juge d'instruction qui le place sous mandat de dépôt.
Tliba rejoint El-Harrach à la nuit tombée, au terme d'une cavale qui aura duré moins de trois semaines. Selon les informations que nous avons pu obtenir, le mis en cause avait reçu plusieurs convocations émanant des services de sécurité chargés d'enquêter sur son affaire, mais il avait toujours refusé de se présenter.
Le personnage, nous dit-on, avait un profil psychologique très particulier: «Un homme au caractère forgé par de longues années d'impunité et ayant toujours évolué au-dessus des lois.»
Les mêmes sources nous apprennent que Tliba avait fait l'objet d'une seconde convocation du tribunal de Sidi-M'hamed mais qu'il avait déjà pris la fuite, ailleurs...
Les autorités judiciaires ont d'abord lancé à son encontre un mandat d'amener suivi d'un mandat d'arrêt. Une victoire certaine pour les équipes chargées de traquer et retrouver le fugitif en des temps records et avant que celui-ci ne puisse s'éloigner de son refuge pour rejoindre des lieux où son arrestation se serait avérée bien plus compliquée. Tliba est poursuivi pour corruption et financement occulte de la campagne présidentielle.
A. C.

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