Les cinq candidats à la magistrature suprême tenteront de séduire les électeurs à coups de communications réglées au quart de tour et cela commence par leurs slogans annonciateurs de la campagne dont les dénominateurs communs restent l’engagement et le changement.
Bien que cette campagne électorale ne soit pas officiellement enclenchée, les slogans de quatre candidats sont déjà lancés à l’exception de Belaïd Abdelaziz dont l’annonce de son programme ainsi que de son slogan de campagne interviendra demain, jeudi.
Le choix des slogans laisse présager une campagne remplie de surprises. Les candidats, qui n’en sont plus à leur première expérience tels qu’Ali Benflis et Abdelaziz Belaïd, ont pris note de leurs derniers échecs. Mais également des exemples de victoires des autres pays mais tous les cinq semblent avoir compris que ce qui fonctionnait pour les élections d’hier n’est pas garant du succès aux urnes, le 12 décembre prochain.
Ainsi, Abdelmadjid Tebboune a choisi «Engagés pour le changement, capables de le réaliser». Le slogan de l’ex-Premier ministre au cours de la campagne électorale qui débutera ce 17 novembre est annonciateur d’un engagement à instaurer une nouvelle République, «répondant aux aspirations du Hirak», selon le candidat.
Un choix réfléchi selon les spécialistes en communication pour un programme de 200 pages, décliné en 54 engagements. Un slogan de deux phrases qui voudrait résumer les deux grands axes du programme, à savoir l’engagement ou les promesses, mais surtout la réponse aux multiples questions posées par les Algériens que le candidat affirme être «capable» de réaliser.
Pour Ali Benflis, qui en avait fait part lors de la présentation de son programme électoral, le slogan est «Notre serment pour l'Algérie», le choix des mots a été plus qu’étudié. Le serment qui est une promesse solennelle. M. Benflis affirmant viser «opérer un changement global dans la perspective de réaliser la modernisation politique, économique et sociale du pays», conformément aux demandes et aux aspirations des citoyens, voudrait taper dans le mille avec un slogan fort pour attirer plus d’électeurs autour de son projet à instaurer les fondations sur la base desquelles « la République de la citoyenneté et l'Etat de droit devront être construits ».
Quant au candidat du RND, Azzedine Mihoubi, il se distingue par une grande nouveauté en optant pour une phrase très courte qui a la connotation d’un mot unique comme slogan : «Je m’engage.»
Une tendance de plus en plus prisée par des candidats à travers le monde. Le court slogan devient un leitmotiv de campagne qui vient insuffler de l’énergie aux discours comme était le cas, rappelons-le, pour Obama et son fameux «Yes, we can». Les phrases courtes ont la cote parce qu’il est possible d'appliquer le mot-clé (m’engage) à de nombreuses propositions pendant la campagne. Par ce choix, Mihoubi affirme qu’il a l’intention de jouer dans la cour des grands avec une direction de communication moderne.
Et si Abdelaziz Belaïd a préféré jouer le suspense avant de faire l’annonce de son programme et de son slogan de campagne en comptant, selon son entourage, créer la surprise, ce n’est pas le cas pour le dernier candidat, Abdelkader Bengrina.
Quoique officiellement son slogan ne soit pas encore annoncé mais celui affiché sur son compte Facebook «Ensemble, bâtissons l'Algérie nouvelle» risque de lui faire plus de tort que de bien s’il s’avère officiel.
Ce slogan constitue un faux pas de la part du candidat et de son staff de communication car il s’agit d’un slogan tiré de la lettre de l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika adressée aux Algériens le 22 mars 2014. Une maladresse qui risque de lui coûter cher.
Ilhem Tir
