Dans la morosité économique ambiante, de petites éclaircies apparaissent de temps à autre, comme c’est le cas avec la dernière livraison des chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) qui nous apprend que la production industrielle du secteur public a enregistré une hausse de 5,6% au deuxième trimestre 2019 par rapport à la même période de l’année 2018, situant ainsi la moyenne au premier semestre de cette année par rapport à la même période en 2018 à + 4,9%.
La tendance à la hausse de la production du secteur industriel public a, en fait, concerné plusieurs secteurs d’activité, à commencer par celui de l’énergie dont la production a atteint 9,5% poursuivant ainsi sur la lancée du premier trimestre lorsqu’elle avait atteint +5,1% alors que les hydrocarbures ont progressé de 1,5% par rapport à la même période de la difficile année 2018 qui voyait, durant le second trimestre d’alors la production des hydrocarbures chuter de 3,6%. Après un recul de 1,5%, observé au trimestre précédent, les hydrocarbures ont renoué enfin avec les variations positives, mais il faut souligner qu’elles le doivent à la liquéfaction du gaz naturel qui enregistre une croissance de 10,4% et du raffinage de pétrole qui, lui, a atteint +8,1%. Le bémol dans cette hausse globale de la production vient du pétrole brut et du gaz naturel qui ont subi une variation de -1,6%.
Les industries sidérurgies, métalliques, mécaniques et électriques (ISMMEE) n’ont pas été en reste, elles ont même vu leur production progresser de manière remarquable pour atteindre une croissance de 31,7%, même si elle est moindre que celle du trimestre précédent (+33,4%). Pour le deuxième trimestre consécutif donc, les ISMMEE ont accompli un bond spectaculaire dans la production grâce entre autres activités, à la construction de véhicules industriels et la sidérurgie et transformation de la fonte et acier qui ont poursuivi leur progression avec respectivement +125,2% et +162,0%, mieux encore que des activités qui ont connu un véritable boom à l’instar de celle liée à la fabrication des biens de consommation électrique et celle des biens d’équipement électrique qui ont progressé de respectivement 102,1% et de 31,6%. Des activités qui ont compensé les baisses ayant affecté la fabrication des biens intermédiaires métalliques, mécaniques et électriques (-5,0%) et celle des biens d’équipement mécanique (-42,7%). Les statistiques de l’ONS donnent également une belle performance réalisée par les industries des cuirs et chaussures qui ont enregistré une hausse de +7,5%, mais une performance relativisée quand on la compare à celle de la même année à la même période lorsqu’elles avaient atteint une croissance de 33,7%. Dans le même temps, d’autres secteurs ont été frappés par la morosité, pour ne pas dire carrément une récession, tel cela a été le cas pour l’industrie des mines et carrières (-7,9%), mauvaise période qui succède à deux trimestres de hausse appréciable, 10,9% et 8,7% respectivement. Pour le détail de l’industrie des mines et carrières, l’ONS relève l’exception qu’a constituée l’extraction du sel qui a réalisé une croissance de 3,0%, alors que pour le reste des activités, les temps étaient à la baisse lors du second trimestre de cette année, comme cela a été le cas pour l’extraction de la pierre argile et sable (-8,1%), l’extraction du minerai de fer et celle du minerai de phosphates (-22,9% et -4,0%), après des croissances remarquables (respectivement +25,9% et +29,5%) inscrites au trimestre précédent, note l’ONS qui fait état également de baisses dans l’industrie agro-alimentaire (-1,3%) et celle des matériaux de construction (-6,2%). D’autres branches de l’industrie ont aussi connu des moments difficiles lors du deuxième trimestre de cette année, à l’instar des industries des bois et papier qui ont affiché une variation négative de -9,3%, une baisse due au recul de la production observé au niveau de la menuiserie générale (-29,3%) et de l’industrie de l’ameublement (-18,3%), fait remarquer l’ONS dont, finalement, les chiffres concernant la production dans le secteur industriel public a quelque peu redonné des couleurs aux patrons, en attendant les chiffres relatifs à cette période difficile qu’ont constitué les deux premiers mois (juillet et août) de ce finissant troisième trimestre, comme ils n’ont pas manqué d’en faire état à maintes reprises durant ces toutes dernières semaines.
Azedine Maktour
