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TIZI OUZOU Une foule immense de médecins, de travailleurs du secteur de la santé et d'étudiants dans la rue

En cette journée du 19 Mars commémorative de la Victoire du peuple algérien sur le colonialisme, et au lendemain de la déclaration du Président sortant, Abdelaziz Bouteflika, faisant la promotion « d’une conférence nationale inclusive » censée apaiser la colère, des dizaines de milliers de citoyens étaient de nouveau dans les rues de Tizi Ouzou, réitérant le même message clamé depuis la marche historique du 22 février 2019 : «Système dégage !»
Hier, c’était au tour des travailleurs du secteur de la santé et du corps médical, tous corps confondus, d’animer la protesta dans la rue où ils étaient rejoints par des milliers d’étudiants de l’UMMTO. Le boulevard Lamali et son prolongement, l’avenue Abane-Ramadane, haut lieu historique de la protestation citoyenne, étaient noirs de monde. Ils étaient des milliers, paramédicaux, étudiants en médecine, professeurs, médecins libéraux et du secteur public, travailleurs hospitaliers ou administratifs et autres fonctionnaires du secteur de la santé ont rejoint la marche, formant une procession s’étendant sur près d’un kilomètre, en partant du CHU Nédir de Tizi Ouzou, jusqu’au mémorial des martyrs de la Révolution, sis à la sortie ouest de la ville.
Après une halte de quelques minutes, les manifestants ont arpenté l’itinéraire en sens inverse pour faire jonction, au centre-ville, avec une autre marée humaine constituée par les étudiants de l’Université de Tizi Ouzou qui, eux aussi, ont choisi de célébrer la fête nationale de la Victoire à leur manière. Dans une ambiance festive, haute en sons et en couleur du drapeau national et de la bannière amazighe, les marcheurs scandaient des slogans toujours inventifs mais portant la même revendication : le départ du système, ici et maintenant.
«Ni système, ni générique, dégagez !», ont clamé sur une banderole les médecins avec humour et dérision. Un message adressé au pouvoir pour lui signifier qu’il ne sert à rien de louvoyer. «L’heure n’est plus aux offres politiques», nous dira un médecin accosté dans la foule qui expliquera que «la proposition faite la veille par Bouteflika dans son adresse au peuple algérien, à la veille de la fête de la Victoire, est une manœuvre de plus pour prolonger son règne en violation de la Constitution».
Dans la foule de femmes et d’hommes en blouses blanches, une multitude de slogans et de revendications. Florilège : «1962-2019, l’Algérie toujours colonisée. Dégagez !», «On ne veut pas d’une grande mosquée, on veut des hôpitaux pour se soigner», «Oui pour un système de santé égalitaire ouvert au Président comme aux prolétaires».
Toujours engagés et décidés à «dégager le système», les étudiants ont été des milliers à sortir une nouvelle fois dans la rue. Une véritable démonstration de force par le nombre, remplissant la rue par une liesse juvénile, qui a remporté l’adhésion des passants et des automobilistes qui n’arrêtaient pas de klaxonner. «Son excellence le peuple demande à tous ceux qui ont monopolisé le pouvoir depuis 1962 à dégager», «2001, le Printemps noir-2019, le printemps de l’espoir.» Deux slogans parmi d’autres qui sont un concentré d’humour et d’imagination créatrice à travers lesquels les étudiants disent leur détermination à rester engagés pour le départ du système et l’avènement d’«une deuxième république» comme proclamé sur de nombreuses pancartes.
Signalons que les travailleurs et les fonctionnaires de l’APC de Tizi Ouzou ont investi la rue pour apporter leur contribution à la mobilisation citoyenne en cours.
S. A. M.
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