Actualit�s : CITE UNIVERSITAIRE DE BENI-MESSOUS
Le parcours du combattant


Dure a �t� la rentr�e pour les �tudiants des deuxi�me, troisi�me et quatri�me ann�es, r�sidant � la cit� U de Beni-Messous. Pour cause et sans crier gare, ils se sont vu “chass�s” de leur chambre et transf�r�s vers d’autres sites, et ce, suite � une d�cision minist�rielle. La r�sidence accueille d�sormais les nouveaux bacheliers.
Cette nouvelle instruction a provoqu� la col�re des locataires qui se sont affront�s mercredi dernier aux forces de l’ordre. Les plus r�calcitrants ont �t� embarqu�s au commissariat puis rel�ch�s quelques heures plus tard. D�sagr�ablement surpris par cette mesure et d�sabus�s, les �tudiants venus de tous les horizons pour rejoindre leur g�te racontent : “C’est au seuil du portail que les agents nous ont accueillis, en nous interdisant de p�n�trer l’enceinte et en nous informant de consulter nos noms sur les listes suivis de nos affectations affich�es sur un tableau � l’entr�e. Mercredi, c’�tait r�ellement la pagaille, certaines �tudiantes n’ont m�me pas trouv� leurs noms, d’autant qu’elles venaient des diff�rentes r�gions du pays et de ce fait s’�taient retrouv�es � la rue”. C’est le cas de cette �tudiante de troisi�me ann�e de licence d’histoire. Le regard absent, l’air d�pit�, elle attend derri�re le portail, car elle n’a plus le droit d’acc�der � l’int�rieur puisque la cit� est r�serv�e uniquement aux gar�ons. Elle patiente depuis une heure d�j� que l’agent charg� de lui r�gler le probl�me de son transfert apparaisse. “Je tombais des nues lorsque mercredi, l’administration nous a somm�es de partir. On m’a tout simplement appris que j’ai �t� affect�e � la nouvelle cit� U de Dely-Ibrahim. Je me suis donc d�plac�e sur les lieux et et l�, � ma grande d�ception, il n’y avait aucune trace de mon nom. Me revoil� donc aujourd’hui, samedi, � faire le pied de grue pour tenter de r�gler mon probl�me. Il faut pr�ciser que je ne suis pas un cas isol�, puisque bon nombre de mes camarades sont dans le m�me p�trin. Nous avons �t� trait�es comme des voyous, la police nous a insult�es, r�sultat des courses, nous tra�nons avec nos baluchons en attendant de r�ceptionner nos chambres. En fait, nous payons � la place des r�sidents clandestins. C’est d’ailleurs ceux-l� m�mes qui ont manifest� une r�sistance”. Ne dit-on pas qu’apr�s la pluie, le beau temps ? Eh bien l’adage semble se confirmer. En effet, apr�s quelques jours de gal�re, les �tudiantes ou du moins la majorit� d’entre elles ont vu le d�nouement de leur m�saventure. En ce dimanche 3 octobre, � la nouvelle cit� U de Dely-Ibrahim, encore en chantier, les �tudiantes s’agglutinent autour des fen�tres des chambres encore vide, transform�es en bureaux d’accueil. Le talon du paiement de la chambre � la main, elles s’adressent � la pr�pos�e au guichet, qui apr�s avoir v�rifi� sur une liste le nom de l’�tudiante, lui remettra la d�cision. Une des r�sidentes n’a pu s’emp�cher de pousser un cri de joie en arborant le “pr�cieux document”. “Enfin !”, cria-t-elle. Ce fut la fin de ses soucis. Il ne lui reste plus que la cl�, elle prendra ensuite sa literie, draps, couverture, et emm�nagera dans sa nouvelle demeure. Sur cet immense terrain, situ� � proximit� de l’ancienne cit� universitaire, les travaux de terrassement se poursuivent encore. Deux blocs sont pr�vus pour accueillir les 1 281 r�sidentes de Beni-Messous, en plus de 64 autres de la cit� U de Garidi. Un seul b�timent est achev� ou presque, quant au restaurant, on en voit � peine la carcasse. Les plus chanceuses sont d�j� dans leurs chambres : quatre, six ou huit �tudiantes se partagent l’espace. Les autres font encore la cha�ne � l’int�rieur du pavillon, pour recevoir leur packetage, avant de regagner leur logis. Dans un va-et-vient incessant, pantalons retrouss�s, les jeunes filles pataugent dans l’eau, provenant des sanitaires. Visiblement, il reste encore du travail pour que le pavillon soit apte � accueillir dans les meilleures conditions les r�sidentes. “En fait, nous explique M. Remache Kheiredine, directeur de la r�sidence universitaire de B�ni-Messous, le bloc n’est pas encore r�ceptionn� � 100%, nous rem�dions au fur et � mesure aux carences. Nous avons par� au plus urgent afin que les jeunes files ne se retrouvent pas � la rue. Pour l’heure, nous essayons de loger les �tudiantes dans les 156 chambres que compte le b�timent, en attendant que le second soit achev�, d’ici au 15 octobre. Nous nous occupons des �tudiantes de B�ni- Messous qui ont �t� dispatch�es entre quatre cit�s U, ITFC, Ben-Aknoun, Hydra et Dely-Ibrahim. Il est important de pr�ciser que la d�cision prise par le minist�re, celle de r�server la r�sidence de B�ni- Messous premi�re ann�e gar�ons qui sont environ 2061 se justifie par le nombre important de “clandestins”, qui ont �t� les premiers � r�sister et � provoquer le grabuge. Les listes sont claires et sans aucune ambigu�t�. Les �tudiants qui n’ouvrent plus droit � la chambre ceux qui ont termin� leurs �tudes n’ont aucune raison de l’occuper. Il faut laisser la place aux autres. C’est une mesure qui permettra d’assainir la situation, et ainsi de mieux g�rer la distribution des chambres. Aujourd’hui, Dieu merci, les choses sont rentr�es dans l’ordre et les �tudiantes r�ceptionnent au fur et � mesure leur chambre”. Elle n’aura pas �t� de tout repos cette rentr�e pour ces �tudiantes qui, malgr� tout, mettront du temps � s’acclimater avec leur nouveau “territoire”. N. Y.

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