C’est une totale refonte de l’Etat qu’est venu proposer le leader du Front des forces socialistes (FFS). A�t Ahmed qui animait dimanche soir une conf�rence-d�bat, a averti qu’� moins d’ouvrir le champ politique, de remobiliser la soci�t� et de mettre un terme � la �violence �, c’est vers une �seconde d�cennie noire� que se dirige l’Alg�rie. Le charismatique leader a �t� accueilli par une standing ovation d’une foule que la salle omnisports de A�n-El- Benian n’a pu contenir.
Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Absent depuis cinq ann�es, le za�m �mu par le tonnerre d’applaudissements et l’accueil chaleureux qui lui a �t� r�serv�, a expliqu� � un public compos� en majorit� de la g�n�ration post-ind�pendance que les d�rives de l’Alg�rie ne sont dues au fait que les enseignements de la guerre de Lib�ration n’aient jamais �t� tir�s. �La d�cennie noire qu’on a v�cue n’est que la cons�quence des deux d�cennies pr�c�dentes�, dira-t-il expliquant que les choix op�r�s apr�s l’ind�pendance n’�taient pas judicieux et qu’aujourd’hui encore, l’Alg�rie entretient �le mythe de la stabilit�, d’un Etat fort leader de la lutte antiterroriste�. Faut- il pour autant se r�signer ? A�t Ahmed r�pond que non et promet que des initiatives seront prises et que le contact avec la population ne sera plus rompu. �Nous travaillerons ensemble pour op�rer une r�volution des mentalit�s� promet-il � une foule en d�lire qui scandait des �Bouteflika, Ouyahia, houkouma Irhabia�. �Nous avons choisi notre camp, c’est vous notre choix. Vous �tes la seule garantie pour que les choses changent, m�me avec le pouvoir actuel. Rien n’est impossible en temps de paix mais il ne faut pas s’attendre � des miracles en temps de guerre. � A ceux qui ont fait le d�placement pour �couter A�t Ahmed, ce dernier dira que le pluralisme est r�duit, que le syst�me en place ne tol�rait aucun changement. Il en veut pour preuve les r�cents �v�nements de Gharda�a durant lesquels des militants des droits de l’homme avaient �t� arr�t�s. En d�pit de ce constat, A�t Ahmed exhorte la jeune g�n�ration � ne pas c�der au d�sespoir, leur expliquant que l’ind�pendance de l’Alg�rie ne pouvait �tre attribu�e � un appareil mais � tout un peuple qui en a pay� le prix. Sa r�trospective de l’histoire r�cente, il ne l’a faite que pour d�montrer aux pr�sents que l’automobilisation avait �t� possible et qu’il n’est pas exclu qu’elle soit r�activ�e face � un pouvoir auquel il ne reconna�t aucune l�gitimit�. �Le gouvernement alg�rien d’apr�s-guerre est le seul qui avait b�n�fici� de l’appui de toutes les franges de la soci�t�. Sa souverainet� il l’a tient du fait de n’avoir jamais sign� de passations avec l’autorit� coloniale� tranche le leader du FFS qui plaide pour la fin de la politique du mensonge avant d’ajouter que l’�tat d’urgence qui a dur� douze ann�es a transform� l’Alg�rien en �sousclass� �, priv� de ses libert�s fondamentales. M�me constat de M Hamrouche, invit� � animer conjointement la conf�rence. �La d�mocratie n’est pas une id�ologie. Elle ne peut exister sans alternance ni contr�le. Et je peux vous assurer que depuis 1991, aucun texte renfor�ant les libert�s individuelles n’a �t� sign�. L’ancien chef du gouvernement va plus loin, expliquant qu’actuellement �nous n’avons pas les moyens de nous opposer aux abus de pouvoir du r�gime�. De son c�t�, M Mehri est revenu sur le sens de la guerre de Lib�ration se demandant pourquoi un peuple qui a pu r�sister � une force coloniale d�vastatrice n’a pu participer � l’�dification de son pays. Une probl�matique au cœur de la rencontre-d�bat qui s’est termin�e vers minuit trente avec des applaudissements nourris, saluant la sortie de M. A�t Ahmed.
N. I.

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