Le Soir d'Algérie

Le Parti des travailleurs (PT) ne voit aucun inconvénient à la mise sur place d’une commission parlementaire pour enquêter sur les événements dramatiques, survenus samedi soir, soit la veille de l’Aïd, au Port d’Alger. Une position exprimée hier par la porte-parole du PT, Mme Louisa Hanoune, qui a animé un point de presse à l’issue des travaux de la session ordinaire du comité central de son parti, ouverts jeudi.
Toutefois, Mme Hanoune qui a estimé qu’un débat général à l’Assemblée nationale s’impose, a indiqué que sa formation a déposé une question orale au gouvernement sur cette question. En fait, le PT apporte son soutien au Syndicat national des officiers et marins de la marine marchande (SNOMMAR) qui avait revendiqué une meilleure gestion de la CNAN dont les pavillons «sont des tombaux flottants» et insisté pour l’institution d’une commission d’enquête «afin de déterminer les causes réelles de cette tragédie et de situer les responsabilités de tout un chacun ». De fait, le PT qui estime que «l’on continue à utiliser des moyens et un matériel qu’on sait défaillants depuis toujours», semble cibler l’État en tant que «responsable de cette catastrophe» et qui maintient le mutisme sur cette tragédie. Voire, émettant en cela une critique tacite à l’encontre du ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, elle a estimé que la commission d’enquête technique et administrative, mise sur pied par le ministère des Transports, doit révéler ses résultats rapidement. D’autre part, le PT réaffirme être en « état d’alerte » devant les risques induits par la loi de finances 2005 et de la politique des pouvoirs publics en matière de privatisation et une politique qu’elle a vilipendiée, usant de sa rhétorique habituelle. A ce propos, Mme Hanoune a indiqué que le PT a réussi à collecter 695 signatures de présidents de syndicats opposés à la privatisation et dont elle publiera prochainement la liste. Cela en attendant de pouvoir réunir le nombre de 700 signatures à travers l’ensemble des wilayas du pays, car «une dizaine de wilayas manquent encore», et d’élargir l’opposition aux citoyens. Sur un autre sujet, la passionaria a observé, sans interférer dans leurs affaires internes, que ce qui se passe au sein de certains partis politiques et notamment la crise interne au mouvement El-Islah, ne relève, selon elle, du hasard mais «a été voulu». Par ailleurs, et réitérant ses positions en cela, Louisa Hanoune a exprimé son pessimisme concernant la possibilité de la création d’un État palestinien à côté de l’État d’Israël. Une création, selon elle, impossible même à l’horizon 2009, d’autant plus que les États-Unis soutiennent Israël. En outre, elle a déploré la division des rangs en Irak et la poursuite des dissensions actuelles. Sur le plan organique, le PT réunira prochainement ses élus locaux.
Chérif Bennaceur