Actualit�s : PRODUITS PHARMACEUTIQUES
Des m�dicaments “suspects” vendus en Alg�rie


Aux Etats-Unis, l’agence f�d�rale charg�e d’autoriser la vente des m�dicaments, FDA, est accus�e de complaisance avec les laboratoires pharmaceutiques am�ricains qui commercialisent des m�dicaments � gros risques. Certains d’entre eux dont le �Servent� destin� aux asthmatiques sont vendus en Alg�rie. Au d�partement Redjimi, herm�tiquement ferm� aux journalistes, personne n’a eu �cho de ce scandale qui secoue l’Am�rique que la presse alg�rienne s’est fait le devoir de r�percuter et qui, d�j�, suscite l’inqui�tude des citoyens.
Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Le 19 novembre dernier, le bureau APS de Washington rapportait qu’un responsable � la FDA �charg� d’�valuer la s�curit� des m�dicaments, a affirm� qu’au moins cinq m�dicaments actuellement en vente posent des risques de crises cardiaques et de convulsions c�r�brales�. Il s’agit de �Meridia� un m�dicament fabriqu� par les laboratoires Abbot et destin� � l’amaigrissement, de Crestor un anti-cholest�rol de Astra Zeneca Pharmaceuticals, d’un antiacn� �Accutane� fait par les laboratoires Roche, de �Bextra� un anti-douleur de Pfizer et de �Servent� un m�dicament pour asthmatiques vendu en Alg�rie et dont le prix est fix� � plus de 2400 dinars. L’appr�hension du responsable de la FDA qui intervenait jeudi dernier devant la commission des finances du S�nat am�ricain vient de la crainte de voir le sc�nario de la d�b�cle du �Vioxx�, il avait caus� entre 1999 et 2003, la mort de pr�s de 28 mille personnes suite � des crises cardiaques — se r�p�ter. Ce m�dicament fabriqu� par Merck prescrit dans le traitement de l’arthrite a �t� retir� de la circulation en septembre dernier. Il avait caus� 160 mille attaques cardiaques et convulsions c�r�brales. La sonnette d’alarme tir�e par ce responsable de la FDA, qui demande au pr�sident des Etats-Unis d’Am�rique de relever de ses fonctions le directeur de la FDA, a amen� le pr�sident de la commission s�natoriale am�ricaine � proposer la cr�ation d’une commission charg�e de v�rifier les m�dicaments contr�l�s par le FDA. Les recherches de ce m�me responsable ont permis � l’organisme am�ricain de contr�le des m�dicaments de faire retirer du march� 12 m�dicaments. Sa sortie au S�nat est suivie de tr�s pr�s par l’Agence fran�aise de s�curit� sanitaire qui appelle � la prudence. En Alg�rie, les responsables de la sant� publique n’ont pas l’air de s’inqui�ter outre mesure de ce scandale qui vient secouer les USA et qui s’est r�percut� sur la Bourse. Nous avons tent� en vain de contacter le minist�re de la Sant� pour savoir si le danger �tait r�el et dans ce cas quelles pr�cautions on doit prendre. Telle une balle, nous avons �t� renvoy�s de service en service. Au laboratoire national du contr�le des produits pharmaceutiques, bien qu’on n’ait pas entendu parler du danger que pourraient susciter les m�dicaments en question, le ton se veut rassurant : �Il n’ y pas de raison de s’alarmer, nous n’avons pas �t� saisis officiellement par l’OMS, ni par l’organisme fran�ais de contr�le�, nous a d�clar� hier une pharmacienne, secr�taire g�n�rale par int�rim du Laboratoire national. Une autre pharmacienne de cette institution qui d�pend du minist�re de la Sant� d�plore le manque de communication du d�partement de Redjimi. �Ce sont des sujets tr�s d�licats qui doivent �tre port�s � notre connaissance, ne serait-ce que pour information�. La m�me r�flexion sera faite par le pr�sident de l’association des asthmatiques qui n’a pas cach� son inqui�tude. Le manque de communication du minist�re de la Sant� l’a pouss� � saisir le pr�sident de la R�publique. Notre vir�e chez les pharmaciens que l’on a interrog�s sur le sujet a fait ressortir bien d’autres probl�mes. Pour bon nombre d’entre eux, il ne sert � rien de retirer un produit du march�, si les m�decins et les citoyens ne sont pas inform�s de son retrait. �Il y a quelques jours un m�decin a prescrit � un malade du Vioxx. Alors?� La question reste pos�e. Un autre pharmacien y r�pond diff�remment. Pour lui il faut un contr�le syst�matique des officines quand une d�cision de retirer un m�dicament est prise. �Bon nombre de confr�res n’en ont cure et continuent de vendre jusqu'� �puisement du stock. C’�tait le cas l’an dernier pour le Collyres-Keratyl�. Le pr�sident du Syndicat national des pharmaciens, SNAPO, qui, lui aussi, d�nonce le mutisme du minist�re indique qu’en Alg�rie les inspecteurs pharmaciens se comptent sur les doigts d’une seule main. Tous s’accordent � dire que si le produit n’est pas retir� � la source, l’esprit mercantile l’emporte sur l’�thique. C’est l� tout le drame du m�dicament en Alg�rie.
S. A.

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