La t�l�vision fran�aise a organis�, il y a bien longtemps, un d�bat rest� c�l�bre sur la guerre d’Alg�rie. Parmi les invit�s de cette �mission, on trouvait A�t Ahmed et un g�n�ral fran�ais. A ce g�n�ral qui rappelait les victoires militaires tactiques sur le terrain et leurs r�sultats sur les destructions des rangs de l’ALN, A�t Ahmed a r�pondu � peu pr�s ceci : "Le but de la guerre de Lib�ration n’�tait pas de d�truire l’arm�e fran�aise mais de conqu�rir l’ind�pendance.La victoire se mesure dans la r�ussite des objectifs de la guerre pas dans les pertes tactiques.”
Cette approche d’A�t Ahmed restitue au chef palestinien, Yasser Arafat, une grandeur que peu d’observateurs lui reconnaissent. Prenons le parcours de l’homme. Il a perdu la bataille de Septembre noir en Jordanie. Il a perdu la bataille de Beyrouth. Il a perdu la bataille de la solidarit� arabe quand les dirigeants que vous connaissez se sont rendus aux raisons am�ricaines et donc � la politique isra�lienne. Mais que voulaient-ils, lui, le peuple palestinien et la plupart des organisations palestiniennes ? Un Etat palestinien. Que voulait Isra�l ? Conqu�rir les terres d’Eretz Isra�l, implanter les colonies sur les terres promises jusqu’� l’Euphrate. Quelle est la r�alit� ? Non seulement le chef palestinien n’est pas mort dans les diff�rentes tentatives de l’assassiner, mais il est sur la terre de Palestine. Le proscrit, l’exil�, le pourchass� se trouve dans un lointain pays arabe contraint � user de diplomatie. Il est sur cette terre dont on a voulu le chasser, lui et son peuple. Peu importe que ce r�sultat vienne de la pierre et non des fusils. Le po�te palestinien, Mahmoud Darwish, avec ses pr�monitions de po�te d�clamait � Alger, au lendemain de la d�faite de Beyrouth en s’adressant au Palestinien : " Va nu comme la pri�re et pauvre comme les proph�tes… Qui sait d’o� se l�veront les vents ? Et d’appuyer son propos en relativisant la perte de l’embryon de l’Etat palestinien en gestation au Liban : "Comme l’id�e est sublime Comme la r�volution est grande Comme l’Etat est petit". Et les vents se sont lev�s de l’int�rieur de la Palestine avec les enfants de la pierre. Aujourd’hui, Isra�l n’est plus � faire des guerres de conqu�te de nouveaux territoires mais de pr�server sa s�curit�. Non pas contre une grande arm�e mais contre un peuple aux mains presque nues. Qui est en train de r�aliser les objectifs qu’il a proclam�s.
B. M.

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