Actualit�s : ALLIANCE PR�SIDENTIELLE
A chacun ses priorit�s


La coalition tripartite RND-MSP et “mouvement de redressement du FLN” qui a accompagn� la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un second mandat et qui fait office, aujourd'hui “d’alliance pr�sidentielle” est en panne. Et la crise du FLN n’explique pas tout.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Huit mois apr�s la reconduction de Bouteflika � la t�te de l’Etat, cette tro�ka subit les �v�nements au lieu de les cr�er, r�agit, le plus souvent s�par�ment et de fa�on contradictoire aux grandes questions nationales. Bref, elle est loin, tr�s loin de jouer le r�le pour lequel elle �tait cr��e : servir de base sociale pour le r�gne de Abdelaziz Bouteflika. Il est symptomatique d’ailleurs que depuis avril dernier, ces trois entit�s partisanes ne se sont jamais retrouv�es r�unies autour d’une position commune. Pas m�me autour de la pourtant purement technique loi des finances ! C’est, il faut bien le dire cependant l’aboutissement naturel d’une “op�ration d’alliance” faite dans l’urgence et pas forc�ment avec l’assentiment des... concern�s eux-m�mes ! Nous avons, pour illustrer ce fait, contact� les repr�sentants des trois partis en question. Et � la question de savoir ce qui en est de cette “alliance”, nous avons obtenu les appr�ciations suivantes : Abdelkrim Abada (FLN) “C’est � Belkhadem de le dire” Abdelkrim Abada est issu de la direction du “FLN authentique”. Apr�s avoir assur� l’int�rim de Ali Benflis avec douze autres personnalit�s du parti, il est aujourd’hui membre du groupe des cinq qui dirige le parti avec Belkhadem, Amar Sa�dani, Salah Goudjil et Sa�d Bouhadja. Notre interlocuteur s’est suffi d’une br�ve r�ponse diplomatique mais qui exprime l’essentiel. “L’alliance ? Il faut voir cela avec Abdelaziz Belkhadem. C’est lui qui a sign� cette alliance, pas nous. C’est donc � lui de vous le dire”. Il est vrai que Belkhadem a engag� le FLN � “son insu” en f�vrier 2004 dans cette alliance. Miloud Chorfi (RND) “Le sommet ? Une rumeur !” Le porte-parole du Rassemblement national d�mocratique (RND), le parti du chef du gouvernement se veut rassurant “l’alliance se porte bien m�me si, de temps en temps surgissent quelques probl�mes mineurs”. Chorfi cite ainsi le cas de la loi des finances 2005. “C’est vrai que nous n’avons pas adopt� tout � fait la m�me position. Quant au code de la famille et la r�conciliation nationale ce sont des points contenus dans le programme du pr�sident que nous avons soutenu.” Par ailleurs, et s’agissant du sommet des chefs des partis de l’alliance, le porte-parole du RND l’attribue � la rumeur. “Il n’a jamais �t� question de la tenue d’un sommet. Ce ne sont que des rumeurs. En tout cas les dirigeants se rencontrent tous les jours, �tant donn� que des responsables des trois partis si�gent au gouvernement”. Ce n’est pas tout � fait l’avis du repr�sentant du MSP. Abdelmadjid Menasra (MSP) “Un sommet dans les jours � venir” Le porte-parole du MSP, l’ancien ministre de l’Industrie, Abdelmadjid Menasra nuance en fait. “Il n’y a pas de probl�mes majeurs dans l’alliance. Le r�glement int�rieur de l’alliance pr�voit un sommet tous les trois mois et nous sommes bien dans les d�lais. Un sommet devrait donc intervenir dans les jours � venir”. Notre interlocuteur estime que “certes, les choses enregistrent un certain retard, d� notamment au retard pris par le FLN pour tenir son congr�s”. Ceci d’un c�t�. De l’autre, Menasra relativise le principe m�me de l’alliance. “Nous ne sommes pas un parti unique et chacun d’entre nous se doit de respecter ses positions consubstentielles � son identit� politique (...). Le programme du pr�sident de la R�publique ne parle pas par exemple des modalit�s techniques de r�vision du code de la famille mais du principe de r�viser le code de la famille. Et c’est ce que nous avons soutenu”. Cette circonspection n’est toutefois pas de mise lorsqu’il s’agit de “l’amnistie g�n�rale”. “Nous avons tous un pressant besoin, la r�conciliation nationale que nous avons d’ailleurs, de tout temps pr�conis�e. Et c’est tant mieux si l’amnistie sera prononc�e au nom de la l�gitimit� populaire”. Amnistie pour tous ? “Pour tous ceux en tout cas qui d�posent les armes. Aussi, l’amnistie ne doit pas occulter les droits des autres, je veux dire les victimes du terrorisme”. De tout ce qui pr�c�de il est loisible de constater qu’en guise “d’alliance” on a affaire � trois entit�s partisanes qui si�gent au gouvernement sans programme, ni vision ni projet commun.
K. A.

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