Actualit�s : FAROUK KSENTINI AU FORUM DE L'ENTV
“L’incarc�ration de Benchicou est abusive, exag�r�e et de trop”


Rebondissement spectaculaire dans l’affaire de l’emprisonnement du directeur du quotidien Le Matin. Me Farouk Ksentini, pr�sident de la Commission consultative, de la protection et de la promotion des droits de l’homme et proche collaborateur du chef de l’Etat Bouteflika, a tenu, hier, lors du forum de l’ENTV, � d�noncer avec v�h�mence la d�cision de mise sous mandat de d�p�t du directeur de la publication du journal Le Matin. La d�nonciation de cet abus de justice, qui s’est fait jusqu’� pr�sent d’une mani�re discr�te, prend, on ne peut mieux, une forme publique. Le fait est in�dit.
Nadir Benseba - Alger (Le Soir) - Le conf�rencier, investi de la confiance du locataire d’El Mouradia pour traiter des dossiers sensibles relevant de la question des droits de l’homme, n’a pas mis des gants pour fustiger le verdict de la juge d’El- Harrach, prononc� le 14 juin dernier, pour priver le concern� de sa libert� et le condamner par la m�me occasion � deux ann�es de prison ferme. “Je ne comprends pas comment M. Benchicou, qui a scrupuleusement respect� les conditions de sa mise sous contr�le judiciaire, a �t� mis brutalement sous mandat de d�p�t. Franchement, je ne comprends p a s cette d�cision qui prend les formes d’une v�ritable mise en d�tention pr�ventive”, s’est-il insurg� avant de faire remarquer sur le m�me ton : “Cela est rattach� � l’abus de d�tention pr�ventive qui prime sur la libert� provisoire que je viens de citer.” Et d’ajouter : “Je ne suis pas l� pour discuter des d�cisions de justice ni de commenter les faits. Cependant l’incarc�ration de M. Benchicou ordonn�e par la juge d’El- Harrach le jour de l’audience est exag�r�e, abusive et de trop”. L’orateur affirme par ailleurs que dans l’�tat actuel de la proc�dure, M. Benchicou est recevable pour pr�senter une demande de mise en libert� provisoire. “Je souhaite de tout mon cœur que le proc�s ait une fin heureuse”, signale-t-il. Avant d’aborder la question de l’emprisonnement arbitraire du directeur du Matin, le pr�sident de la Commission consultative, de la protection et de la promotion des droits de l’homme a avou� que l’�pisode de l’emprisonnement des journalistes n’a pas �t� du go�t des partenaires politiques et �conomiques de l’Alg�rie. “Nous avons �t� critiqu�s � l’�tranger. Beaucoup de pays contestent l’emprisonnement des journalistes et j’esp�re qu’une solution d�finitive soit trouv�e dans les plus brefs d�lais puisque les concern�s ne m�ritent pas un tel sort”, a-til affirm�. Toujours sur le plan de la libert� d’expression, le conf�rencier a plaid� en faveur d’“un code de l’information qui instaure les v�ritables r�gles de l’�thique qui d�finit les responsabilit�s de tout un chacun dans la mission d’informer le citoyen et les droits de tout un chacun et qui ne permet pas des d�passements”. “Aucune d�mocratie n’est possible sans la libert� d’expression”, rel�vet- il au passage. La sortie m�diatique de Me Ksentini, qui co�ncide avec la Journ�e mondiale des droits de l’homme, c�l�br�e le 11 d�cembre de chaque ann�e, s’est av�r�e une meilleure opportunit� pour l’orateur afin de dresser un tableau de la situation des conditions de vie des Alg�riens sur les multiples plans. Me Ksentini, qui reconna�t que “la question des droits de l’homme a �volu� positivement depuis 1999 en Alg�rie”, ne tire pas pour autant gloire en raison des graves manquements enregistr�s dans plusieurs secteurs. Le conf�rencier cite l’exemple “des agissements inadmissibles dans le secteur des imp�ts o� le citoyen est quotidiennement malmen�”. “On d�cide comme on veut et on traite selon la t�te du client”, a-t-il d�clar� en substance. Les appr�ciations de Me Ksentini sont les m�mes concernant la justice qui doit consacrer des textes de r�forme lui assurant une r�elle ind�pendance. Sur le plan socio�conomique, son constat est loin d’�tre reluisant : “Dans les secteurs de l’�ducation, de la sant�, de l’habitat, les insuffisances sont graves. Les ch�meurs ne peuvent nous attendre ind�finiment et j’esp�re que les 50 milliards de dollars d�gag�s par le pr�sident de la R�publique donneront un coup d’envoi pour le lancement de tous les chantiers.” A propos de l’amnistie g�n�rale, Me Ksentini s’est content� de d�clarer que celleci est pour le moment une id�e soumise par le premier magistrat du pays � d�bat et que bien �videmment, cette mesure ne saurait se faire sans prendre en consid�ration les dol�ances des victimes du terrorisme ainsi que les familles des disparus. Idem pour les victimes du Printemps noir. A ce titre, Me Ksentini a signal� qu’“une solution d�finitive aux probl�mes soulev�s par la r�gion de la Kabylie est imminente”.
N. B.

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