R�gions Centre : UNE FILLETTE DE 18 MOIS SE NOIE DANS UNE MARE D'EAU AU SITE DE CHALETS DE BOUMERDES
“Dhaouia a �t� tu�e par le m�pris et la n�gligence”


Les sinistr�s du site des 100 chalets de Alliliguia-Est, dans la commune de Boumerd�s, ne d�col�rent pas contre les autorit�s accus�es de faire montre de m�pris � leur endroit et de n�gligence qui a co�t� la vie � une fillette de 18 mois. En effet, dans l’apr�s-midi de mardi dernier, la petite Mestali Dhaouia est sortie du chalet de l’un de ses oncles pour rejoindre � quelques m�tres de l� le chalet de ses parents lorsque, l’on ne sait pas comment, elle a gliss� dans une mare d’eau boueuse.
A chacun d’imaginer la petite luttant seule contre la mort. Son corps sans vie a �t� d�couvert par un parent parti � sa recherche apr�s qu’il eut constat� son absence. N�e dans la tourmente du s�isme du 21 mai, Dhaouia avait �chapp� � la furie de la nature pour succomber dans le pi�ge dress� par la n�gligence et le laisser-aller des responsables, estiment les voisins. Ce trou meurtrier a �t� creus� pour les besoins de la construction d’un des murs de sout�nement dans ce site. “Ce chantier dure depuis une ann�e”, affirment les sinistr�s qui ajoutent que ces murs ont caus� un gaspillage de plusieurs milliards de dinars. “Nous occupons ces chalets depuis le 24 d�cembre 2003 � la suite des ordres du Pr�sident de supprimer les tentes”, pr�cise avec col�re l’un d’eux. Les r�sidants de ces lieux n’ont pas h�sit�, par ailleurs, � mettre en cause les entrepreneurs et les services techniques pour la lenteur des travaux de viabilisation du site. “Les quelques ouvriers travaillent d’une mani�re discontinue.” T�t ce jeudi matin, au moment de notre arriv�e, les femmes revenaient du cimeti�re o� elles ont �t� pour se recueillir sur la tombe de la victime. Les hommes ne cachaient par leur courroux � cause des conditions dans lesquelles ils vivent et qui ont conduit � ce drame. Entre les chalets, deux engins envoy�s dans la pr�cipitation par l’APC s’affairent � d�gager les passages et � �taler du gravier. La boue lourde et visqueuse rend p�nible le d�placement entre les habitations. “Quand il pleut, c’est pire, et il y a risque de glissement de terrain qui peut �tre dangereux pour les habitations.” Les cabanons en pr�fabriqu� ne sont pas scell�s mais d�pos�s � m�me le sol sur les traverses usag�es de chemin de fer et en plus ne sont pas cloisonn�s. Selon nos vis-�-vis, la conduite des eaux us�es a �t� d�t�rior�e et le risque d’un m�lange de ces rejets � l’eau potable est �vident d’autant que nous avions remarqu� que des tuyaux d’alimentation sortaient des flaques d’eau. Avant ce drame, l’association a alert� les autorit�s par trois lettres accompagn�es de photos, notamment celle montrant cette mare qui a entra�n� le drame. Ces lettres dat�es entre le 12 mai et le 27 novembre 2004 ont �t� adress�es � toutes les autorit�s concern�es pour la prise en charge des sinistr�s, y compris les services de s�curit�. Dans la premi�re, il est �crit : “Dans l’imm�diat et dans le but d’�viter une catastrophe certaine, il appartient aux parties concern�es de prendre leur enti�re responsabilit� dans la prise en charge et sans condition des probl�mes d�j� identifi�s.” “Un responsable de la SUCH de Boumerd�s a visit� l’endroit mais il l’a estim� sans danger”, a pr�cis� un membre de l’association. De son c�t�, la brigade de gendarmerie aurait aussi averti les autorit�s rest�es, malheureusement, insensibles. “Je ne leur pardonnerai jamais !” s’�crie Youcef, modeste ouvrier de 32 ans qui a perdu son unique enfant. Mais sa col�re ne l’a pas emp�ch� de rester digne. “J’avais dit que cette mare emporterait quelqu’un”, indiquet- il. En d�pit de son deuil, il n’a pas omis de d�noncer le quotidien fait de pr�carit� pour ses voisins. Plus tard, l’un de ses fr�res nous fait visiter la maison familiale occup�e, avant le 21 mai 2003, par les sept fr�res, tous mari�s. C’est une construction archa�que, portant une ancienne marque en rouge et qui est en cours de confortement, n�cessitant des travaux importants. “Les services techniques l’avaient class�e rouge (� d�molir) puis d�class�e orange 4”, ajoute-t-il. A l’int�rieur, les fissures aux murs donnent la chair de poule. Pour l’heure, la Gendarmerie nationale a ouvert une enqu�te. “L’entrepreneur, le bureau d’�tudes et les responsables de l’administration seront auditionn�s et le dossier sera aussit�t transmis � la justice”, nous dit un officier. A noter que MM. Ra�ssi et Touhami, respectivement pr�sident et vice-pr�sident de l’APC, ont rendu visite � la famille de la d�funte pour pr�senter leurs condol�ances, faire part de leur solidarit� et lui faire don d’un mouton pour le troisi�me jour du d�c�s de la petite. Les responsables directs ou indirects de ce drame auraient ils le courage d’imaginer, juste un instant, leur propre enfant se d�battre dans la mare d’eau ?
Abachi L.

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