Le Soir d'Algérie

Le ministre de l’Environnement et de la l’Aménagement du territoire, M. Chérif Rahmani, a appelé hier à la création d’une “discrimination positive”, en ce sens qu’il faudra désormais rétablir l’égalité des chances entre les différentes régions du pays. Un rééquilibrage qui dépend de la valorisation des Hauts-Plateaux s’étendant de Tébessa à l’Est à Naâma à l’Ouest et de Bordj-Bou-Arréridj du Nord à Laghouat au Sud.
Intervenant lors de la réunion préparatoire avec les sociétés de gestion des participations et l’Agence nationale de développement des investissements en prévision de la tenue prochainement de la conférence nationale autour des grands chantiers de l’option Hauts-Plateaux Sud (2005-2009), Chérif Rahmani soulignera la nécessité de garantir des conditions optimales dans ces vastes territoires à travers l’amélioration du cadre de vie, la disponibilité de maind’œuvre qualifiée, la dotation en infrastructures, la mise en place de mesures de facilitation fiscale et des aides de l’Etat afin de fixer les populations locales et d’encourager les investisseurs et les habitants du Nord, plus particulièrement les jeunes diplômés ainsi que les investisseurs nationaux ou étrangers à s’installer dans ces régions longtemps délaissées au profit de la frange nord du pays. Il s’agit principalement d’assurer une dynamique de développement et de réduire le déséquilibre et les disparités qui ont apparu en l’absence d’une vision globale d’aménagement et de développement durable du territoire en éliminant les causes de l’exode rural. La stratégie plaidée par le département de Rahmani consistera entres autres à redéployer les populations des zones du littoral vers les Hauts-Plateaux par la réduction des handicaps naturels (pallier l’insuffisance des ressources hydriques par la réalisation de trois nouveaux barrages) et structurels (réalisation de routes, chemin de fer, construction de villes nouvelles, promotion qualitative des grandes et moyennes villes…). Ce plan permettra, selon le ministre de l’Environnement, de créer à l’horizon 2020 pas moins de 1,6 million d’emplois dont 750 000 productifs et la réalisation de 920 000 logements. Le financement des programmes prévus dans le cadre de la politique des Hauts-Plateaux se fera comme l’a préconisé M. Rahmani par le biais d’un budget programme alloué par tranche quinquennale, par des aides directes et indirectes pouvant permettre de booster l’economie dans ces régions. Ajoutez à cela l’instauration de primes de délocalisation, les exonérations fiscales et la mise en place d’un guichet unique au niveau de l’Agence nationale du développement de l’investissement. L’aboutissement et la mise en œuvre de cette option de valorisation des territoires des Hauts-Plateaux nécessiteront l’implication de l’Etat, des collectivités locales, des opérateurs économiques publics et privés, des élus et de la société civile.
L. M.