R�gions Est : ANNABA
Un tribunal d�bord�


L’unique tribunal de Annaba, une b�tisse exigu�, h�rit�e de l’�poque coloniale et datant d’au moins 80 ans n’est plus adapt� et ne r�pond plus aux normes admises au vu du nombre d’habitants qui ne cesse de cro�tre et qui d�passe aujourd’hui les 300.000.
Les deux minuscules salles d’audience ne peuvent pas contenir le flot de justiciables qui d�filent chaque jour. Pas de sonorisation, un �clairage faible, quelques bancs o� s’entassent des citoyens (beaucoup sont debout), un petit espace r�serv� � la d�fense, un grand bureau pour les magistrats et c’est � peu pr�s tout. On entend difficilement ce qui se dit et la plupart du temps, les sentences prononc�es sont � peine audibles pour les int�ress�s et leurs familles. Cette situation entra�ne parfois de mauvaises interpr�tations � l’origine des gesticulations, des bruits et des confusions � l’int�rieur de la salle amenant le magistrat � intervenir pour faire r�tablir l’ordre. Ce sont des audiences non-stop qui commencent � 8h30 et qui se prolongent parfois jusqu’� 19 heures ; chaque justiciable attend que son affaire passe, les d�tenus, eux, se pressent dans un petit r�duit et esp�rent que leurs juges soient cl�ments. Le nombre des affaires trait�es et jug�es en une ann�e d’exercice est de 13461 dont 11470 d�lits et 1991 contraventions, soit 537 jugements par semaine. Un volume de travail impressionnant pour seulement un procureur principal et trois adjoints qui prennent en charge les quelque 30675 P.-V transmis par les 13 arrondissements de police, trois brigades de gendarmerie ainsi que les diff�rents contentieux opposant l’administration des douanes, des imp�ts et d’autres services � des particuliers ou des entreprises. La r�ception du public vient s’ajouter � ces charges ce qui engendre des retards dans le traitement des dossiers. Pour l’homme de la rue, quand on parle de justice, on �voque tout de suite sa lenteur � trancher et les affaires, surtout civiles tra�nent, jusqu’� 2 ou 3 ans au grand dam des int�ress�s. Ceci s’explique, selon un responsable, par le fait que le magistrat est amen� � demander des compl�ments d’enqu�te, des expertises et � r�fl�chir sur les cas qui lui sont pr�sent�s tout en se r�f�rant aux lois. La solution serait que des annexes rattach�es au tribunal sont ouvertes l� o� les besoins soit exprim�s pour all�ger la pression et gagner ainsi du temps. Selon ce responsable, il faudra aussi des magistrats exp�riment�s qui seront affect�s dans les grands centres urbains, les affaires qui y sont jug�es ne ressemblent pas � celles jug�es dans les petites localit�s. Nous avons appris lors de notre petite enqu�te que la cour d’Annaba aura bient�t un nouveau si�ge et qu’elle c�dera l’actuel au tribunal qui aura ainsi plus d’espace.
M. R.

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