Biskra est-elle victime de son poids dans la r�gion et de sa r�putation pour susciter des sollicitations spontan�es, tant des d�cideurs politiques que des organismes �conomiques et sociaux, lorsqu’il s’agit de donner une repr�sentation ou un relais pour toute la r�gion des Zibans, tout comme c’est aussi le cas lorsqu’il est question de convoiter cette m�me ville et de l’investir sur les plans �conomique et commercial ?
En apparence, le choix du carrefour strat�gique de Biskra, la reine des Zibans, est incontournable, et la spontan�it� dans la prise de d�cision n’est en r�alit� que l’expression d’un choix incontestable que procure le r�le que joue la ville de Biskra dans la vie �conomique, sociale et politique de toute la r�gion des Zibans. Et les atouts ne manquent pas, malgr� une d�gradation qui lui a port� un pr�judice certain, ne serait-ce que l’image hideuse d’une urbanisation anarchique qui fait de cette grande m�tropole l’une des plus grandes concentrations de la construction difforme dans le pays. Cependant, la cit� souffre-t-elle de cette sollicitation au point de ne plus pouvoir offrir � tous ceux qui veulent s’y installer les conditions minimales pour le faire et les renvoyer bredouilles vers d’autres cieux ? En apparence, cette d�faillance dans la prise en charge d’une demande r�elle contribue � accro�tre le d�sinvestissement dans la wilaya, d�s lors que celui-ci n’est pas uniquement illustr� par la r�alisation d’unit�s de productions importantes, mais peut prendre le chemin de multiples activit�s de services, y compris sur le plan de l’administration, qui donnent � la ville emplois et animation engageant les moyens de transports, de s�jours comme l’h�tellerie de restauration et m�me de loisirs sur place. Nombreux sont ceux qui y sont d�j� et qui ne peuvent plus se d�velopper faute de pouvoir s’agrandir, comme les succursales de banques ou des assurances, et certaines d’entre elles sont tout simplement sans logis, il est curieux de constater qu’il est plus facile de disposer d’un lopin de terre pour �difier un quelconque fonds de commerce, jusqu’au cœur de la ville, dans l’indiff�rence totale, que de pouvoir se procurer un terrain pour construire un si�ge d’une institution quelconque, alors que les poches de terrains nus sont encore disponibles, mais sans gestionnaires de leur sort, malgr� les affectations qui ont eu lieu selon des circuits un peu obscures et qui ont en r�tr�ci les possibilit�s. La liste de ces organismes qui souffrent d’une mauvaise installation � Biskra est longue, � commencer par les services de la da�ra m�me, � l’�troit dans un si�ge datant de l’�re coloniale. Et les exemples de ceux qui �taient d�j� install�s et qui ont pr�f�r� plier bagage et partis ailleurs sont multiples. Citons l’exemple le plus �difiant, mais qui n’a suscit� aucune explication officielle, qu’est le transfert du si�ge et de l’entit� juridique de la Soci�t� alg�rienne des assurances “SAA” de Biskra vers Batna, et malgr� tout maintient une “repr�sentation” locale pour, dit-on, se conformer avec son lieu de domiciliation statutaire. Certains organismes n’h�sitent plus � choisir d’autres cieux pour organiser leurs rencontres r�gionales, faute de pouvoir disposer de conditions ad�quates � Biskra, � l’exception de ce qui se fait au niveau de l’universit� de Biskra. Le drame est que cette grande m�tropole n’a aucun programme ambitieux de d�veloppement des infrastructures et des services � m�me de lui permettre d’arr�ter l’h�morragie et de reprendre son statut de cit� � vocation de reine. Aussi, rien ne sert de courir derri�re des investissements et partenariat d’envergure, � coups de rencontres d�bats et d'�changes de politesses, ou d’exposer les terres non encore occup�es de la zone industrielle � ceux qui voudraient bien les acqu�rir, si les conditions minimales pour stabiliser ceux qui y sont et attirer encore ceux qui veulent venir ne sont pas faites.
N. Bensalah

Nombre de lectures :

Format imprimable