Le colloque de l’Association nationale des moudjahidine de l’armement et des liaisons g�n�rales, qui s’est tenu durant deux jours � l’�cole de la Protection civile de Dar-El-Be�da, a permis de percevoir ce qu’�tait l’organisation des principaux services du MALG et d’avoir plus de d�tails sur la base Didouche-Mourad, le centre n�vralgique des services sp�ciaux alg�riens de l’�poque.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) -Situ�e en Libye, pr�s de
Tripoli, cette base d�pendait directement du minist�re de l’Armement et des
Liaisons g�n�rales. Les 400 militaires qui y �taient affect�s en permanence
avaient pour mission de regrouper et d’exploiter tous les documents transmis
par les diff�rents services du MALG. “La base Didouche-Mourad �tait le cœur
de la r�volution. Tous les dossiers secrets y �taient archiv�s. Les
renseignements, qui y parvenaient, passaient avant tout par le bureau de
contr�le et de r�gulation.
Ce service avait pour mission de dissimuler l’origine de la
source qui avait divulgu� l’information en effa�ant toute trace, telle que
la signature et autres cachets, afin de prot�ger nos agents. Les documents
passaient alors dans d’autres services pour �tre exploit�s et faisaient
ainsi l’objet de proc�sverbaux qui �taient, par la suite, adress�s GPRA, au
CNRA et � l’ensemble des missions diplomatiques alg�riennes”, expliquait,
hier, Daho Ould-Kablia, pr�sident de l’Association nationale des moudjahidine
de l’armement et des liaisons g�n�rales. Il serait judicieux de savoir ce qu’il
est advenu des archives de la base Didouche-Mourad. Daho Ould-Kablia tentera de
donner quelques �l�ments d’informations � ce sujet : “Les premiers jours
ayant suivi l’ind�pendance du pays, le commandement de la R�volution a
exig� des responsables du MALG, qui �taient eux-m�mes des officiers de l’ALN,
qu’ils fassent entrer en Alg�rie toute cette documentation. Nos �l�ments
ont regroup� pr�s de 50 tonnes de documents et les ont transport�es par
convois jusqu’� Oran. Ces archives ont ensuite �t� transmises � Rocher-
Noir, actuel Boumerd�s, o� si�gait le premier gouvernement de l’Alg�rie
ind�pendante.” Daho Ould-Kablia n’en dira pas plus. Reste que la machine �
espionner et � renseigner qu’�tait le MALG a �t� d’un apport
consid�rable durant les derni�res ann�es de la R�volution. “Les �l�ments
de la Direction de la documentation et de la recherche (DDR), principalement
ceux affect�s au service Recherche, ont r�ussi � r�cup�rer des documents et
des photos sur la base navale de Mers-El-K�bir. Ces renseignements leur ont
�t� transmis par une journaliste �trang�re qui r�sidait au Maroc. “Toute
cette documentation a �t� utilis�e par la d�l�gation alg�rienne lors de la
n�gociation des accords d’Evian”, dira pour sa part Dja�far Skinaz�ne. Il
r�v�lera �galement que la DDR a multipli� les contacts avec le gouvernement
saoudien et les entreprises p�troli�res �trang�res (Shell et ENI) pour avoir
le maximum d’informations sur le p�trole alg�rien. Ce dossier a �galement
�t� adress� aux n�gociateurs alg�riens dans le cadre des accords d’Evian.
Notons que la zone op�rationnelle des diff�rents services du MALG ne se
limitait pas uniquement au territoire alg�rien ou aux pays frontaliers puisque
les services sp�ciaux alg�riens activaient �galement en Egypte, au Liban et
aussi dans de nombreux pays occidentaux. Cet aspect de l’histoire
contemporaine de notre pays pourrait sortir de l’ombre � la faveur d’un
projet que compte lancer l’Union des �crivains alg�riens en collaboration
avec le minist�re de l’Enseignement sup�rieur et de la Recherche
scientifique. A condition, bien s�r, que nos v�t�rans du renseignement
acceptent enfin de parler.
T. H .