Actualit�s : PROC�S DES 23 �MEUTIERS D'EL-KERMA
Des peines de prison de six � dix-huit mois ferme


Durant la matin�e d’hier, l’esplanade qui entoure le tribunal d’Es-S�nia �tait envahie par les parents et m�me des voisins des 23 accus�s des �meutes d’El-Kerma, pour r�pondre de trois chefs d’accusation : r�bellion, d�gradation des biens d’autrui et attroupement ill�gal. N’�tant pas autoris�s � assister au proc�s, l’attente de leurs proches a dur� jusqu’enfin d’apr�s-midi.
Amel B. - Oran (Le Soir) - Vers 9h30, les sir�nes de police annoncent l’arriv�e des d�tenus, ce n’est qu’aux environs de 11h30 qu’ils seront pr�sent�s un � un devant le juge. Pour rappel, c’est suite � l’affichage de la liste des b�n�ficiaires de logements � El-Kerma que les m�contents parmi la population qui se sont sentis l�s�s ont manifest� leur col�re d’une mani�re violente durant la journ�e du 12 d�cembre 2004. Les �chauffour�es avec les �l�ments de la gendarmerie avaient conduit � l’arrestation d’une vingtaine de jeunes. Ce matin-l�, tous les accus�s avaient une seule et m�me r�flexion “c’est echa�b (le peuple) qui �tait en r�bellion contre el houkouma (l’Etat)”. Pour eux, il ne s’agissait pas d’un groupe d’individus mais de toute la population d’El-Kerma. Leur �ge varie entre 18 et 48 ans, le plus frappant dans leurs aveux est que la plupart n’habitent pas � El-Kerma et ne sont par cons�quent pas concern�s par la fameuse liste. Jusqu’� l’audition du 16e pr�venu, les aveux se ressemblaient, tous niaient avoir particip� aux �meutes, selon eux leur seul tort est qu’ils se sont trouv�s au mauvais moment, au mauvais endroit. A l’exception de A. Hamza, 26 ans qui dira au juge : “Oui j’ai particip� en lan�ant des pierres”, puis encha�nera M. B. “Oui, moi aussi, j’ai particip� lorsque l’officier a commenc� � nous frapper et n’a pas pris en consid�ration les femmes tomb�es par terre. D�s lors, la patience avait atteint ses limites”. Le juge lui fera remarquer qu’il y a d’autres moyens de recours que la violence, il lui r�pond : “Oui, mais lorsque vous avez en face de vous un maire qui, au lieu de vous recevoir et de vous �couter, vous dit dehors, il n’y a plus d’autres choix.” Puis le juge lui demandera de d�noncer les �meutiers qui ont particip� avec lui parmi les accus�s, il dira : “M. le juge, je ne reconnais personne parmi eux, ce que je peux vous dire c’est que c’est toute la population d’El-Kerma qui avait manifest� ce jour-l�.” Deux autres jeunes accus�s d’avoir entra�n� les jeunes � la violence avoueront avoir manifest� mais nieront avoir utilis� la violence. Par la suite, la parole a �t� donn�e au procureur g�n�ral qui a requis deux ans de prison ferme contre tous les d�tenus et une amende de 5000 DA chacun. Pour leurs parts, les 11 avocats de la d�fense axeront leur plaidoirie sur l’absence de la partie civile et sur l’absence d’expertise pouvant �tablir la valeur des d�g�ts occasionn�s. D’autre part, ils �taient tous d’accord pour attribuer cette affaire au domaine purement social qui touche tout le pays � chaque affichage de listes de logements sociaux. Apr�s une heure de d�lib�ration, six accus�s ont �t� lib�r�s, six autres ont �cop� de six mois de prison avec sursis, assortie d’une amende de 5000 DA et sept autres de six mois ferme, tandis que les quatre autres ont �t� condamn�s � 18 mois ferme. A l’annonce de sa condamnation � 18 mois ferme, l’un des accus�s s’est effondr� et fut imm�diatement �vacu�. Les familles pour certaines se sont dispers�es soulag�es alors que d’autres ont �touff� leur peine.
A. B.

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