Régions Centre : SIDI-AISSA (BLIDA)
Une localité abandonnée


La localité de Sidi-Aïssa, dépendante administrativement de la commune de Guerrouaou à 10 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Blida, est un bourg livré à son sort alors que ses habitants n’ont eu de cesse, durant des années, d’interpeller les autorités locales sur la déliquescence de leurs conditions de vie.
Ceux-ci qui ont souffert par le passé des affres du terrorisme en payant un lourd tribu, souffrent aujourd’hui du mépris de l’administration à leur égard. Et pour cause, les habitants de Sidi-Aïssa manquent indéniablement des besoins les plus élémentaires, entre autres un centre de soins. Si ce dernier existe en infrastructure puisqu’il a été réceptionné il y a environ quatre ans, il n’a jamais ouvert ses portes au public, celui-là même qui doit, à son corps défendant, se déplacer jusqu’à Guerrouaou ou Ouled-Yaïch pour se faire soigner. Pour les habitants de Sidi-Aïssa qui constituent 20 % de la population globale de la commune estimée à 14 000 âmes, ce dispensaire est loin d’exiger un personnel nombreux puisqu’un seul médecin et deux infirmiers suffisent amplement pour son fonctionnement surtout que, dans ce sens, la demande est grande. Mais Sidi Aïssa reste, pour beaucoup, un patelin où les résidants ne sont que des laissés-pour-compte. D’ailleurs à ne voir que son entrée par le côté de Ouled- Yaïch en longeant le mur de l’université on constate une route complètement délabrée et jonchée, sur ses accotements, d’amas de détritus offrant un spectacle des plus désolants. A l’endroit appelé communément Chefaïni, un bidonville constitué de plusieurs baraques, abrite une centaine de familles qui sont venues s’installer anarchiquement depuis 1996 sur des terres domaniales où le sanitaire est totalement absent. A défaut d’assainissement, ces familles ont été contraintes de creuser des fosses septiques. Aussi, les habitants de Sidi-Aïssa se plaignent du phénomène des ordures qui a pris de l’ampleur depuis un certain temps surtout que la décharge publique située sur les hauteurs du village et pour laquelle les camions du service de nettoiement de l’APC de Guerrouaou ne peuvent y accéder leur fait peur. L’accumulation de ces déchets est, en effet, très nuisible pour la santé de leurs enfants et constitue même un danger réel quant à l’engorgement de l’oued qui peut provoquer des inondations en cas de fortes pluies. Cependant, les habitants de Sidi-Aïssa ne s’arrêtent pas là et vont jusqu’à montrer du doigt les responsables du service de l’éducation de cette commune qui montrent une certaine négligence pour la prise en charge efficace de l’école primaire de cette localité qui, jusqu’à aujourd’hui encore, n’a pas été baptisée. Mais le vrai problème de cet établissement scolaire réside dans le non-fonctionnement du chauffage, et ce, en dépit de l’existence des appareils. Notons afin que certains élus communaux issus de la localité de Sidi-Aïssa ont saisi tout dernièrement le président de l’APW de Blida pour lui demander d’intercéder en leur faveur auprès de la direction de la santé et de la population afin qu’il soit mis un terme au non-fonctionnement de leur centre de santé.
M. B.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2004/12/21/article.php?sid=17135&cid=23