Les handicap�s de la da�ra de Bouzegu�ne, qui ont c�l�br� r�cemment leur Journ�e internationale, font surtout face � un probl�me de soci�t�. Ils sont environ 800, selon les premi�res statistique, tandis que d’autres ils ne sont m�me pas recens�s. Le village ne d�couvre leur existence qu’une fois d�c�d�s. Les autres sont marginalis�s d’abord par leur propre entourage avant d’�tre �vit�s par leurs semblables.
Ils sont doublement victimes, du destin d’abord et de la soci�t� ensuite qui ne leur manifeste un semblant d’int�r�t qu’� l’occasion de certaines circonstances, quand bien m�me il existe des personnes attentives � leur d�sarroi sans pouvoir h�las faire grand-chose pour eux. “Sans le concours de vous tous, les portes resteront toujours ferm�es devant vous !” s’est exclam� le pr�sident de l’association, H. Sa�d, un non-voyant, � l’adresse des adh�rents samedi lors du d�bat public initi� avec les handicap�s et les autorit�s locales, � leur t�te le nouveau chef de da�ra, qui a promis l’aide de son institution. Une r�union � laquelle manquaient les repr�sentants des APC d’IIloula, Ath Zikki et Idjeur bien que destinataires d’invitations au m�me titre que 53 villages venus en petit nombre, ce qui n’a pas �t� pour plaire au pr�sident. Cr��e il y a quatre ans, l’association n’a pas b�n�fici� de subventions en 2003 et 2001 en d�pit d’un activisme de tous les jours, s’insurge le pr�sident qui fait �tat d’une d�cision de subvention sign�e par l’APW et bloqu�e par la wilaya au m�pris d’un recours introduit, selon lui, en juin dernier au niveau de la DAL sur recommandation du wali. Priv�e de ressources financi�res, les quelques moyens mat�riels �tant mis � sa disposition par la commune-m�re, l’association a �t� amen�e � demander l’aum�ne aux �mes charitables � l’occasion du 27e jour du Ramadhan par le biais d’un appel � la solidarit�. Cela en sus des calendriers portant son effigie qu’elle a mis en vente pour faire face aux d�penses imm�diates impos�es par leur activit�. Cette panne s�che l’a incit�e � suspendre le tirage d’une magnifique revue trimestrielle �crite par et pour les handicap�s afin de sensibiliser leurs semblables � leurs probl�mes. L’association qui dispose d’un local ambitionne, depuis l’�t� dernier, de chapeauter toute la da�ra afin de faire bouger certains services sociaux communaux d�faillants, explique le pr�sident. Son objectif, � moyen terme, est des plus ambitieux et vise la r�insertion socioprofessionnelle d’un grand nombre de handicap�s. Son programme pr�voit la relance du projet de cr�ation d’une annexe de centre de formation professionnelle bloqu� au niveau de la da�ra par manque de locaux, une �cole pour lutter contre l’analphab�tisme et enfin l’exploitation d’un parc de stationnement. L’association qui renferme en son sein d’authentiques talents artistiques � l’image de la chanteuse Na�ma Bessad ou du po�te Si El Madjid auteur de 1000 vers projette de parrainer leurs produits. La r�insertion sociale qui ne se fait au niveau communal qu’� travers les �ph�m�res contrats du filet social sera �largie aux entreprises priv�es qui seront sollicit�es � cet effet. Les handicap�s de Bouzegu�ne accusent, selon leur pr�sident, un cruel manque en appareils et mat�riels (appareils orthop�diques, fauteuils roulants, couches adultes, matelas, voiturettes...). Pour un parent d’un enfant IMC (infirmesmoteur c�r�bral) dont le drame quotidien a fait l’objet d’un dossier exhaustif r�cemment sur les colonnes de notre journal, il est urgent de sensibiliser la soci�t� et d’organiser des d�bats avec les couples afin de pr�venir l’hom�opathie, cons�quence de mariages consanguins et cause de d�g�n�rescence neuro-musculaire �volutive. Notre interlocuteur qui est bien au fait des choses de la m�decine recommande un suivi m�dical � domicile des handicap�s souffrant d’autres pathologies qui compliquent leur �tat. Men�e avec bonheur en 1998 par le service social et des m�decins b�n�voles, l’op�ration avait connu un franc succ�s. L’acc�s � la formation professionnelle pour les filles handicap�es autonomes constituent �galement une excellence chose, selon notre interlocuteur. L’association se charge elle-m�me de faire venir les experts m�dicaux � l’effet des contr�les d’usage.
S. Hammoum

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