Actualit�s : LES FEMMES SYNDICALISTES ET L'AMENDEMENT DU CODE DE LA FAMILLE
"Une avanc�e positive, mais..."


Les amendements au code de la famille propos�s par le gouvernement constituent, selon la Commission nationale des femmes travailleuses, CNFT-UGTA, "une avanc�e positive". N�anmoins, qu'en est-il, selon la CNFT, de la promesse pr�sidentielle du 8 mars 2001 de lev�e des r�serves sur la Convention internationale de Copenhague sur l'�limination de toutes les formes de discrimination � l'�gard des femmes, ratifi�e par l'Alg�rie?
Ch�rif Bennaceur- Alger (Le Soir)-Cela m�me "si ces amendements ne corrigent pas toutes les injustices de ce code dont nous �tions les premiers � en revendiquer l'abrogation et le remplacement par des lois civiles �galitaires et conformes � la Constitution". Une avanc�e relev�e par la pr�sidente de la CNFT, Mme Soumia Salhi, en ouverture hier au si�ge de la Centrale syndicale d'un s�minaire national d'information et de sensibilisation des femmes travailleuses et syndicalistes sur "les droits professionnels juridiques des femmes", en pr�sence du secr�taire g�n�ral de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Sa�d. Tout en dressant un bilan positif de l'action de la CNFT qui a pu s'imposer au plan national et international et structure actuellement 130 000 femmes travailleuses, Abdelmadjid Sidi Sa�d a appel� � engager en 2005 une offensive collective dans la lutte pour la promotion et l'�galit� des droits professionnels des femmes. Mais aussi � intensifier la repr�sentation syndicale de la femme travailleuse au sein des structures, rouages et instances dirigeantes de la Centrale syndicale, "une famille encore domin�e par des machos", � travers "une plus grande pr�sence f�minine lors du prochain congr�s de l'UGTA, plus de combativit� et en �vitant la reproduction des travers masculins, l'hypocrisie et autres actes pervers de lutte pour le fauteuil". Tout en relevant que "le code de la famille de 1984 est un facteur de blocage pour l'�volution de la soci�t�, car il menace directement les droits professionnels et les droits civiques des femmes", Mme Salhi a mis l'accent sur "la r�alit� faite de diverses formes d'exclusion de la femme et que, pourtant, la l�gislation sanctionne et punit". Or, selon la pr�sidente de la CNFT, pour qui "il faudrait encourager la discrimination positive", "ce n'est pas la l�gislation qui constitue un frein � la promotion de la femme mais c'est la construction sociale qui p�nalise la femme". A ce propos, elle a fait remarquer que "l'�galit� reconnue par la Constitution et par tous les compartiments de la l�gislation est suspendue, la conqu�te d'une qualification professionnelle ou d'un poste de responsabilit� est rendue vaine par le seul article 39 qui exige l'ob�issance au mari et la subordination � la belle-famille". Mais aussi "que reste-t-il de nos acquis lorsque le droit de disposer de sa vie n'est pas reconnu lors du mariage ou du divorce, lorsque une m�re qui veut travailler risque de perdre la garde de ses enfants?". Certes, "la soci�t� a progress�", mais il est cependant temps, selon la CNFT, de "garantir par la loi la fin de tous ces drames concrets de femmes emp�ch�es de se marier selon leurs vœux, de femmes "suspendues" � vie par leur mari qui leur refuse le divorce, la fin de la d�tresse des r�pudi�es jet�es � la rue avec leurs enfants, de cette humiliation d'une m�re qui doit contacter son ex-mari pour qu�mander tout au long de la vie de l'enfant dont elle a la garde, et aussi de cette ob�issance au mari qui annule d'un trait tous les droits reconnus par les lois du pays". A ce propos, la commission s'indigne du "cynisme de toutes ces manœuvres motiv�es le plus souvent par des calculs �troits qui jouent avec les droits des femmes pour nuire � tel rival ou alli� politique et qui veulent amender les amendements gouvernementaux pour que les Alg�riennes, qui sont 55% des effectifs universitaires, la moiti� des enseignantes et du corps m�dical, le tiers des magistrates, les moudjahidate, syndicalistes, militantes politiques, soient r�gies par des lois plus conservatrices qu'en Egypte, en Tunisie ou au Maroc". Ce faisant, le gouvernement doit pr�senter le 11 janvier 2005 devant la communaut� des nations la situation des femmes au regard de la Convention de Copenhague. Or, pour Mme Salhi, le gouvernement "ne pourra pas se contenter comme en 1999 d'informer d'un nouveau projet d'amendement du code de la famille. Dans le m�me ordre d'id�es, la CNFT constate que les droits des femmes sont "aussi menac�s directement par le nouvel ordre lib�ral qui remet en cause tous nos droits professionnels et nos acquis sociaux sp�cifiques". A ce propos, elle rel�ve la pr�carisation, avec la g�n�ralisation des CDD (contrats � dur�e d�termin�e) depuis plusieurs ann�es, et "une pr�carisation confirm�e par le projet de statut de la Fonction publique, par les privatisations et par le secteur informel". Dans ce sens, elle observe que "au moment o� on menace de privatiser l'ensemble du secteur public, le secteur priv� actuel ne respecte pas, dans sa grande majorit�, la l�gislation du travail, les emplois y sont tous pr�caires, non d�clar�s ou sous-d�clar�s, et il y est rarement question de protection sociale ou de retraite, encore moins de cong� de maternit� ou d'heures d'allaitement". Alors, que restera-t-il, selon Mme Salhi, "de l'�galit� de salaires, de nos efforts pour l'acc�s des femmes � la responsabilit� professionnelle, du droit syndical qui permet la r�sistance collective des salari�s" d'autant que "la d�gradation des relations de travail et la r�duction des moyens de protection l�gaux et syndicaux favorisent la surexploitation et le harc�lement sexuel et moral et que le secteur informel et les petits ateliers priv�s font �merger un salariat f�minin compatible avec l'enfermement traditionnel?".
C. B.

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