Actualit�s : 2004 : la fin d’une �poque

L’ann�e 2004 s’ach�ve et, avec elle, l’espoir de la cons�cration d’un �tat d�mocratique que la nation attend depuis la douloureuse r�volte d’octobre 1988. Encore une fois donc, l’Alg�rie manqua l’occasion d’en finir avec la primaut� du pouvoir sur l’�tat.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L’ann�e �tait pourtant bien entam�e avec, en prime, un signe de bon augure parvenu de l� o� l’on pourrait s’y attendre le moins : l’�quipe nationale de football ! A Sousse, les Verts ressuscitent violemment et feront sensation en cette 25e �dition de la Coupe d’Afrique des nations. En ce d�but f�vrier, l’espoir �tait plus que jamais permis. Et l’Alg�rie tout enti�rement engag�e dans une campagne �lectorale in�dite et palpitante. Le pouvoir, malgr� tout son poids qu’il jeta dans la balance, �tait, comme jamais auparavant, d�bord� ! L’Alg�rie s’acheminait in�vitablement vers une v�ritable �lection pr�sidentielle, r�ellement disput�e parce qu’ind�cise. Sa�d Sadi, Ali Benflis, Abdellah Djaballah et Ali Faouzi Reba�ne se mettent sur la ligne du d�part pour disputer la magistrature supr�me au candidat du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika. C’�tait d’autant plus jouable que l’arm�e affirmait n’avoir aucun candidat dans cette joute. L’�tat-major, du moins, s’imposait une rigoureuse neutralit� mais qui, toutefois, s’av�ra n’�tre pas la g�n�ralit�. L’administration ayant d�j�, elle, choisi son camp depuis bien longtemps, le r�gime en place a, comme dans un r�flexe pavlovien, pr�f�r� jouer s�r. Ainsi, le 8 avril sera transform� en un pl�biscite du candidat du pouvoir dans la pure tradition tiers-mondiste en la mati�re. Un 85 % qui d�sarmera, pour longtemps, peut-�tre, toute la classe politique moins les partis de l’alliance qui ont accompagn� la candidature de Bouteflika. L’apr�s-8 avril replonge l’Alg�rie dans les affres de l’unicisme. Le pouvoir se recentre et n’admet plus aucun contre-pouvoir alentour. Aussi la d�mission du chef d’�tat-major de l’ANP, le g�n�ral de corps d’arm�e, Mohamed Lamari, mettra la locomotive Bouteflika sur les rails d’une gouvernance sans partage, encore moins d’opposition. Karim Youn�s, le plus proche d’entre les hauts responsables du FLN de Ali Benflis, embo�te le pas � ce dernier. Il d�missionne de son poste de pr�sident de l’APN. Son successeur � l’auguste fonction prononcera, d’embl�e, une phrase qui r�sume tout: “Je tiens tout d’abord � remercier Son Excellence, Monsieur le Pr�sident de la R�publique pour la confiance qu’il a plac�e en moi …” !!! C’�tait � l’occasion de son “�lection” � la t�te de l’Assembl�e. La fameuse revendication “je ne serais pas un trois quarts de pr�sident” se r�alise enti�rement en cette mi-2004 qui marquera, par ailleurs, le retour de la p�nalisation pour “d�lit d’opinion”. Deux journalistes, Mohamed Benchicou et Hafnaoui Ghoul, d�couvrent les ge�les et un journal, le quotidien Le Matin, l’une des plus solides publications nationales, cesse de para�tre; c’est un message lourd � l’adresse de la presse. L’Alg�rie redescend de son nuage pour replonger dans sa triste r�alit� et l’an 2004 s’ach�ve sur un projet “d’amnistie g�n�rale” et par un massacre collectif dans la Mitidja …
K. A.

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