R�gions Centre : MEHAGA (TIZI-OUZOU)
Un village dans l’indiff�rence


A l’or�e de l’Akfadou, Mehaga, village le plus peupl� et le plus �loign� de la commune d’Idjeur, donne l’image d’un douar qui semble �tre au bout du monde. Perdu � vue d’œil dans cet espace verdoyant � une soixantaine de kilom�tres du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, le bourg n’est pas pr�s de gagner son pari de d�senclavement.
Le r�seau t�l�phonique ne couvre toujours pas la localit� et les nombreux abonn�s au r�seau de t�l�phonie mobile ne savent plus o� donner de la t�te. Les bidules qu’ils ont acquis pour briser l’isolement ne �bipent� plus chez eux. Ils ne peuvent ni �mettre ni recevoir des communications au moment et au lieu voulus. Pourtant un relais suppl�mentaire suffirait � faire profiter pleinement toute une population du boum du GSM. Le r�seau routier n’est pas en reste. L’�tat du chemin communal qui relie le village et le chef-lieu de la commune, une bretelle de 8 km, fait rugir les automobilistes. Le tron�on de route qu’emprunte aussi la population de trois autres villages est compl�tement d�grad� et d�fonc�. Certains transporteurs ont trouv� l� une raison, pas du tout convaincante, de ne plus rallier le village en �courtant la desserte qu’ils sont cens�s assurer. Les passagers, livr�s � des transporteurs qui ignorent toute r�glementation, sont ainsi d�pos�s � mi-chemin du retour et la situation qui p�nalise surtout les �coliers dure depuis plus de trois mois. Ni l’�tat lamentable de la route, ni la d�sertion des transporteurs ne semblent brancher l’attention des pouvoirs publics que les citoyens ne cessent d’interpeller. Les d�boires de ces derniers ne s’arr�tent pas l� puisqu’ils ne b�n�ficient toujours pas d’une couverture sanitaire r�guli�re. L’unit� de soins du village, si elle n’est pas inop�rante pour d�faut de commodit�s, elle l’est pour manque d’infirmiers. Il y a quelques semaines, d�plorent les villageois, une infirmi�re en poste pendant moins de cinq mois a �t� mut�e sans qu’elle soit remplac�e, laissant pour compte les 3000 habitants. Et dire que le dispensaire, d�pourvu, au demeurant, d’un minimum de moyens de secours et n’ayant jamais connu la venue d’un m�decin, �tait ferm� auparavant pendant presque dix mois. Pourtant, faute de secours, il y a eu mort d’homme au village et personne ne s’en offusque aujourd’hui. A Mehaga, la mosqu�e est sans imam depuis bient�t neuf mois. Les fid�les n’ont d’autre choix que de s’improviser, � tour de r�le, en imam pour diriger la pri�re en attendant l’affectation d’un imam. L’ancien imam a pli� bagages pour une histoire de logement et avec lui le poste budg�taire qu’il occupait puisque � la Direction des affaires religieuses de la wilaya on �voque l’ouverture de nouveaux postes pour que la mosqu�e du village en soit pourvue. En attendant, les villageois s’affairent actuellement � construire par leurs propres moyens une habitation pour le futur cheikh. D’ailleurs, tous les projets d’int�r�t public sont r�alis�s gr�ce aux cotisations des villageois sans attendre les subventions �tatiques. Les r�seaux d’AEP et d’assainissement notamment, œuvres de la population, ne constituent plus une pr�occupation pour la communaut� du village. Il ne reste qu’aux pouvoirs publics de s’int�resser un jour � cette localit� de l’Alg�rie profonde o� pr�s de 300 �mes endurent dans l’indiff�rence leur dure condition de montagnards.
Mustapha M.

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