R�gions Centre : LUTTE CONTRE LE CRIQUET
Le pire est � craindre d�s le mois de mars sur le Tell et la c�te


“Le pire est � craindre d�s le mois de mars. Dans les pays du Sud, limitrophes de l’Alg�rie, le Tchad, le Niger, le Mali … c’est une v�ritable catastrophe qui s’y d�roule en ce moment” nous a confi� un technicien de l’agriculture qui a s�journ� au Mali durant septembre et octobre dans le cadre de la campagne de lutte antiacridienne que m�ne, apparemment seul, notre pays dans les r�gions sudsahariennes en vue, dans un premier temps, de ralentir l’avanc�e inexorable de ce terrible fl�au naturel vers le nord.
Ce technicien est venu dans la wilaya de Boumerd�s, pour animer, rappelons-le, une journ�e d’information et de sensibilisation en direction des cadres des services agricoles concernant la prospection et l’�radication du criquet p�lerin. Pour lui, l’Alg�rie doit mener une guerre sans merci pour se pr�munir contre cette calamit� en y mettant bien entendu plus de moyens “en ce moment la Mauritanie est compl�tement envahie, les essaims sur place suivront les vents et les couloirs de Figuig entre B�char et M�cheria pour rejoindre l’Alg�rie qui est au cœur de cette invasion” poursuit-il. Par la suite, selon lui, d�s que les conditions climatiques seront plus temp�r�es, c’est-�-dire au sortir de l’hiver, les essaims de sauterelles pourraient franchir les Hauts-Plateaux et envahir les plaines c�ti�res, d�s lors la destruction que subirait toute la v�g�tation serait immense” chaque sauterelle avale journellement l’�quivalent de son propre poids pour se nourrir. Un essaim de 50 millions d’insectes engloutit quotidiennement 150 tonnes de v�g�tation” avertit ce cadre en connaissance de cause qui ajoute. “J’ai vu ce criquet avaler l’�corce des jeunes arbres”. Par ailleurs, les chutes de pluie enregistr�es au sud du pays offrent � cet acridien d�vastateur des conditions idoines pour sa reproduction et singuli�rement les techniciens de l’agriculture appellent, pour l’heure, de tous leurs vœux la s�cheresse. Il y a lieu de noter que cet insecte effectue en moyenne un parcours de dix kilom�tres par jour. Les cinquante avions mobilis�s en ces moments par notre pays pour asperger des dizaines de millions d’hectares de Tindouf � Djanet et de Djelfa � Tamanrasset seraient-ils suffisants ? Pas s�r si l’on consid�re les d�g�ts qu’aurait � engendrer l’envahissement de la bande c�ti�re, ils seraient �valu�s alors par centaines de milliards en p�riode d’�closions v�g�tales. De plus, il y a lieu d’inclure les destructions collat�rales sur la faune notamment l’apiculture � la suite de l’aspersion des produits chimiques pour �radiquer ces insectes. Ce serait un d�sastre national. S’agissant de l’aide �trang�re en mati�re de lutte, notre vis-�-vis qui a pr�f�r� garder l’anonymat, se montre quelque peu enthousiasm� et m�me d��u “seule l’Alg�rie est sur le terrain dans les pays subsahariens dont les territoires sont r�put�s reproducteurs, n�anmoins vu le manque de moyens, au lieu d’�pandre les produits chimiques quotidiennement sur mille hectares nous ne r�alisions qu’environ deux cents hectares par jour” nous confie-t-il. Questionn� sur la pr�sence des organisations internationales, il estime que pour le moment, seule l’aide de la FAO est particuli�rement parvenue � ces nations qui voient les populations locales entamer un d�but d’�migration vers le Nord pour fuir la disette annonc�e. Comme � leur habitude, les pays europ�ens n’interviennent pas en amont des crises, ils se contentent, par contre, de monter des shows t�l�visuels avec les mis�res des tribus du sud.
Abachi L.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable