Panorama : S�ISMES ET RAZ-DE-MAR�E
Notre plan�te a-t-elle r�ellement chang� le 26 d�cembre ?


Les festivit�s du nouvel an � travers le monde n’ont pas connu leur faste habituel en raison de la trag�die qui a frapp� le Sud-Est asiatique. Si l’heure est au bilan— on parle de 150.000 morts— et � la solidarit�, elle est �galement � la recherche scientifique. Et les propos des sp�cialistes ne sont gu�re rassurants. Notre plan�te a-t-elle r�ellement chang� lors de ce tremblement de terre ?

Une nouvelle r�plique du s�isme ravageur du 26 d�cembre est survenue le premier janvier 2005, comme pour rappeler � tous que l’ann�e qui commence pourrait encore charrier de nouveaux malheurs dans cette r�gion durement �prouv�e. Cette r�plique, d’une magnitude de 6,5 sur l’�chelle Richter, a �t� enregistr�e au large de la c�te indon�sienne. On ne signalait pas, en fin d’apr�s-midi, de nouveaux d�g�ts. Depuis le dernier tremblement de terre, on craint beaucoup les raz-de-mar�e ou tsunamis qui sont provoqu�s par les fortes secousses qui surviennent dans les fonds marins. Celui du 26 d�cembre, avec une intensit� de 9 degr�s, avait pouss� de tr�s puissantes vagues qui se sont amplifi�es � l’approche du rivage pour ravager les c�tes de plusieurs pays. Le bilan de 126.000 personnes tu�es — qui reste le plus �lev� dans l’histoire contemporaine — pourrait encore s’alourdir dans la mesure o� les secours avancent difficilement dans certaines r�gions et n’ont pas encore atteint tous les villages touch�s. Certaines sources avancent que le chiffre pourrait atteindre les 150.000 victimes. Cependant, l’effort actuel porte plut�t sur la protection des survivants de la trag�die qui se comptent par millions et dont la situation reste pr�caire, d’autant plus que les �pid�mies pourraient pointer dans les prochains jours. Les conditions sanitaires sont alarmantes et les centaines de cadavres qui jonchent les c�tes pourraient polluer l’eau, d�j� insuffisante, et constituer une grave menace pour ceux qui ont �chapp� � la trag�die.
Les �blogs� au service des survivants
Face � la catastrophe qui a endeuill� toute la plan�te, l’effort de solidarit� est � la mesure de l’�tendue du drame. De partout, et principalement en provenance des pays industrialis�s, proviennent des secours et des aides de toute nature. Avec la derni�re offre de 350 millions de dollars de la part des Etats-Unis, la somme globale de l’assistance internationale atteint 1,36 milliard de dollars. Mais, au-del� de l’aide officielle, la mobilisation des peuples est � souligner, d’autant plus que les nouvelles technologies ont permis une circulation plus rapide de l’information. Sur Internet, les blogs, ces carnets en ligne personnels, ont port� t�moignages et illustrations � partir des lieux m�mes de la catastrophe, et notamment des r�gions inaccessibles, faisant r�agir plus rapidement les organismes de secours. C�t� scientifique, des informations assez alarmantes circulent ces derniers jours qui font �tat de la destruction massive de la faune et la flore dans les r�gions touch�es par le tsunami. Ainsi en est-il des r�cifs de corail. Certains chercheurs affirment �galement que les poissons de haute mer ont particuli�rement souffert de cette catastrophe. Pour preuve, le nombre impressionnant de poissons jet�s sur les plages par le raz-de-mar�e. Des oiseaux rares sont �galement parmi les victimes du s�isme. Les for�ts de leur c�t� n’ont pas �chapp� � la catastrophe et certaines esp�ces locales pourraient dispara�tre si rien n’est fait pour les prot�ger et les r�g�n�rer. Ces ressources naturelles mettront de nombreuses ann�es avant de retrouver leur �quilibre et leur d�veloppement naturels.
Le comportement �trange des animaux
D’un autre c�t�, ce tremblement de terre a permis une nouvelle fois de v�rifier le bien-fond� de la th�orie chinoise sur le comportement des animaux avant les grandes secousses. Ainsi, de nombreux t�moignages rapport�s par la presse avancent que les animaux ont eu un comportement �trange avant l’arriv�e du tsunami. Certaines esp�ces ont observ� un silence inhabituel alors que les oiseaux ont choisi les cimes des arbres pour se r�fugier en groupes. Une agence de presse rapporte qu’aucun cadavre d’animal n’est � comptabiliser dans le parc naturel du Sri Lanka se trouvant en pleine zone frapp�e par le tsunami ! Aucune perte parmi les 200 �l�phants, les l�opards et d'autres animaux rares dans cette r�serve. Selon le responsable du parc, les animaux ont senti les vagues s'approcher et se sont r�fugi�s dans les hauteurs. Rappelons que la Chine a pu pr�voir un fort s�isme en 1976 et sauver ainsi des dizaines de milliers de personnes en se basant sur un syst�me d’observation qui reposait, entre autres, sur le comportement des animaux. Plus alarmants encore sont les points de vue scientifiques qui vont jusqu’� affirmer que �la Terre a chang� le 26 d�cembre 2004�. S’il est admis que le tremblement de terre a modifi� la g�ographie locale —l’�le de Sumatra aurait �t� d�plac�e de 36 m�tres selon des chercheurs am�ricains—, il semble que la th�orie selon laquelle ce s�isme aurait �branl� toute la plan�te n’est pas encore v�rifi�e. Un sp�cialiste fran�ais, de l’Institut du globe de Paris, avance que la secousse a �t� �colossale� puisqu’elle �tait �d’une magnitude de 9 degr�s sur l’�chelle de Richter et a dur� 3 minutes et 20 secondes�. On saura, dans les prochains mois, les v�ritables cons�quences de ce tremblement de terre sur l’�quilibre g�ologique de la plan�te. Comme on saura s’il est vrai —comme l’avancent certains scientifiques— que l’axe de rotation de la Terre a �t� �branl�.
Les tsunamis en M�diterran�e : une r�alit�
Plus proche de nous et de nos pr�occupations, la question de la probabilit� de survenue de tsunamis en M�diterran�e a �t� pos�e avec acuit� ces derniers jours en France. On se rappelle du petit raz-de-mar�e qui avait succ�d� au s�isme de Zemmouri le 21 mai 2003 et qui avait provoqu� la destruction de plusieurs bateaux dans les �les Bal�ares et touch� m�me les c�tes sud fran�aises. Quand on sait que le tsunami est un ph�nom�ne naturel qui peut na�tre des chocs sismiques survenant au fond des oc�ans, il n’est pas surr�aliste de penser que des raz-de-mar�e ravageurs puissent survenir dans notre r�gion m�diterran�enne. Les chercheurs qui invitent les pays concern�s � se pencher sur cette question, pour mettre en place un syst�me d’alerte, convoquent l’histoire pour �tayer leurs th�ories. Ainsi en 2000 ans, on compte pr�s d’une vingtaine de tsunamis en M�diterran�e. Pour n’en citer qu’un, ils font r�f�rence � celui qui a frapp� une grande r�gion allant de la Sicile � l’Egypte et qui a fait en 365 des dizaines de milliers de morts. Les s�ismes et leurs cons�quences sont une r�alit� que nous devons prendre au s�rieux, nous plus que les autres, puisque l’Alg�rie est le pays de M�diterran�e occidentale le plus touch� par ces catastrophes naturelles. Saurons-nous donner plus de moyens � nos chercheurs, et surtout plus de consid�ration ?

M. F.

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