Régions Est : SKIKDA
Menace d’effondrement d’une bâtisse


Les dix familles habitant la bâtisse sise à l’avenue 12 Kaddid-Youcef, en plein centre-ville, sont en danger permanent et ce, depuis que le rapport établi par le CTC de Constantine en 1985, constatant que l’édifice datant de l’époque coloniale, menace ruine.
La façade extérieure de l’immeuble présentait déjà beaucoup de fissures, qui donnent la lugubre impression que tout va s’écrouler juste au moment où votre regard éhonté et dépité par tant d’insouciance des autorités locales, aurait convenu de ne plus s’attarder sur des images qui ne devraient plus avoir droit de vision, de surcroît, dans le centre-ville d’une wilaya de l’envergure de Skikda. La bâtisse en question, où résident une cinquantaine de personnes dont une dizaine d’enfants, surplombe un passage de choix et un endroit très prisé par les jeunes du quartier. Aux heures de pointe l’avenue grouille de monde, c’est dire que le risque de comptabiliser un nombre considérable de victimes, si jamais le cauchemar d’effondrement devenait réalité, devrait inciter les responsables locaux à prendre des dispositions urgentes afin de résoudre ce grand problème, synonyme de danger public. Une visite s’imposa d’elle-même afin de constater de visu ce que nous rapportaient les habitants et la correspondance de l’association de quartier adressée à toutes les instances compétentes. Les escaliers, ressemblent à ceux dépeints dans les romans noirs des années 40, grincent sous le poids de nos pieds et vous commandent de revenir sur nos pas et ne plus y retourner de peur de ne plus y arriver au dernier étage. Les enfants jouaient innocemment sans se soucier des toits troués et perméables, “le jour de pluie, l’immeuble est inondé”, nous raconta un habitant. L’une des maisons que nous avons visitée, vous donne la chair de poule (pas à cause du froid mais de la peur), notamment une de ces chambres qui demeure … fermée à ses locataires, “on n’entre plus ici, voyez vous-mêmes, le toit est perforé et le sol est près de s’effondrer et si cela dure on va tomber chez le voisin d’en dessous, on attend depuis des années la fin de ce calvaire” se lamenta la locataire, “On a retapé cet appartement plus de cinq fois en l’espace d’une année, il n’y a rien à faire”, nous expliqua une autre. “L’OPGI ne nous a pas rendu visite depuis 1985”, nous dit un autre habitant qui s’est familiarisé avec le danger qui les guette, “c’est peutêtre avant”, lui rectifia sa voisine. Le logement au rez-dechaussée, incontestablement le plus dégradé de l’édifice, est la preuve par neuf que l’immeuble est bon pour la retape dans les plus brefs délais, sa locataire tante Aïcha est dépitée à l’extrême, elle aussi dispose d’une chambre fermée où l’on constate un toit trop perforé pour être réparé, “Le toit est tellement troué que la moindre goutte d’eau déversée par mes voisins d’en haut pendant le nettoyage inonde ma maison”, se plaignait cette dame. Il y a lieu de souligner qu’en dépit de cette situation catastrophique, ces habitants n’ont jamais pu bénéficier de logements, ni dans le cadre des attributions sociales, ni dans celui des opérations de recasement. Bien que des demandeurs moins prioritaires en eurent droit. Mais cela c’est une autre histoire. La situation que vivent ces citoyens est inadmissible et surtout très dangereuse, la vie des êtres humains, et particulièrement celle des enfants, est fortement menacée. Des mesures idoines devraient être prises incessamment afin d’atténuer les conséquences néfastes pouvant découler de ce laisser-aller qui a trop perduré.
Zaïd Zoheïr



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