Actualités : LOGEMENTS EN LOCATION-VENTE
AADL : l’attente !
Dossier réalisé par F. Z. B.


Annoncée en grande pompe au cours de l’année 2001, la formule location-vente a suscité l’engouement de millions d’Algériens soucieux de venir à bout du problème de logement devenu un véritable fléau national et d’accéder à la propriété. A ce jour, cependant, et quatre ans après, seulement une partie du programme dit de 2001 a été livrée. Le manque d’information qui n’arrange en rien les choses inquiète les bénéficiaires et suscite le doute chez les postulants à cette formule d’acquisition de logement.

Les opérations de dépôts et d’études de dossiers bouclées, les heureux bénéficiaires du programme dit de 2001 espéraient donc occuper leurs appartements flambant neuf tel que prévu, dix-huit mois après le lancement du projet qui avait rendu espoir aux Algériens. Ceci d’autant qu’il s’agissait de payer seulement 5 pour cent du prix du logement à la livraison. Les premiers logements qui devaient être livrés initialement au mois de mars 2003 ne seront en fait réceptionnés que durant l’été 2004. Le projet qui comprenait 20 000 logements traîne toujours et a provoqué la déception de milliers de bénéficiaires qui attendent toujours de voir le bout du tunnel. En 2002, le programme de location-vente a été étendu à d’autres wilayas du Nord déjà inscrites dans le quota de 20 000 logements. Le programme des 35 000 logements concerne onze autres wilayas situées à l’intérieur et au sud du pays. Ainsi, si une partie du projet a été livrée au mois de juin passé, certains chantiers ont été paralysés pour de multiples raisons et au grand dam des bénéficiaires qui désespèrent de pouvoir occuper leurs logements. Ces retards ont été dénoncés à plusieurs reprises par les bénéficiaires et des craintes ont même été exprimées concernant les prochains programmes. Pour l’arrêt de certains projets est évoquée la présence d’indus occupants comme cela était le cas pour Seballa et les Bananiers, la nature du sol. Pour le site de Bab-Ezzouar, et surtout le manque de main-d'œuvre qualifiée pour la prise en charge de ce genre de projets en des délais raisonnables. Certaines entreprises ont même dû abandonner le projet du fait qu’elles n’ont pu faire face au retard enregistré après le séisme du 21 mai 2003 et de l’instabilité du marché de la construction. Ainsi, les effectifs ont été sérieusement réduits notamment dans les sites de Bab-Ezzouar pour la réalisation de 1660 logements prévus. De ce fait et après le lancement de la formule location sur les chapeaux de roue par le ministère de l’Habitat et les promesses de réalisations rapides des logements et surtout dans les délais revus, le projet piétine toujours et seulement une partie du programme 2001 a été livrée. Ce dernier devait en fait être livré dans son intégralité avant la fin de l’année 2004. A ce jour, et à l’orée de l’année 2005 les bénéficiaires qui prennent encore leur mal en patience doutent de pouvoir réellement réceptionner leurs logements dans les prochains jours. Pourtant le ministre de l’Habitat a insisté sur l’importance du respect des délais de livraison. Par ailleurs, le premier trimestre de l’année en cours a même été évoqué pour la livraison du programme. 5300 logements ont été réceptionnés sur les 20 000 prévus dont 2227 dans la capitale. Par ailleurs, et du fait de la demande importante sur cette formule, un programme dit de 2002 a été lancé. Le nombre de demandes ayant atteint 280 000, la CNEP a lancé un troisième programme. La première tranche de ce programme de 65 000 logements AADL-CNEP banque comprendra 9220 logements retenus à travers 18 sites dans différentes wilayas du pays. Toutefois, les spécialistes de la construction évoquent le problème de non-disponibilité d’assiettes de terrain qui risque de se poser notamment pour la capitale. Dans le cadre de ce projet, l’Etat doit s’engager à fournir les actes de cession de terrain et les permis de construire. La CNEP devra livrer la première tranche de logements dans les deux années suivant l’obtention du permis.

F.Z.B.

 

Black-out sur l’information à l’AADL
Voulant obtenir un maximum d’informations pour la réalisation de ce dossier, nous avons pris attache avec la cellule de communication de l’AADL qui nous a signifié la réserve de son directeur général avançant le fait que ce dernier, nouvellement installé, préférait ne faire aucune déclaration, vu son installation récente. Nous n’avons même pas pu rencontrer un responsable de l’agence susceptible de nous permettre d’actualiser nos informations. Cette rétention de l’information nous paraît pour le moins incompréhensible vu l’intérêt national de cette opération.

 

FUTURS PROGRAMMES
Hypothétiques livraisons
Le retard enregistré dans la livraison du programme 2001 a désespéré bon nombre de bénéficiaires et inquiète les futurs postulants qui se demandent si un jour leur tour arrivera. L’absence de communication et d’information au niveau de l’AADL n’arrange en rien les choses et laisse place aux rumeurs. Les inquiétudes et les interrogations des bénéficiaires et même des citoyens souhaitant adhérer à la formule restent souvent sans réponse. Le mutisme le plus total est affiché au niveau des agences AADL concernant la deuxième tranche du programme 2001. Après les assurances que les logements seraient livrés à la fin de l’année 2004, les délais sont renvoyés à janvier, voire au cours de l’année 2005. Ceci alors que des rumeurs persistantes font état d’une livraison imminente d’un quota de logements. Ainsi, les bénéficiaires du programme 2002 se demandent si un jour ils pourront voir leurs cités prendre forme. La location-vente qui a suscité un grand engouement lors de son lancement en a refroidi plus d’un et l’on parle même d’une autre formule d’acquisition de logements.
F. Z. B.

 

LIVRAISON DE LA PREMIERE TRANCHE DU PROGRAMME 2001
Joie et mécontentement

A la livraison des premiers logements AADL à partir du mois de mai 2004, les heureux bénéficiaires n’ont pu contenir leur joie soulagés de pouvoir enfin occuper les appartements tant attendus. Cette livraison a concerné le site d’El-Achour dans sa totalité, soit 527 logements, 640 logements à Ouled-Fayet sur les 1500 prévus. Aux Bananiers, à Bab-Ezzouar et à Ain-Naâdja une partie des logements seulement a été également livrée. Les premières émotions passées, les locataires se sont retrouvés face à des charges particulièrement importantes selon leurs témoignages. Ainsi, les locataires doivent payer mensuellement 2244 dinars et 2655 dinars respectivement pour les F3 et F4. Cette somme comprend aussi bien l’entretien quotidien que les grosses réparations. Il s’agit notamment de l’entretien des ascenseurs, celui des espaces verts et le gardiennage. Toutefois les locataires à peine ayant fait avec le montant des charges qu’ils ont dû affronter des difficultés au quotidien dans un certain nombre de sites. Des appartements livrés finis et avec des immeubles bénéficiant de toutes les commodités, notamment la disponibilité d’ascenseurs fonctionnels, c’est ce qu’avait promis l’AADL et fait rêver les futurs locataires qui ont vite déchanté. Ils ont dû emménager dans des appartements livrés à la hâte sans eau et gaz comme cela est le cas du site de Aïn Naâdja. Les travaux n’étant pas finis, les cages d’escalier et les halls avaient l’allure de chantiers. Quelques mois après la livraison des premiers logements, si beaucoup de lacunes ont été comblées après le passage des agents chargés de l’entretien, des problèmes restent posés dans certains sites. Toujours à Aïn-Naâdja des cages d’escalier ne sont pas finies et les locataires se plaignent du manque d’éclairage dans la cité. Des vols ont même été commis en dépit du fait que les sites doivent bénéficier de gardiennage. A Ouled-Fayet et aux Bananiers la déception est la même, les bénéficiaires du premier site s’attendaient, tel que promis, à des appartements haut standing, ils ont fait face à des finitions approximatives, des enceintes d’immeubles inachevées, des cages d’escalier sans ascenseur, des allées impraticables, absence de regards pour l’évacuation des eaux de pluie, des problèmes de fuites de gaz… Selon des locataires, des balcons et des parties des façades ont même menacé de s’effondrer. Ceci alors que les pannes d’ascenseurs sont fréquentes. Aux Bananiers la situation n’est pas meilleure puisque après livraison des logements près de 200 familles se sont regroupées pour protester contre l’état déplorable dans lequel ont été livrés les appartements. Aux Bananiers la question de la sécurité se pose également avec acuité en dépit du fait que les locataires s’acquittent de leurs charges. Certaines familles ont même préféré ne pas occuper leurs logements. A ce jour les premiers locataires ayant bénéficié des logements AADL prennent leur mal en patience en attendant que les contraintes vécues au quotidien soient prises en charge par les structures concernées. Entre-temps dans plusieurs sites, les locataires commencent à s’organiser en associations en vue de prendre en main la situation pour préserver leurs lieux d’habitation et leurs alentours.
F.Z.B.

 

LE DG DE L'AADL A "EL MOUDJAHID"
“Le programme 2001 sera achevé cette année”

Dans un entretien accordé récemment au journal El Moudjahid, le nouveau directeur général de l’AADL, M. Kheireddine El-Walid, a annoncé la livraison de 1 652 logements à Ouled-Yaïch Blida) pour le mois de février prochain. Le responsable a par ailleurs précisé que les autres sites de la wilaya de Blida seront livrés en janvier et mars. Le directeur de l’AADL rappellera les causes des retards accusés dans certains sites, notamment celui des Bananiers. Ainsi, selon ce responsable, le problème de délocalisation d’occupants de sites acquis par l’AADL persiste. En effet, il ressort de l’entretien que le programme dit de 2001 a été réalisé à 95% en immeubles à grande hauteur. Pour M. Kheireddine El- Walid, il s’agit d’achever le programme 2001, courant 2005. “Nous ne devons en aucun cas dépasser ce délai. Et nous sommes déterminés à déployer les moyens nécessaires pour ce faire. Nos rencontres avec les entreprises doivent justement permettre des chances mutuelles pour parachever les projets dans les meilleurs délais”, a déclaré le directeur de l’AADL qui précisera que les livraisons des logements AADL se feront de façon partielle et continue.
F. Z. B.





Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2005/01/06/article.php?sid=17796&cid=2