Culture : MILA
Boutefnouchet : l'instituteur po�te


N� au printemps 1947 � Mila, sa ville de toujours, Boutefnouchet Na�mane fait, incontestablement, partie de cette cat�gorie d’intellectuels qui ne courent plus les rues d’Alg�rie de nos jours. N’ayant pas de la chance de poursuivre des �tudes qu’il a d� interrompre au cycle secondaire — conjoncture historique et situation sociale de l’�poque obligent —, Na�mane d�cida de joindre l’utile � l’agr�able en optant pour un m�tier qu’il a de tout temps v�n�r� : devenir ma�tre d’�cole.

Ainsi, et avec ses dipl�mes de BEG et CAP, il a �t� recrut� d�s 1966 comme instituteur dans une �cole primaire, une profession de foi qui l’a compl�tement absorb� et pour laquelle il s’est investi corps et �me, pour ne la quitter qu’apr�s 32 ann�es de bons et loyaux services, 1998, ann�e de son d�part � la retraite. Conscience tranquille et m�moire toujours vive et lucide, Boutefnouchet est un homme combl� qui savoure paisiblement sa retraite, un repos qu’il estime largement m�rit�, pour se concentrer et se consacrer aux derni�res retouches de son recueil de po�sie qu’il compte publier tr�s bient�t. L’homme est pour ainsi dire tr�s impr�gn� de culture, de lecture, un grand amoureux de la nature. Comme il a de tout temps �t� passionn� d’�criture, de po�sie et de belles phrases bien formul�es, il a une vision po�tique des choses, le verbe facile, les vers bien rim�s et l’inspiration fluide. Les th�mes dans sa po�sie sont diversifi�s et particuli�rement expressifs, tellement l’homme est sensible, d�licat et tr�s vuln�rable. Il d�crit de fort belle mani�re le m�tier pour lequel il a consacr� toute sa vie, dans un po�me intitul� : Les instituteurs de jadis, un po�me qui ne laisse certainement pas les nostalgiques de l’ancienne �cole — la vraie — indiff�rents :
 

“O� sont les instituteurs de
jadis,
O� sont ces ma�tres de
bonnes consciences ?
Ils ne fr�quentent plus nos
�coles,
Ils sont partis en silence
La cour, les classes et le
pr�au vibrent encore de leurs
�chos
Le bureau boude leur d�part,
“Ne partez pas”, semblent
dire
L’estrade et le vieux tableau
Humblement ils nous ont
quitt�s
Le cœur propre d�bordant de
bont�
Sans palme sur la t�te,
Ni m�daille au tablier
Ils ont opt� pour la retraite,
C�dant la place aux licenci�s,
Toujours affables, toujours
honn�tes
Ils vont poursuivre leur destin�e
Ah ! que n’ont-ils pas endur�
pour mener � bien le m�tier :
Instruire, �duquer
Reconna�tre les intelligences,
les �veiller !
Allons-nous les ignorer ?
Allons-nous les oublier ?
A vous instituteurs de jadis !
A vous ma�tres de bonne
conscience !
Nous vous disons merci !
Et que Dieu exauce vos esp�rances.”

Autre ton, autre th�me, autre passion, notre po�te d�crit sa ville, Mila, une ville qu’il aime par-dessus tout, mais avec le temps qui va tout s’en va Mila n’est plus la m�me, il ne la reconna�t plus, il la vante, puis se lamente sur son sort, dans un po�me bien inspir�, intitul� Ma ville. - Pour Boutefnouchet, un homme dot� d’un sens de l’observation tr�s d�velopp�, chaque �v�nement est une escale importante dans la vie d’un homme. Son empreinte est partout, il parle tour � tour de la nature, de la famille, des m�res, du travail, de l’�ducation, des m�tiers d’autan, de l’innocence des enfants, du rejet de la violence, etc. Na�mane est un homme simple, humble, serviable, toujours disponible, un po�te poss�dant un r�pertoire aussi riche que vari� et qui m�rite d’�tre encourag�.

A. M’ha�moud

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