Sadek A�ssat, 47 ans, ancien chroniqueur du Matin (Caf� Maure), journaliste et �crivain, auteur de l'Ann�e des chiens, La cit� du pr�cipice". (Ed. Anne Carri�re) et Je fais comme le nageur dans la mer(Ed. de l'Aube et Barzakh Editions 2004), coauteurs avec Jacques Dimet et Paul Euzi�res de Alg�rie, une guerre � la soci�t� "(Ed.Sociales), est d�c�d� brutalement jeudi � Paris.
Critique litt�raire, c'�tait un homme de culture, avec un grand C, modeste, qui, derri�re un visage qui rappelait le peintre Issiakhem, a vou� sa vie � l'�criture mais aussi � faire conna�tre les œuvres, les traditions culturelles et artistiques alg�riennes. L'œuvre de Kateb Yacine, mais l'homme aussi, n'avait pas de secret pour lui. Il lui avait consacr� plusieurs articles dans les colonnes du Matin, de l'Humanit� et dans des revues fran�aises. Il en est de m�me de Mohamed Dib auquel il consacra un long article d'une rare densit� dans les colonnes de l'Humanit� lors du d�c�s de ce dernier. Et ce, sans oublier les �crits consacr�s � l'œuvre po�tique de Bachir Hadj Ali et du po�te palestinien Mahmoud Darwish. Sp�cialiste unanimement reconnu de la musique cha�bie, il a particip� � la r��dition des œuvres d'El-Anka � Paris qu'il avait pr�fac�es pour le faire conna�tre au public m�lomane fran�ais et maghr�bin. Il �tait un fin connaisseur de la chanson traditionnelle kabyle. Il s'int�ressait �galement aux nouvelles tendances de la musique alg�rienne. "C'est fou l'Alg�rie comme elle est inventive, cr�atrice, intelligente et diverse. Magnifique. Tous ceux et celles qui la font — Amazigh Kateb, Youcef Boukella, les filles de Djazira ou Souad Massi, —dessinent pour elle l'architecture de lendemains plus fraternels. C'est fou comme une chanson de Cheikh Sidi B�mol nous r�concilie avec nous-m�mes", �crivait-il dans le Matin. Pour cet ancien cadre de l'ex-PAGS, p�re de deux enfants, v�ritable militant culturel, le combat pour la d�mocratie et la libert� d'expression et l'�criture �taient les deux faces d'une m�me m�daille. Sadek �tait attentif � tout ce qui avait trait � l'Alg�rie et suivait de pr�s l'actualit� nationale, se rendant de temps � autre au pays, notamment � l'occasion de la Foire du livre. Install� en France depuis 1991, animateur culturel dans une municipalit� de gauche en France, il a anim� des ateliers d'�criture, initiant des jeunes issus de la seconde g�n�ration mais aussi de jeunes Fran�ais au travail de l'�criture, une exp�rience salu�e par de nombreux observateurs. Sadek A�ssat sera inhum� dimanche au cimeti�re de Sidi A�ssa � Regha�a. A sa femme et ses deux enfants que dire ? Disons que la douleur est trop grande pour exprimer ce que ressentent beaucoup de ceux qui l'ont connu, notamment son ami SAS, et ceux qui l'ont approch�, lu et �cout�. En lui, l'Alg�rie perd un de ses fils au moment o� il travaillait sur un projet de nouveau roman. Adieu fr�re.

Hassane Zerrouky, journaliste au Matin

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