Actualit�s : DIALOGUE GOUVERNEMENT-AROUCH
Le “oui” des arouch et l’interrogation de la rue � B�ja�a


L’invitation lanc�e par Ouyahia, appelant les arouch � revenir � la table des n�gociations, suscite moult interrogations parmi les citoyens � travers la wilaya de B�ja�a. Une table que, pour rappel, les m�mes membres de la structure du mouvement citoyen ont d� quitter il y a une ann�e, apr�s que le chef du gouvernement eut refus� de satisfaire le point 8 de la plate-forme d’El- Kseur li� � l’officialisation de la langue amazighe sans passer par v oie r�f�rendaire.
Si dans les rangs de la CICB en “hibernation” depuis le dernier scrutin pr�sidentiel, ou du moins ce qui en reste de cette structure des arouch de la wilaya de B�ja�a, une lourde tendance penche plut�t vers une r�ponse favorable m�me si quelques d�l�gu�s, � l’instar de Hachemi Mezouani d’Akfadou qui conditionne toute reprise de dialogue � l’application effective sur le terrain de l’accord conclu avec Ouyahia le 22 janvier 2004, indique que “rien n’est encore tranch�”, les nombreux citoyens que nous avons rencontr�s dans la journ�e d'hier se sont montr�s “tr�s m�fiants” � l’�gard de cette invitation. Nombre d’entre eux n’ont pas manqu� de s’interroger sur les “dessous” de l’appel d’Ouyahia. “Le pouvoir n’a jusqu’� pr�sent montr� aucun signe de bonne volont� quant au d�nouement de la crise. Pour preuve, le protocole d’accord conclu entre le chef du gouvernement et la mission des arouch le 6 janvier 2004 et compl�t� le 22 du m�me mois est toujours au stade des promesses”, souligne un observateur tr�s au fait du dossier des arouch. En effet, except� l’incidence li�e � la facture d’�lectricit� que les pouvoirs publics ont pris partiellement en charge, comme le confiera dans ces colonnes m�mes il y a quelques mois l’une des figures de proue du mouvement, en l’occurrence Ali Gherbi, qui n’a pas h�sit�, faut-il le rappeler, � qualifier le fameux dialogue de “duperie”, toutes les autres incidences, notamment, la suppression de la taxe ENTV — la d�fiscalisation, la r�vocation des “indus �lus” — ne sont toujours pas concr�tis�es sur le terrain. “Comment parler de reprise des n�gociations avec un m�me pouvoir qui ne respecte pas ses engagements pris publiquement”, dira Amar F., �tudiant � l’universit� Abderrahmane-Mira de B�ja�a. De son c�t�, le d�l�gu� Sofiane Adjlane, de l’aile non dialoguiste des arouch qui d�clare d’embl�e qu’il ne se sent “nullement concern�” par l’offre d’Ouyahia, situera d’abord le contexte politique national dans lequel intervient l’appel du chef du gouvernement. Le d�l�gu� de la coordination d’Akbou liera l’invitation d’Ouyahia au projet de r�conciliation nationale et l’amnistie g�n�rale du pr�sident de la R�publique. “Comment parler de r�conciliation nationale ou d’amnistie g�n�rale alors qu’une r�gion importante du pays, qui demeure � ce jour encore ferm�e au pr�sident de la R�publique depuis le d�clenchement des douloureux �v�nements de Kabylie, se trouve exclue. L’exclusion de la Kabylie discr�diterait le projet de Bouteflika qui esp�re s’assurer du soutien de cette r�gion frondeuse du pays”, dira Sofiane Adjlane d’Akbou. Bouteflika, en campagne �lectorale pour les pr�sidentielles du 8 avril 2004, clamait � B�ja�a que “la Kabylie doit rejoindre le reste de l’Alg�rie”. “Cela ne saurait se faire sans un d�nouement d�finitif de la crise qui secoue la r�gion en associant toutes les forces vives de la r�gion”, soutient le m�me d�l�gu�. Le pouvoir l�chera-t-il du lest afin de surmonter l’�cueil ayant fait capoter le premier round de dialogue, � savoir l’officialisation de tamazight sans recourir � la voie r�f�rendaire ou les animateurs du mouvement consommeront-ils une autre concession apr�s celle de reprendre langue avant que le premier accord conclu publiquement ne soit respect� ? Les arouch serviront- ils � faire aboutir le projet de Bouteflika ou tout au contraire arriveront-ils � arracher leurs revendications ? Bezza Benmansour se dit optimiste. Pour l’animateur de l’interwilayas, “le pouvoir doit certainement avoir des propositions concr�tes � faire � m�me de d�passer l’�cueil � l’origine de notre retrait des n�gociations ? Sinon � quoi sert-il de reprendre le dialogue”. A. K.

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