Actualit�s : P-DG/SYNDICAT D'AIR ALGERIE
Le torchon br�le


La derni�re sortie m�diatique du pr�sident-directeur g�n�ral d’Air Alg�rie n’a pas laiss� indiff�rents les travailleurs, qui qualifient “d’irresponsables” les d�clarations de Tayeb Benouis. C’est parce que ce dernier “n’a pas mesur� les cons�quences de ses propos” que la section syndicale UGTA de la compagnie nationale vient de saisir le ministre des Transports, sollicitant ainsi son arbitrage. Il y a quelques jours, le secr�taire g�n�ral de la Centrale syndicale a �t� destinataire d’un rapport d�taill� sur la gestion de Tayeb Benouis.
Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir) - Comment ce responsable qui se trouve � la t�te de la compagnie a�rienne depuis plus de cinq, peut-il se permettre de d�clarer, et publiquement, que “Air Alg�rie transporte ses clients dans des conditions de s�curit� qui ne sont pas conformes aux normes internationales ?”, s’interrogent le secr�taire g�n�ral de l’UGTA, et le commandant de bord charg� de l’organique de la section du personnel navigant technique, dans une lettre adress�e � Mohamed Maghlaoui et re�ue par son d�partement le 5 janvier 2005. Usant de d�tails, les signataires ont tenu � d�montrer que “la non-conformit� suppos�e du pavillon national vis-�-vis des normes internationales en mati�re de navigabilit�” est totalement infond�e. Ils en veulent pour preuve “les millions de dollars” d�pens�s pour mettre aux normes “les avions vieillissants”. Dont une partie a �t�, rel�ve-ton dans la correspondance destin�e au ministre des Transports, retir�e “brutalement”. Retrait injustifi� si l’on croit les signataires qui soutiennent que l’inexploitation de 8 avions, de type B737 et B727, a mis au ch�mage technique des commandants de bord, des pilotes et des techniciens de maintenance exp�riment�s sur ce genre d’appareils. Ils r�cusent l’argument avanc� par la direction d’Air Alg�rie et selon lequel ces machines ont �t� vendues � la Libye, par le fait qu’elles se trouvent depuis de long mois et � ce jour clou�es sur le tarmac de l’a�roport d’Alger. Ils sont persuad�s que “l’affr�tement abusif d’avions �trangers avec leur �quipage et leur personnel de maintenance” est la v�ritable raison du retrait de ces appareils. Contrats que d�noncent les travailleurs pour divers aspects, parmi eux le fait que les appareils affr�t�s par la compagnie alg�rienne ne volent pas sous le pavillon d’Air Alg�rie. Une atteinte � “l’embl�me national”, affirment les signataires, qui portent � la connaissance du ministre que le nombre d’avions affr�t�s, 11 au total, “a atteint un seuil inqui�tant, car repr�sentant pr�s de la moiti� de la flotte nationale”. Un choix qui se r�percute n�gativement sur la tr�sorerie d’Air Alg�rie, qui am�ne les travailleurs � demander au ministre pourquoi la direction g�n�rale de leur compagnie “n’a pas opt� durant toutes ces ann�es pour la formule de la location-vente � l’instar de toutes les compagnies nationales”. Formule qui, selon eux, a l’avantage de ne pas voir “les ressources de l’entreprise partir en fum�e”. Leur �crit attire l’attention du ministre sur la nature des accords contract�s et qui ne “sont jamais � l’avantage” de leur compagnie. Pas moyen, disent-ils, de faire payer aux partenaires d’Air Alg�rie “les retards et les pannes multiples” � l’origine des longues heures de retard. Ils citent de nombreux exemples dont celui de 02 757 programm� � effectuer seulement quatre vols chacun pour la journ�e du 5 janvier. Le cas le plus �difiant de ce gaspillage est la location d’un B 767 200 de 20 ans d’�ge “exactement l’�ge de deux Airbus A 310 de capacit� similaire et retir�s de l’exploitation depuis plusieurs mois”. Ils estiment qu’il est curieux que l’on continue � faire appel � la compagnie turque PEGASUS, qui, il y a deux ans, a laiss� 150 hadjis � Djedda. Ville o�, en novembre dernier, la panne d’un B 747 a bloqu� plus de 48 heures 5 000 hadjis. L’attention du ministre est attir�e par la programmation des vols sur le sud du pays “exclusivement” r�serv�s aux avions de la compagnie nationale, m�nageant ainsi la flotte affr�t�e, parce que les vols sud mettent � rude �preuve les machines et en acc�l�rent l’usure. Il d�nie enfin le droit � Tayeb Benouis d’invoquer le “JAR 145” concernant la maintenance a�ronautique, pour justifier ses choix, �tant donn� que ce r�glement concerne les compagnies a�riennes qui ont jusqu'� 2011 pour s’y soumettre. “Les compagnies a�riennes, non europ�ennes, ne seront pas exclues de facto du ciel europ�en. Celles qui souhaitent y adh�rer doivent le faire selon un processus �dict� par leur direction de l’aviation civile”, d�veloppent dans leur document les signataires qui rappellent que les travailleurs ont, durant les ann�es du terrorisme, alors que le pays �tait sous embargo des compagnies �trang�res, relev� bien des d�fis. Ils se d�solent qu’au moment o� le pays “conna�t une embellie” par “sa gestion”, Tayeb Benouis mette les travailleurs au placard, sacrifiant ainsi la compagnie qu’il “dirige”. Reste � savoir quelle suite le ministre des Transports va donner � la lettre que les syndicalistes viennent de lui adresser. Surtout quand on sait que pour les travailleurs il est urgent que les “autorit�s s’interf�rent pour mettre un terme � l’exploitation par le P-DG des suppos�es ou r�elles orientations de la tutelle”. La d�marche du pr�sident-directeur g�n�ral d’Air Alg�rie a fait l’objet d’un rapport d�taill� �labor� par le syndicat, destin� � Abdelmadjid Sidi Sa�d et dont une copie a �t� envoy�e � la pr�sidence de la R�publique. Tayeb Benouis y est d�peint comme un P-DG qui alterne “sournoiseries et s�vices” pour �viter tout dialogue, faisant fi de tout respect des relations humaines. Il est �galement question de son alliance avec Khalifa Airways, de la filialisation de la compagnie, mais aussi et surtout de nombreux faits li�s � “la mauvaise gestion de l’entreprise” dont la cr�ation d’une joint-venture avec la Sogerma (soci�t� fran�aise), NMC Alg�rie, ou encore Amadeus. Dans ce cas pr�cis, on parle d’une d�pense injustifi�e de 200 000 euros par mois. Le programme d’approvisionnement catering � partir des escales de certaines compagnies �trang�res est aussi mis � l’index. En somme, c’est toute la gestion de Tayeb Benouis qui est remise en question et qui am�ne les travailleurs de la compagnie qu’il dirige � se demander pourquoi l’on tient � “brader les centres de profits d’Air Alg�rie sous couvert de plan de redressement ?” La question reste pos�e. S. A.

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